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Writer's pictureSylvain Lupari

SEQUENTIA LEGENDA: Beyond the Stars (2020) (FR)

S'il y a une chose de Klaus Schulze qu'il copie encore très bien; c'est la beauté astrale de sa musique

1 Experimental 29:48

2 Float Among the Stars 14:43

3 Beyond from the Beyond 21:42

(CD/DDL 66:15)

(Berlin School)

Ah ce Laurent Schieber! Année après année, il nous offre un album qui, sans quitter sa zone de confort, réussit à nous faire voyager sur les ailes de la sérénité. Depuis Blue Dream en 2015, Sequentia Legenda n'arrête pas de tourner autour du même thème tout en étant capable d'y soutirer différentes avenues harmoniques, tous tissées dans la subtilité. Et pourtant, chacun de ses albums a ce pouvoir de subjugation. BEYOND THE STARS arrive à point nommé! Fini ici de dire que Sequentia Legenda est une imitation de Klaus Schulze. Mis à part le premier titre, dont on trouve toujours l'ossature de Body Love, les 36 dernières minutes sont signées par un artiste qui a atteint son indépendance, qui a développé son son. BEYOND THE STARS est un superbe album. Un magnifique album de Laurent qui a toujours ce pouvoir d'ensorcellement, même avec une nouvelle signature sonore.

Experimental propose d'emblée ce nouveau son avec une ouverture qui crache son venin industriel, alors que bat la vie d'une machine en tréfonds. Pour mieux vous situer, ça fait un peu ambiances de Pink Floyd dans Welcome to the Machine. On sent qu'une nappe dormante tente de prendre une forme. Des pads vont et viennent la picorer alors que des jets de vapeurs s'éventrent et laisse fuser des lignes de wiishh. Une longiligne ligne ondulante se fraye un chemin, amenant Experimental à quitter sa zone industrielle pour les hypnotiques rythmes lunaires. Ici, les chauve-souris ont une autre couleur tonale et la ligne de basse séquences roule plus vite, harmonisant son rythme vampirique aux percussions électroniques. Des riffs de clavier injectent plus de vie à cette vision accélérée d'un nouveau P.T.O. de Body Love qui affiche sa virilité autour des 9 minutes et des poussières. On flirt alors avec un bon rock cosmique et la batterie de Tommy Betzler y est pour quelque chose. Elle ajoute un dynamisme viscéral à ce long titre qui développe en parallèle une intensité qui se renouvelle périodiquement jusqu'à l'apparition de cette chorale chtonienne. Le rythme du séquenceur devient un souvenir que l'on entend toujours. En contrepartie, le travail de TB est adroitement plus incisif, guidant Experimental dans une finale industrielle.

Float Among the Stars flotte entre nos oreilles comme une ligne de milles libellules lumineuses serpentant ces chemins secrets du Cosmos vers nos oreilles. Une ligne de synthé secoue ses impulsions muettes, dessinant un rythme ondulant plus lentement que le scintillement des libellules. Une bouche géante errant non loin du mouvement se tourne et piège le rythme dysfonctionnelle qui se fait avaler pour disparaitre dans les couloirs poussiéreux de murailles sablonneuses. Un peu trop longue, je dirais plus de 6 minutes, la deuxième moitié de Float Among the Stars est figée dans un modèle ambiant où la ligne des wooshh et des waashh joue sur les nuances de son austérité pour nous amener vers le royaume de Beyond from the Beyond.

Si vous êtes un familier du site Bandcamp de Sequentia Legenda, vous vous souvenez sans doute de Circumnavigation. C'est ce titre, dédié au Dr. Eben Alexander, qui se dissimule sous la peau de Beyond from the Beyond. Ce titre, que certains fans qualifient comme étant la plus belle musique de Sequentia Legenda, débute avec des crépitements de radioactivité. Des accords détachés dérivant dans bien plus loin que l'au-delà se reconnaissent et se mettent à communiquer. La magie Sequentia Legenda débute. Peu à peu, ces accords deviennent une masse de son que le musicien français examine attentivement. Il prend une note ici et une autre là pour les mettre dans une bulle rotative. Il façonne des dizaines de petites bulles musicales. Par la suite, Laurent conçoit un escalier roulant vers des cimes. Cet escalateur a cette particularité de grimper éternellement. Les bulles sont attirées par le mécanisme de l'escalier mécanique. Apparaissant à des intervalles réguliers elles brisent la monotonie silencieuse avec des miroitements attendues et espérées, créant une magnifique mélodie qui pourrait aisément remplacer toute berceuse existante. Splendide, Beyond from the Beyond a cette caractéristique de ressembler à rien du répertoire de Sequentia Legenda. Il y a des rapprochements que l'on peut faire, comme le mouvement de l'escalier roulant qui est typiquement Berlin School, mais l'enveloppe est conçue dans l'originalité. Le scintillement des bulles mélodiques est tout simplement envahissant. Le genre de truc qui peut s'écouter sans fin quoi! Mais il y a une fin. Elle se présente sous une forme plus anesthésiante autour des 12 minutes. Mais la mélodie résiste et refuse l'envahissement des couches sédatives qui augmentent graduellement leurs effets anesthésiant, atteignant des niveaux d'intensité tout simplement poignant. C'est au pied d'un immense lac, surveillée par les fées et des nymphes de l'au-delà, que nos oreilles nous amènes. Leurs chants muets apaisent cette légère douleur auditive suite à la disparition des clochettes. Ils deviennent une intéressante chorale ambiante qui guide les 4 dernières minutes de Beyond from the Beyond vers un Dark Ambient très étoffé. Un grand titre tout simplement sublime.

Encore une fois, je suis victime des sortilèges musicaux de Sequentia Legenda. Et je ne m'en plaint pas, tant la musique de BEYOND THE STARS est si belle. Et si il y a un truc qu'il copie assez bien de Klaus Schulze; c'est le côté beauté astrale de sa musique…

Sylvain Lupari (03/10/20) ****¾*

Disponible au Sequentia Legenda Bandcamp

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