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SON OF OHM: Wandering Monk (2020) (FR)

Writer's picture: Sylvain LupariSylvain Lupari

Résolument ambiant avec 4 titres tournant autour du même noyau, voilà un bon album où il est tout à fait possible d'y méditer

1 Galactic Domes 10:56

2 Orange and Blue 7:11

3 The Vault 10:31

4 Soft Mountains 15:57

(DDL 44:38)

(Ambient Analog EM)

Une bourrasque de wooshh élève Galactic Domes à nos oreilles. Une série d'accords y dansent un cha-cha-cha désaccordé, mais pas assez pour qu'on ne fasse pas ce lien, sur une série de riffs minimaliste d'une guitare transformé en métronome. Des solos de synthé dansent sur ce rythme binaire qui nuance discrètement son approche juste assez pour qu'on le remarque avec hésitation. Jouant constamment avec le déséquilibre de son ossature rythmique, Leonardo Wijma greffe un rythme électronique sonnant comme des sabots qui cliquent en sautant. Mes oreilles sont subjuguées par ce combat entre la douceur et la violence morphique de ce rythme littéralement conçu pour recevoir de brillants flash de son auteur. Des flash comme des solos aux tintes ombragées qui tournicotent entre ces bruits électroniques analogues qui nourrissaient les chauve-souris de Klaus Schulze. On entend aussi un tape-delay ainsi que des solos d'un guitariste sillonnant les routes désertes sur sa charrette tirée par des chevaux. Bref, tout un monument de tranquillité toujours sur le bord d'imploser. Ahhh…Comme ça fait du bien de renouer avec la musique de Son of Ohm, ce brillant guitariste Hollandais divisé entre la MÉ analogue et le Krautrock alternatif qu'il aime nous faire entendre avec son autre projet Astral Son. Et les saveurs de ces deux projets empiétant tant sur un que l'autre, nous avons ici une MÉ très raffinée créée autour de 4 titres aux textures magnétisantes quasi identiques d'un album intitulé WANDERING MONK. C'est ainsi que Orange and Blue propose une structure similaire, tout juste un peu plus vive, avec des accords qui vont et vient dans une chorégraphie de danse en ligne. Une ligne jumelle est insérée mais avec une tonalité flûtée et finalement, des percussions un peu sur le même beat complètent cet autre structure minimaliste conçue avec plus de vélocité que Galactic Domes. Les combats entre synthé et mellotron sont tout à fait divins jusqu'à ce qu'un fascinant caquètement infiltre les ambiances un peu avant la 5ième minute. J'entends aussi les vibrations de gongs très discret sur cette structure planante tout à fait hallucinante.

Autre bourrasque des vents mais résultat tout à fait différent avec The Vault. Le titre se construit autour d'une autre suite d'accords, 3 ici, qui vont et viennent, comme ces vidéos de chats qui avancent reculent à perpète. Le son du synthé est très psychédélique avec sa tinte irakienne qui se balance entre ces accords de Farfisa. Les riffs de guitare remplacent les premiers accords dominant, donnant cet élan invisible qui souffle avec plus de vélocité sur cet air énigmatique puisque dominé maintenant par un chant prismatique ondoyant comme une flamme dans le ventre en feu d'une danseuse orientale. Le rythme ralenti avec une finale devenue plus sans rythme étant attirée par le côté spectrale de The Vault. Titre plus long de WANDERING MONK, Soft Mountains embrasse aussi les textures flottantes des trois premiers titres, mais avec une vision d'éther dans ses vents réverbérant comme l'ombre de son miroir. Tout est lent ici. La montée s'amorce avec une ligne sinueuse comme ce serpent dont la langue fourchue crache le venin des ondes de réverbérations. Des accords de clavier y jouent avec une lenteur morphique, errant dans cet univers de tain où même les wooshh et les wiishh font figure d'enfants pauvres. Des effets coulés uniquement dans ces synthés d'une période analogue filtrent sur cette ascension sans aspiration rythmique. Obsédés que nous sommes par ces accords d'orgue à la Ray Manzarek, on remarque à peine cette évolution dans la texture des lignes ondoyantes qui se sont doublées et sont devenues tissées serré dans le panorama arrière de Soft Mountains. Le mouvement ascendant sans cesse devient l'arène de cette oraison de l'orgue ainsi que ses solos et ceux de synthé qui sont entrecoupés par des effets sonores de différentes sources, donnant cet aspect de musique psychédélique californienne des années 70. Le jeu de l'orgue et/ou du piano électrique est le principal attrait de ce titre dont la lente évolution s'active principalement au niveau du compteur qui, autour des 12 minutes, laisse entendre une sorte de bégaiement musical qui se perdra dans les oblongues sinuosités du synthé.

Album résolument tranquille avec 4 titres ambiants gravitant autour d'un même noyau, WANDERING MONK n'en demeure pas moins un bel album de Son of Ohm où il est tout à fait possible de méditer. La musique et ses textures ont des airs de patchoulis marinés dans l'innocence avec une légère ouverture pour du psychédélisme des années 70.

Sylvain Lupari (08/03/21) ***½**

Disponible Son of Ohm Bandcamp

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