“Atmosphere vous mènera à ces frontières où les rythmes de Berlin School et de l'Electronica évoluent passivement sous des solos et des tonalités qui hésitent entre maintenant et les années 70 et 80”
1 Synthvoices 15:04 2 Under the C 5:18 3 Deep Liquid 16:45 4 Neptune 4:41 5 Sparklwaves 19:38 6 Sweetness 10:44 SynGate CD-r TM12
(CD-r/DDL 72:10) (Electronica & New Berlin School)
J'aime bien la musique de TM Solver. Créatif et toujours à la recherche du ton qui relance ses structures, Thomas Meier tricote un univers sonore où la chaleur de l'analogue et la froideur du digital fusionnent admirablement bien dans des structures qui tergiversent entre une douce forme d'Électronica et de New Berlin School. ATMOSPHERE est un 12ième album qui amène l'auditeur dans ces frontières où les rythmes évoluent passivement sous des solos de synthés qui abondent aux tonalités hésitant entre les années 70 et 80. La faune sonore fourmille d'effets et de nappes qui diluent leurs charmes magnétisants en orchestrations et en chorales évasives. Bref, un univers plein de charmes qui cimente bien nos oreilles à nos écouteurs!
Une voix de femme dans un haut-parleur nous demande de rejoindre nos places à travers un tumulte d'effets électroniques bigarrés. Synthvoices décolle lentement avec des effets percussifs gazeux et une ligne de basse séquence plutôt entraînante. Limitrophe à un mid-tempo, la musique sautille comme un genre de hip-hop cosmique où s'agrippe une chorale à peine audible et une armada d'effets sonores. Tout autour, des nappes flottantes pleurnichent et soupirent comme un banc de violons nostalgiques. Les effets mordillent un tempo qui exploite à fond ses 15 minutes en transitant par un passage ambiant coloré d'effets et de nappes un peu plus mystérieuses. Deux minutes plus loin, Synthvoices redécolle en amenant cette même structure hypnotisante afin de terminer sa course à une gare où des échantillonnages de toutes sortes lui volent sa finale. ATMOSPHERE voyage entre ses 4 longs titres minimalistes et ses 2 plus courts qui proposent des phases ambiosphériques. Si Under the C dispose d'une impressionnant structure de fond marin où tinte une mélodie aussi évasive que l'encre des pieuvres géantes dans un décor très représentatif de son titre, Neptune est nettement plus dans les effets et les ambiances cosmiques.
S'échappant d'un long cortège de nappes ondoyantes, Deep Liquid étend un rythme ambiant avec des séquences qui dansent un genre de Cha-cha-cha auquel on a enlevé quelques pas. Le synthé sculpte des solos qui ondulent avec une tonalité camouflée alors que certaines séquences se détachent afin de butiner les ambiances, comme ces abeilles à la recherche de nectar. Le mouvement fait assez contemporain avec sa structure qui s'engraisse de percussions et d'effets percussifs. Des séquences accélèrent graduellement la mesure tandis que les solos de synthé restent plutôt passifs avec une tonalité qui éveille des souvenirs de Klaus Schulze dans son époque d'échantillonnages et de synthés numériques. Un très bon titre à lente évolution et un bon petit gueuleton de sons pour ce qui vient. Sparklwaves chauffe les 20 minutes avec une structure évolutive qui ramasse les parfums des autres époques. L'intro est de soie avec des nappes anesthésiantes et des solos éthérés qui chantent avec cette chaleur analogue. Cette splendide introduction d'ambiances embrassent des brèves implosions d'intensité avant d'échapper deux lignes de séquences qui gambadent en parallèle mais pas sur le même pas. Exploitant à fond ses 20 minutes, Sparklwaves maintient la même cadence de rythme pour évoluer vers un bon Groove cosmique et un down-tempo nourri de nappes apaisantes et bourré de séduisants effets percussifs. Et les solos! Ils ensorcèlent nos tympans qui sont lourdement prisonniers d'un casque d'écoute qui ne laisse échapper aucun bruit, aucun effet hors de nos oreilles. Un très bon titre qui jette beaucoup d'ombrage Sweetness et à ses 11 minutes qui nous invite à la danse avec une structure de rythme plus près des territoires de l'Électronica. Une structure qui groove comme un bon mid-tempo bourré de tonalités ambiantes. On sent les influences de Spyra ici, avec cette vision plus contemporaine qui laisse néanmoins de la place à un synthé créatif. Un qualificatif qui sied très bien à l'univers enchanteur et d'enchantements de TM Solver. Sylvain Lupari (09/12/17) *****
Disponible au SynGate Bandcamp
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