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Writer's pictureSylvain Lupari

Solar Fields Ourdom (2018) (FR)

Intense et puissant sur les rythmes, ambiances et mélodies, c'est un gros cadeau à s’offrir

1 Burning View 7:28 2 Shifting Nature 2:40 3 Into the Sun 6:40 4 Forgiveness 9:20 5 Mountain King 14:24 6 Wave Cascade 5:04 7 Moving Lines 5:02 8 A Long Tailed Bird Whispered 1:37 9 Joshua's Shop 5:28 10 A Green Walk 1:52 11 Parallel Universe 8:08 12 The Daylight Carrier 6:32 13 Siren Song of Glass 5:04 Solar Fields Music

(DDL 79:21)

(Psytrance, EDM)

J'avoue que je ne sais pas trop comment vous présenter ce dernier opus de Solar Fields. J'ai beau avoir Until We Meet the Sky bien accroché au fond de mes préférences, mais le phénomène se produit à chaque fois que je découvre un nouveau pan dans l'univers de Magnus Birgersson. Et c'est là que le bât blesse! Je cherche constamment ces émotions qui m'ont littéralement submergées, envahies j'insisterais, lors de mon apprentissage de Solar Fields avec Until We Meet the Sky. J'ai cherché ces points d'ancrage dans les 3 albums subséquents, sans jamais y être parvenu. Et pourtant, la musique était très bonne. Dans le lexique de Magnus Birgersson, OURDOM signifie un espace où la liberté de création règne. Le maître des sons dans Mirror's Edge Catalyst fut inspiré par les paysages et les ambiances de Plettenberg Bay, en Afrique du Sud, afin de composer cet album, devenant ainsi le tout premier album de Solar Fields à être composer en dehors du studio de la ville natale de Magnus Birgersson, Göteborg en Suède. Je ne sais pas pour vous, mais le moins que je puisse dire est que ce bref exil de Solar Fields a eu sur moi l'effet espéré. En plus de ses spirales de rythmes endiablés, OURDOM est plein de cette essence mélancolique qui distingue un album par rapport à un autre. En fait, j’ai rarement entendu un album où l'intensité et l'émotivité surfaient avec leurs différences sur des explosions de rythmes à n'en plus finir.

La nappe montante de Burning View agi comme un levé de soleil sur les horizons sonores de OURDOM. Des éclats de prisme, des mini pulsations sourdes et des éléments percussifs se frottent à des cerceaux soniques qui semblent hésiter à entamer un chant syncrétique. Des murmures et des éléments organiques s'ajoutent tandis qu'un étrange chant se forge à l'intérieur d'une masse sonore dont le blindage n'affecte en rien cette magnétisante accentuation des tons, rythmes et ambiances qui loge au travers les 80 minutes de ce dernier opus de Solar Fields. L'éveil sonique est graduel. Les pulsations deviennent plus insistantes alors que la flore sonore intensifie ses magnificences avec ces étonnantes séquences qui descendent comme des spirales en folie, tandis que les pulsations se métamorphosent en oblongs battements organiques. Afin de faire contrepoids, une mélodie toute aussi fragile qu'embryonnaire se fraye une place entre les multiples riffs de clavier. Toute cette lourde mise en scène éclatera avec une telle intensité et déclenchera le premier des multiples envoûtements addictifs de cet album qui redéfini les frontières du psytrance. Parce qu'au-delà de l'intensité des sons, de la membrane musicale, des multicouches de rythmes et des multiples éléments percussifs, Magnus Birgersson n'a pas son pareil pour nous loger quelques accords ici et là qui font frémir les cordes de notre sensibilité. Comme ces accords graves qui tombent du ciel et ces voix astrales lorsque Shifting Nature devient le transfuge de Burning View et se loge dans nos oreilles. Par contre, OURDOM a le défaut de sa très grande qualité! Sa masse de sons est imbibée de subtilités et d'harmonies aussi frêles que ces têtards frétillant pour leurs vies dans une mare de serpents. Et lorsqu'additionnées à son abondance rythmique, ces deux éléments peuvent se perdre dans le tintamarre très distinctif d'un album où les moments doux sont essentiels si on ne vous pas éclater d'émotivité, d'intensité. Into the Sun est un exemple frappant. Éthérée, voire astrale et lyrique, son introduction converge vers un complexe sonore où les séquences grouillent par centaines, les percussions martèlent un rythme de plomb, tandis que la basse moud le tout. Dans ce désordre musicale, car tout reste très musical ici, il y a ces arrangements mélodieux qui me rappellent combien étaient sublimes les segments harmoniques de Until We Meet the Sky. Les percussions sont fracassantes et la musique est en mode psytrance ambiant avec ces filaments saccadés qui nous parcourt le corps comme une nuée de mille-pattes dansant dans une discothèque bombée d'arthropodes sur l'acide dans notre dos! Ce qu'il faut retenir est que nous sommes seulement à la 17ième minute et déjà les racines de mes poils de bras lèvent le drapeau blanc.

