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Writer's pictureSylvain Lupari

SKOULAMAN: Andros Awakenings (2015) (FR)

“Si vous êtes parmi ceux qui ont aimé Dreaming of the Future Reflecting the Past, ce Andros Awakenings est tout simplement construit autour des mêmes chemins”

1 Andros 12:24 2 Between Pulsating Machines 14:40 3 Chinese Lakes 11:52 4 Horizons 11:16

Skoulaman Music (DDL 50:12

(Cosmic & Vintage EM)

Skoulaman avait soulevé bien des passions avec son excellent Dreaming of the Future Reflecting the Past en 2014. Les mouvements des séquences et l'enveloppe électronique étaient tellement tendres et poétiques, même lorsque le mouvement des séquences secouaient pour des rythmes plus accentués, que notre esprit dérivait avec sérénité parmi les nombreux couloirs de la MÉ. L'impact fut tel que l'album dépassait les frontières de sa Hollande. Et c'est dans les cendres de cet album que le synthésiste Hollandais présentait du nouveau matériel dans le cadre du festival de MÉ Awakenings qui s'est tenu en Angleterre en Octobre 2015. Offert en format téléchargement, ANDROS AWAKENINGS est une suite logique à un très bel album qui avait séduit plus d'un. Cette fois-ci, Skoulaman était entouré du guitariste Rik van Kroonenburg, présent sur deux titres, élargissant ainsi le cadre de ses structures qui sont toujours aussi délicatement séraphiques, mais avec une touche de blues méditatif.

Andros s'extirpe du silence avec des lamentations d'un synthé qui flottent dans un espèce de ballet avec des ombres réverbérantes. Un délicat mouvement de séquences s'en dégage. Les ions sautillent et gambadent dans une enveloppe minimaliste trouée par des écarts entre deux lignes de rythme ambiant qui entrecroisent leurs délicates marches ascensionnelles sous les multiples brises d'un synthé aux harmonies nasillardes. C'est magique! L'enveloppe de brume mellotronné qui entoure ce rythme très méditatif nous ramène à la pièce-titre de Dreaming of the Future Reflecting the Past, mais dans une enveloppe plus nébuleuse avec des synthés aux harmonies plus cristallines et plus larmoyantes ainsi que des bancs de brumes plus grésillant. Dans une enveloppe séraphique plus ou moins similaire, à quelques nuances près et enrobé de parfums d'Asie, Chinese Lakes scintille dans nos oreilles, et dans de belles orchestrations élégiaques, comme un artéfact de Mirage; célèbre album imprégné d'un fascinant lyrisme par Klaus Schulze. De cristallins accords de piano électrique viennent charmer, et chasser par le fait même, les bancs de brume grésillant qui développaient les douces arabesques ornementales de Between Pulsating Machines. Ça fait comme un pianiste seul dans un club enfumé par ses boucanes électriques. Deux lignes de séquences en parallèle forgent un mouvement aussi ascensionnel que dans Andros. Un délicat mouvement où l'on dirait que les séquences ont peur de toucher les ambiances, tant les pas sont furtifs et tant le poids se veut léger. Ces séquences dansent avec les accords fluides du piano, modifiant un peu leurs parcours en sautillant maintenant sous les morsures des pépiements électroniques qui voltigent avec la même vitesse que ces ions domptés pour des pas alternant. Ça donne l'effet d'u genre de jazz cosmique qui fini par se faire envelopper par une large muraille de brume. La structure reste très délicate et les accords de piano ajoutent une touche d'harmonie qui sont séparé dans cette vaste mosaïque dont le rythme prend une tournure beaucoup plus saccadée vers la 7ième minute. L'écho du premier mouvement de séquences se répercute en un long squelette minimaliste. La guitare de Rik van Kroonenburg émerge et appuie ces boucles saccadées avec des riffs en boucles qui défilent sur une structure de rythme toujours assez ambiante et où la brume irisée caresse maintenant une guitare dont les accords et les solos amènent Between Pulsating Machines vers un genre blues cosmique ambiant. Cette guitare est plus éthérée, plus aérienne j'insisterais, dans l'ouverture de Horizons où ses nappes, tel de lentes ailes, se fondent à celles du synthé. Elle tricote des solos planants, entre du F.D.Project et Klaus Hoffman-Hoock donnant une approche de blues méditatif, et enterrant surtout, à une structure de rythme plutôt discrète en arrière-plan. Une structure qui peu à peu affiche ses couleurs avec des séquences plus cristallines Ces séquences tintent dans le mouvement minimaliste tressé par deux lignes qui sont toujours aussi délicates que ces structures qui nous ont tant charmées dans Dreaming of the Future Reflecting the Past, faisant de ce ANDROS AWAKENINGS le complément idéal au dernier album de Skoulaman.

Sylvain Lupari (22/11/15) ***½**

Disponible au Skoulaman Bandcamp

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