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Writer's pictureSylvain Lupari

SEQUENTIA LEGENDA: Blue Dream (2015) (FR)

Trois monuments de MÉ avec des variations sur le même thème, Blue Dream est aux années 2010 ce qu'était Mirage dans les années 80

1 Fly Over Me 33:23 2 The Approach 21:44 3 Vibrations 15:00 Sequentia Legenda Music

(DDL 70:07) (New Berlin School)

Finalement! Près de deux mois après la parution du E.P. Fly Over Me, Sequentia Legenda présente son tout premier album intitulé BLUE DREAM. Une attente qui en valait la peine amis et amateurs de MÉ ornée de ces boucles de rythmes répétitives, car Sequentia Legenda surf sur les prémices de son superbe E.P. qui m'a redonné ce goût de replonger dans les charmes inconditionnels de la New Berlin School minimaliste, tel que proposé par Klaus Schulze avec son intemporel Mirage. Et si on a aimé FLY OVER ME, on va dévorer ses miettes! Quant à moi, je suis en conflit de passion, je suis de go tombé sous les immenses charmes de cet album.

Un long woosh métallique balaie les horizons, libérant des particules prismiques qui scintillent dans une montée de whoosh et de whiish dont les lignes et ondes entrecroisent leurs parfums sibyllin. Les premières pulsations basses frétillent en arrière-plan, se chamaillant avec des cliquetis métallique qui tintent dans cette envoûtante fusion des multiples lignes aromatiques de The Approach. Sequentia Legenda étend graduellement sa structure minimaliste. Le rythme sautille et palpite avec un léger écart entre ses lignes les parallèles, créant une fascinante horde d'ions sauteurs qui harmonisent leurs cabrioles sous des lignes de synthé aux subtiles gradations, et dans les couleurs et les tons. Très familière avec les essences de Fly Over Me, la structure de The Approach est cependant plus vive et plus fluide. C'est l'art minimaliste dans ce qu'il y a de plus musical. Les percussions électroniques, qui restent toujours très présentes, redirigent la vélocité et la forme du rythme un peu après la 9ième minute, élaborant les plans d'une subtil crescendo. Leurs frappes et leurs roulements mettent en second plan ce rythme brodé autour de saccades des séquences, mais mettent aussi en relief ces nappes de voix qui, unifiées avec d'autres nappes aux rayonnements irisés et d'autres nappes nappées de brume cosmique, étendent une délicieux parfum d'hypnose. C'est aussi beau que Fly Over Me, même si en quelque part c'est assez similaire. Avec une nette propension pour l'approche des mouvements de séquences limpides et minimalistes de Klaus Schulze dans Mirage, il est évident que Sequentia Legenda finirait par empiéter avec plus d'exactitude dans les souliers du grand maître. On se souvient de ces délicats arpèges qui tintaient en ouverture de Crystal Lake? On se souvient de cette deuxième mouture de Mirage sur Big in Japan? L'introduction de Vibrations nous plonge en plein cœur de ces deux univers. On pourrait carrément parler de plagiat si le titre ne se faufilait pas entre les deux variations de Fly Over Me et de The Approach. L'exécution est la même, seul les ambiances diffèrent. Ici les nappes de synthé caressent toujours aussi chaleureusement ce fin staccato électronique qui amplifie sa mesure avec autant de subtilité que de délicatesse, alors que des pépiements électroniques des belles années analogues de Schulze viennent picorer nos oreilles et éveiller des doux souvenirs d'une époque qui restera toujours dans le firmament des charmes inconditionnels de la MÉ. La preuve? Cette merveilleuse obsession qui entoure le phénomène de Sequentia Legenda qui, avec une approche si candide, réussit à mettre entre nos oreilles un truc que l'on aurait jamais espéré.

Trois monuments de MÉ avec des variations sur un même thème, BLUE DREAM est aux années 2010 ce que Mirage était aux années 80. Si plusieurs vont parler de plagiat, moi j'y vois une audacieuse extension de l'œuvre de Schulze, au même titre que ce que font Redshift, Node, Arc et tant d'autres artistes pour la musique de Tangerine Dream. Il est évident que ces séquences limpides qui pétillent, sautillent et s'entrecroisent pour dérouler un ambitieux pattern minimaliste est un objet de passion pour tous ceux qui vénèrent ce genre musical. Mais au-delà de cette similitude avec l'œuvre de Klaus Schulze, Sequentia Legenda se dresse en un très bon architecte de ses structures en les ornant de milles subtilités qui envahissent les oreilles avec un implacable goût de recommencer chaque écoute. C'est envahissant et subjuguant. Et, il faut bien le dire, il n'y a pas de mal à se faire plaisir. Alors, lâchez-vous lousse car ce BLUE DREAM vous obsédera sans relâche. Très bon . Je suis certains que d'ores et déjà, il sera en tête de liste des meilleurs albums de 2015. 5 boules et demi!

Sylvain Lupari (27/03/15) ****¾*

Disponible au Sequentia Legenda Bandcamp

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