On pensait avoir atteint l'extase que Forgiveness enfonce le clou plus loin avec un hymne électronique aussi intense que totalement lourd. Très lourd! Et encore ici, une petite mélodie forgée sur des dizaines de saccades spasmodiques vient remuer mes sens. Les 3 dernières minutes proposent une douce comptine lunaire qui fait descendre la pression. Un délicieux moment qui fait germer un solide ver-d'oreille. Le son des flûtes Africaines est plus perceptible ici. Et c'est dans ces moments que l'on entend un peu mieux toute la profondeur de l'instrumentation et des arrangements de l'album. Cette délicieuse berceuse traverse les frontières de Mountain King qui devient un vrai hymne de trance comme dans le temps des rythmes infernaux de Future Sound of London et Juno Reactor. Jouant habilement sur les 14 minutes de ce titre explosif, Solar Fields multiplie ses boucles de rythmes avec des séries de battements et de séquences circulaires à travers un magma d'effets sonores qui contrecarrent une possible somnolence et/ou hypnose rythmique chez le raveur. On reste toujours dans le domaine de l'intensité dramatique avec Wave Cascade qui possède indéniablement tous les attributs de son sens. L'intensité dans les rythme devient alors l'affaire de Moving Lines qui reprend les guides trance de l'album. Le jeu de la basse est étourdissant alors que les effets sonores sortent en masse de cette structure où il faut que la tête soit bien vissée aux épaules. Autre petit moment séraphique en A Long Tailed Bird Whispered, alors que Joshua's Shop déballe un très bon et lourd down-tempo avec une structure mélodieuse ascendante à donner des frissons. Un autre monument de plaisir auditif extrême qui se noie dans une masse sonore à vous faire éclater les tympans. Je crois qu'un bon lecteur réseau et une haute résolution dans le bitrate est nécessaire ici.

J'ai entendu une nette différence entre un fichier FLAC et la version Wave que Magnus Birgersson m'a fait parvenir. Je suis rendu à un moment où je n'ai plus de poils sur les bras! Et les ambiances de A Green Walk tombent à pile, puisque Parallel Universe déplie tranquillement sa structure EDM organique, alors que The Daylight Carrier propose un segment d'intensité, moins dramatique mais tout autant efficace, que dans Burning View. Siren Song of Glass conclut le dernier chapitre de OURDOM avec une structure d'ambiances qui fait décanter un peu cette horde de fils tout en broussaille qui connecte notre centre de gravité émotionnel à la raison. Je respire et je me dis qu'il faut absolument que je vous parle de cet album de Solar Fields. Même si ce n'est pas du Berlin School ça n'en demeure pas moins un excellent opus de MÉ qui n'aurait sans doute pas vu le jour sans les influences de la Berlin School sur l'EDM et de ses dérivées.

Disponible uniquement en téléchargement, quoique j'ai vu des importations Italiennes sur Amazon, OURDOM est un immense cadeau que vous devez vous faire. C'est l'album qui fait la transition entre la poésie interstellaire de Until We Meet the Sky et la violence en rythmes de Mirror's Edge Catalyst. J'ai eu ma part de frissons et de beaux ver-d'oreille tout au long d'une écoute chargée d'émotions et d'incrédulité, tant la façon qu'a Magnus Birgersson de transcender l'univers du psybient, du psy-trance en lui donnant un électrochoc de mélodies qui nourrissent la racine de nos émotions est aussi unique que très mélodieuse. OURDOM se dirige assurément sur ma liste d'albums intemporels!

Sylvain Lupari (04/06/18) ****¼*

Disponible au Solar Fields Bandcamp

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