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Writer's pictureSylvain Lupari

SENSITIVE CHAOS: Emerging Transparency (2009) (FR)

Toute une trouvaille avec du Berlin School, de la MÉ Prog et du tribal ambiant

1 Emerging Transparency 7:52

2 Erase Yourself 5:53

3 Fifty Light Years from Hom 10:20

4 Bazaar Behavior 11:01

5 Luck of the Draw 7:32

6 Tanzen Filter 11:50

7 Emerging Transparency

(Radio Edit) 5:13

8 Fifty Light Years from Home (Radio Edit) 4:17

(CD/DDL 64:08)

(Berlin School, Tribal Ambient, Prog EM)

EMERGING TRANSPARENCY est toute une trouvaille de Jim Combs et de son Sensitive Chaos. À cheval entre les séquences mélodieuses de la Berlin School, notamment Tangerine Dream, les rythmes expérimentaux du free jazz et les rythmes saccadés d'une musique navigant aux frontières du Funk et du Break dance, EMERGING TRANSPARENCY est à Jim Combs ce que Zoolook est à Jean-Michel Jarre. Un très bel album avec des rythmes entraînants et des mélodies accrocheuses dans un univers musical où l'audace côtoie l'ingéniosité. Les solos de guitares, de synthés et de saxophones sont arrimés à des riffs, accords, percussions et une basse aussi mordantes que qu'affamée. Bref, un album qui nous emplit les oreilles et qui nous tient sur le qui-vive.

Cette fascinante invitation musicale débute avec une ligne de synthé qui ondoie et s'entortille dans les sombres vents cosmiques dont les souffles agitent de lentes oscillations. Après 3 minutes de cette introduction planante, la pièce-titre sort des limbes cosmiques avec une belle ligne du séquenceur sonnant étrangement comme les structures de Tangerine Dream sur Mojave Plan de l'album White Eagle. Des notes de basse résonnantes mordent ce segment, alors que des tintements d'arpèges carillonnés en atténuent la lourdeur et que les percussions, tombant avec force, en augmentent la pression. Sur ce rythme électronique franc et soutenu, Emerging Transparency progresse et tombe sous le charme de beaux solos de synthé, cachant des voix errantes et plongeant la musique de Sensitive Chaos vers un rare mouvement purement électronique avec des instruments plus conventionnels. Avec son rythme sautillant comme la démarche d'un gang de rue, Erase Yourself offre aussi une structure électronique me rappelant celle de Synergy dans Games. Les nappes de synthé et les arpèges aux tonalités hybrides s'entrechoquent dans une limpidité mélodieuse sur des séquences et basse-pulsations spasmodiques, faisant évoluer Erase Yourself avec divers accords et tintements qui décorent une rythmique assez accentuée. Autre titre tout simplement très beau, Fifty Light Years from Home débute tranquillement avec des carillons qui tintent en ouverture. Ils sont encerclés de sombres vents qui ululent et sifflent parmi ces résonances miroitantes. Un saxophone émerge de ce bouillon de souffles, appuyé de violons chimériques qui donnent de secs coups d'archets alors que, toujours suave, le saxophone égorge ses lamentations contemplatives. Les arpèges carillonnés réapparaissent. Ils flottent et résonnent en suspension tandis que d'hypnotiques percussions transcendent cet univers ambiant vers un qui est plus technoïde. Des touches de xylophone s'entrechoquent avec puissance et suivent une progression ascendante sous un ciel strié de sinueuses et lourdes couches de synthé hurlantes et bigarrées, rappelant encore l'univers musical du Dream.

Bazaar Behavior nous transporte dans un univers plus free jazz qu'électronique avec des percussions de genre tribales. Des percussions qui s'allient les accords d'une savoureuse basse élastique et ondulante, pour tisser une envoûtante structure minimaliste qui pulse dans une étonnante faune sonore hétéroclite. Le rythme sautillant aux mains des percussions tablas et décoré de mélodies imprévisibles, Bazaar Behavior progresse en collectionnant tous les bijoux musicaux sur sa route, incluant des solos de xylophones et de superbes solos de guitare et de synthé sans oublier le saxophone qui enchante de ses chants perçants dans une atmosphère de fête parfois planante. Luck of the Draw éveille nos instincts de danseur désarticulé avec une bruyante approche plutôt Funky. Les percussions pilonnent un rythme sec, le clavier crache des accords qui sautent nerveusement et le synthé articule un langage intermittent aux multiples tonalités technoïdes. De belles couches de synthé flottent au-dessus de cette rythmique saccadée, qui est le Rock it (Herbie Hancock) de Jim Combs, ajoutant une fascinante profondeur qui est à l'antipode du style musical de Sensitive Chaos avec ce genre de Break Dance électronique. Frénétique avec ses accords de clavier qui sautillent et galopent, Tanzen Filter offre un bon rythme avec des accords aux tonalités multiples qui se mêlent agréablement bien aux percussions secs. La basse mord de ses lents et lourds accords élastiques cette structure où les arpèges virevoltent, papillonnent et dessinent des cercles musicaux stroboscopiques. Un très beau titre qui mélange encore les approches Funky et Break Dance, Tanzen Filter tourne en boucles, avec quelques passages plus dénudés ici et là, arrosé de quelques beaux solos de guitare. Plus court et pour la radio, Emerging Transparency (Radio Edit) va droit au mouvement du séquenceur ondulant et circulaire à la TD. C'est un très bon remix, tout comme la version radio de Fifty Light Years from Home qui est essentiellement concentrée sur son approche rythmique.

EMERGING TRANSPARENCY est un album aussi puissant qu'étonnant. Un album qui, titre après titre, nous étonne et subjugue, tant par les rythmes, les mélodies et les trouvailles qui abondent tout au long de ce brillant opus où l'audace n'est pas un obstacle à la musicalité. J'ai adoré cet album et sa riche faune sonore où séquences, percussions et basse sont à l'origine des rythmes diversifiés. Des rythmes où le Berlin School et la MÉ expérimentale sont enveloppés de superbes solos de synthé, guitares et saxophone, tissant un univers musical aux paradoxes aussi délicats que décapants.

Sylvain Lupari (03/10/11) ****½*

Disponible au Sensitive Chaos

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