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Writer's pictureSylvain Lupari

SOMNIUM Plane Music: Otros Mundos, Otros Soles (2001/2022) (FR)

Un merveilleux mélange de sonorités vintage réunissant du solide Rock électronique progressif et du Cosmic Rock

1 Overtura (Otros Mundos) 1:29

2 Otros soles 2:08

3 Geoformación 4:25

4 Al margen del tiempo 4:31

5 Universos paralelos 5:00

6 El exterior 6:16

7 El lugar acuático 8:20

8 El interior 5:09

9 ¿Quién hay ahí? 5:59

10 Allí arriba 3:43

11 Biosferas 3:57

12 ¿Es una vida buena? 3:48


13 Todas las lágrimas del mundo 7:57

14 Flashback 2:12

15 El mejor recuerdo 3:58

(DDL 68:53)

(Electronic Prog Rock, Cosmic Music & Berlin School)

Moi j'imagine bien les artisans de Cyclical Dreams remuer ciel et terre, retourner roches et branches d'arbres dans les paysages de notre planète afin de trouver d'illustres inconnus que ne méritent tout simplement pas l'anonymat. Sinon, comment font-ils pour nous faire découvrir de si magnifiques perles au fil des 50 album-téléchargements du label Argentin. Autres mondes, autres soleils! Ce nouveau projet musical vogue sur les 2 pôles du label en proposant une très belle mosaïque de musique électronique (MÉ) aussi déjanté et aussi appétissante que délicieusement apprivoisable. Initialement réalisé en 2001 sur CD-R, OTROS MUNDOS, OTROS SOLES hérite d'une seconde vie dans toute son intégralité. L'album approche les 69 minutes qui sont réparties entre 15 titres qui sont, pour la plupart, trop courts, empêchant cette possible quête à une rêverie sans interruptions. Mais au-delà de ça, nous avons ici un savoureux mélange de progressif et d'électronique avec un délicieux bouquet des années vintages. SOMNIUM Plane Music est un projet musical qui remonte aussi loin que le début des années 90. Bien emmuré dans leur Espagne, le trio, formé de Manuel Jesús Rodríguez et Guzmán Concejo aux claviers, synthés et arrangements, et de Ángel Luis Martínez aux guitares, basses et synthés est plus visible sur YouTube avec leur propre page de 36 abonnés où il est possible de visualiser une dizaine de vidéos.

Pour un titre aussi court, Overtura (Otros Mundos) nous en met plein les oreilles en débutant avec de gros filaments réverbérants. Des sifflements, des effets sonores et un dialogue entre deux synthétiseurs poursuivent son fascinant voyage musical où les parfums de musique latine se recueillent sur une structure de rythme qui n'a jamais assez de 90 secondes peur fleurir. Et pourtant… Ce dialogue, ou plutôt ce chant parlé entre 2 synthétiseurs, se poursuit sur les ambiances de Otros soles où je n'arrive pas à comprendre pourquoi ces 2 titres sont séparés. Que ce soient des titres courts, d'autres qui sont moyens et d'autres plus longs, la 15zaine de titres de cet album sont submergés par une flore tonale qui tient nos oreilles en constant émerveillement. Geoformación poursuit avec un rock électronique cosmique de la même facture que Neuronium avec cette tonalité très vintage qui séduisait tant au début des années 70. Le trio Espagnol exploite toujours ces mélodies interstellaires qui ont tellement cet aspect vampirique sur un air de rumba électronique classique au style de Jean-Michel Jarre. Universos paralelos est un peu de la même essence en exploitant par contre un rythme plus fluide et un synthé aux solos juteux et dont l'univers parallèle regorge de bons éléments de bruits percussifs. Al margen del tiempo se développe avec un rythme processionnel dans une enveloppe cosmique. Les harmonies et les solos de synthé ont ces parfums analogues, sinon de Vangelis près de sa période Heaven and Hell. Que fait une sonnerie de téléphone dans un paysage cosmique aussi intense que OTROS MUNDOS, OTROS SOLES? Il y a des questionnements comme celui-ci sur cet album qui trouvent écho dans une séduisante ambiguïté au niveau de la vision musicale. Parfois, ce sont des chants de chérubins ou des harmonies volées à de vieilles comptines égarées sur les nombreux fils des années qui logent dans ces structures. Toujours est-il que cette sonnerie initie une ouverture sans rythme mais pas ambiante de El exterior. La musique captive notre intérêt avec d'autres éléments percussifs et des mélodies synthétisées qui flottent dans un calme mis à mal par une continuité qui déborde vers une grosse structure de rythme vivifiée par un bon jeu de la batterie. Les solos de synthé, quoique mes vieilles oreilles me dupent en percevant aussi une guitare, développent une somptueuse texture plus complexe dans les 2 dernières minutes très intense d'un titre qui m'a dévissé la mâchoire du visage. Et on a pas fini d'être surpris par la musique de SOMNIUM Plane Music.

