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Writer's pictureSylvain Lupari

STEPHAN WHITLAN & RON BOOTS: Seven Days (2017) (FR)

Updated: Feb 21, 2021

Un autre album très solide purement Berlin School de Groove. Mais sommes-nous vraiment surpris avec le nom Ron Boots dessus!?

1 In Traffic 20:16 2 Morning Flight 8:55 3 Walking Marley 9:33 4 Last Day 6:57 5 Slab 17:53 Groove | GR-233

(CD/DDL 63:35) (V.F.) (Sequencer-based Berlin School)

Ron Boots est un infatigable travailleur et un incontournable visionnaire dans le domaine de la MÉ. Année après année, son label Groove réalise une petite trouvaille ou déterre un vieux de la vieille. Et 2017 ne fait pas exception! Nous avons eu droit à un splendide Sequencer Rarities de Rudy Adrian, en plus du très solide Fine Tunes de Beyond Berlin. Et c'est au tour de Stephan Whitlan maintenant de sortir de l'ombre afin d'offrir un très bon album d'une MÉ construite sur les bases du vieux bon Berlin School. Hormis pour avoir entendu sa musique avec Graham Getty (Higher Green Session) et cette pièce infernale dans E-Scape 2016, Deaf Four Longer, je connais Stephan Whitlan que de nom. On parle ici d'un précurseur dans le temps de la MÉ de Sheffield, avec John Dyson, qui a réalisé quelques albums au fil d'une carrière remplie de pauses qui remonte à 1994 avec son premier album, fort bien reçu par les critiques de l'époque, Map Reference. Comme son titre l'indique, SEVEN DAYS a été conçu en sept jours. Stephan Whitlan est arrivé avec ses idées dans les studios de Ron Boots et ensemble ils ont façonné un solide et honnête album qui dépasse les 63 minutes d'une MÉ concentrée sur des mouvements évolutifs des séquenceurs et un art sans équivoque du maniement des synthés où les solos pleuvent de partout sur les routes minimalistes de SEVEN DAYS.

Des voix sibyllines, des wooshh et des wiishh traînant des particules de synthétiseurs et une pulsation laconique débloquent notre intérêt pour SEVEN DAYS. Les vents se métamorphosent dans des coloris métalliques alors que des souffles de synthés roucoulent comme ces rossignols toujours endormis. Nous sommes littéralement dans l'antre du vieux Berlin School avec ces solos improvisés qui flottent parmi ces brumes hallucinogènes, alors que la pulsation attend lentement une façon d'explorer un axe de rythme plus animé. Mais ce sont des séquences qui scintillent et pétillent autour de la 3ième minute. Elles se gambadent et sautillent innocemment, structurant une première phase de rythme ambiant et circulaire qui modifie son axe autour de la 6ième minute avec l'arrivée des percussions et d'une autre ligne de séquences aux atouts plus mélodieux. Jouant un peu sur les limites d'une structure en Boléro, In Traffic se transforme graduellement en un solide rock électronique assez entraînant avec des lignes de séquences qui rivalisent avec des percussions sobres et une solide ligne de basse. Les éléments rythmiques bien installées, Ron Boots et Stephan Whitlan sculptent maintenant de superbes solos de synthé qui survolent la croissante ascension de In Traffic comme des escadrons soniques, ajoutant plus de poids et de la passion à cette très bonne vélocité ascensionnelle qui guide un autre monument de la Berlin School minimaliste à sortir des studios de Groove. Trois plus courtes structures, tous animées d'une bonne vie rythmique, nichent entre les deux longs monuments minimalistes de SEVEN DAYS. Morning Flight mord tout de suite nos tympans avec des percussions électroniques, genres castagnettes volantes, qui rappellent un des bons passages de Dark Side of the Moog IX. Une ligne de basse séquences structure un tempo accrocheur où nappes de synthés aux couleurs astrales flottent avec une précision harmonique sur un mouvement semi-ambiant. Le synthé souffle ici une belle mélodie spectrale alors que la structure rythmique se gave de percussions et d'arpèges séquencés qui sonnent par moments à ces percussions harmoniques africaines. Ceux qui pensent à Peter Baumann ici n'ont pas tout à fait tort. Il y a un petit côté assez Ron Boots dans ce titre qui me rappelle les beaux passages mélodieux de Dreamscape.

Les amateurs de solos de synthé seront encore ravis par ceux dans ce titre et ainsi que dans l'étrange structure titubante de Walking Marley. Un titre que l'on peut facilement comparer à l'univers de Johannes Schmoelling avec un monde tout en contraste et très accrocheur à l'oreille. Une texture organique imprègne ce très beau décor sonique dont la richesse est partagée avec une très belle contribution de solos de synthé et de beaux effets de percussions crotales. Simple mais diablement efficace! Dans une approche plus lente, plus hésitante, Last Day épouse un peu l'approche frileuse et incertaine de Walking Marley. Le rythme sautille comme ces pas et ces bonds légers de Fred Astaire dansant sur des nuages. Slab conclût cet album avec force. La structure est une autre phase ascensionnelle dont le genre Boléro et intensité accote In Traffic. Le mouvement est plus spasmodique et fortement pilonné par de bonnes percussions et une ligne de basse qui vous rentre dans les sens. Les solos qui crient ici suggèrent une approche plus Netherlands School, plus personnel à Ron Boots, même avec ce zest sibyllin qui enveloppe une suite de spasmes rythmiques où volent et virevoltent moult solos de synthé. Le rythme prend une tangente plus fluide, plus rock même, après une courte interlude ambiosphérique rempli d'effets tous aussi séduisants, donnant ainsi le goût de repartir l'aventure de SEVEN DAYS à zéro. Un autre solide album de Groove!

Sylvain Lupari (14/04/18) ***¾**

Available on Groove NL

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