J'ai mieux entendu la guitare sur le très ambiant El lugar acuático et ses déchirantes harmonies lunaires. Nous restons dans l'intensité au pouce-carré avec la lente procession cadencée de El interior et de ses chants poussés sur le même air par des harmonies pleureuses de synthés aux multiples tonalités liées aux drames de films en noir et blanc. La basse qui accompagne cette marche accablante n'est pas sans rappeler la dextérité de Patrick O'Hearn. Comment décrire la structure enlevante et enivrante de ¿Quién hay ahí? sans tomber dans l'exagération? Disons que la mâchoire est toujours en bas du menton et qu'elle tombe encore plus bas dans cette mélodieuse envolée circulaire dont la mélodie est un véritable vestige des années 70. À date, c'est fidèle! Sauf que le chant du synthé, les froissements schizophréniques, les voix d'enfants, les percussions crotales. J'oublie autres choses? Ah oui! Les percussions. J'en ai oublié, j'en suis certains! Mais tout ça font de ce titre un des moments forts de cet album et un des beaux moments de MÉ vintage que vos oreilles auront dévorées le temps de 6 minutes. Si la perfection existe, elle se trouve sur ce magnifique ¿Quién hay ahí?! C'est avec de somptueux arrangements orchestraux que Allí arriba s'abat dans nos oreilles. Encore ici, les presque 4 minutes dérobent mélodies, rythme et arrangements très contractés à ce trio qui ne mérite tout simplement pas l'anonymat. Biosferas exploite la même avenue mais dans une structure qui bifurque vers un air de fête folklorique où tambour, trompettes et accordéons sont maîtres de splendides ambiances bucoliques. Oui, OTROS MUNDOS, OTROS SOLES nous rive dans les panoramas de l'étonnement de titre en titre. Une mouche tsé-tsé géante bourdonne en ouverture de ¿Es una vida buena?. Ce bourdonnement s'efface pour faire place à une savoureuse comptine dont les harmonies viscérales des enfants de chœur déjouent mes souvenirs. C'est intemporel et c'est ça l'important! Todas las lágrimas del mundo s'extirpe de son ouverture tapageuse pour embrasser les intenses ambiances apocalyptiques pourvues par le méga œil d'un gyrophare sonore à la Vangelis. Cette ténébreuse trame sonore d'un univers s'effondrant dans les abysses s'accroche aux ambiantes harmonies d'une rumba pleureuse triturée par la guitare sur le lit de cette basse à la O'Hearn. Le tapage revient dans une enveloppe encore plus fracassante au cœur du titre qui se fait remorquer par un dynamique jeu de percussions à saveur tribale. Genre dansons pour la fin du monde. Aussi intenses sont devenus les ambiances de ce titre, aussi poignant est devenu le chant de cette rumba psychédélique mordue et mâchurée par un strident combo synthé/guitare. Flashback rejoint ces rocks déjantés où tout se tient, sauf les multiples facettes de mélodies vilipendées par un synthé usé par sa vision vengeresse. Et c'est dans une harmonieuse phase de repos souhaitée par nos émotions, attaquées de tous bords et tous côtés de cet album multi-facettes, que El mejor recuerdo choisi un recueil musical pour terminer cette audacieuse odyssée musicale. Toujours belle, la musique reste aussi toujours rongée par ce goût de l'audace qui lie Manuel Jesús Rodríguez, Guzmán Concejo et Ángel Luis Martínez à nos oreilles depuis le début de cette fascinante aventure qu'est la découverte de OTROS MUNDOS, OTROS SOLES. Un autre excellent album téléchargeable de Cyclical Dreams.

Sylvain Lupari (23/04/22) ****½*

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

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