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Writer's pictureSylvain Lupari

STEPHAN WHITLAN: Sw;arf (2019) (FR)

n album plein de sons et de timbres de toutes sortes, tissés à partir d’un synthétiseur analogue modulaire. Pas de musique, seulement des sons”

1 Snakes - No Snakes

a 1943

b aeronought

c ecliptic

d inversion

e discrete interference

f .....there and back again

(CD 64:11)

(Ambiant, abstrait)

La musique tissée à partir des synthés Modulaire nous amène dans des territoires où l'imagination franchit un nouveau seuil. Et il y a des artistes qui repoussent constamment les limites de ces contrés, Stephan Whitlan est l'un d’eux. D'entrée de jeu, disons honnêtement que SW;ARF est un album difficile à dompter et qu'il s'adresse à un public friand des voyages sonores qui changent de formes et de timbres, au gré de notre imagination. Il y a de très bons moments, comme Inversion où les deux univers, l'abstrait et le mélodieux, fusionnent dans une approche éclectique qui commande toujours une grande ouverture d'esprit. Constitué en un long titre, Snakes - No Snakes, ce dernier album du sculpteur d'ambiances Anglais est segmenté en 5 parties, démontrant le caractère évolutif de SW;ARF. Et l'auditeur passe par toute une gamme d'émotions avec des masses de sons insaisissables, mais identifiables seulement et avec seulement une bonne dose de perception, et des phases contemplatives qui sont toujours maculées par des petites grappes de sons qui voyagent comme des nuages implosifs. Et ça démarre assez brusquement!

Le segment 1943 débute par un chant provenant d'un puits remplis d'âmes de cyborgs à moitié humains. Ce sont des hululements auxquels semblent se greffer des frottements de corde d'un violoncelle manipulé par les six doigts d'un orque géant. Une invasion d'étranges cliquetis et autres frottements forment une masse sonore inidentifiable à laquelle s'ajoute des orchestrations dont les ailes de violon ne peuvent adoucir ce tintamarre croissant qui bouffe les secondes avec ses dents kryptoniques. Des coups d'épées de Zorro sifflent et découpent cet amas de tons insensés en même temps que des travailleurs piochent sur de l'adamantium. Des fritures et un vacarme industriel nous attire dans un abysse tonal sans fin où des violons soupirent en même temps que des effets électroniques tentent de communiquer avec des secours. Mais nous traversons les limites de aeronought et de sa phase plus éthérée où l'impression de remonter à la surface et de boire une goulée d'air paradisiaque est plutôt remplacé par une autre phase de bruits ambiants tout à fait inexplicables. C'est derrière les chutes de ecliptic que nos oreilles trouvent une aire d'apaisement. Les vagues et les violons nous donnent des ailes et nous survolons un océan dont certaines îles semblent habiter par des sirènes, des violonistes et des flûtistes. Oui! Il y a des effets tapageurs, comme des crissements de métal sur du métal. Mais il y a aussi des phases de quiétudes qui semblent être des moments d'apothéose dans cet étrange symphonie pour bruits venus d’ailleurs qui remplis la majorité des 65 minutes de SW;ARF. Plus fort que tout dans cet album, l'appel du vide nous traîne jusqu'au milieu de inversion et ses boucles d'harmonies qui roulent en boucles sur une symphonie pour flûtes et autres instruments célestes dont la vision sibylline ajoute une agréable dose de charmes à cet océan de sons que nous survolons depuis ecliptic. Une autre tempête de tonalités aux antipodes sonores nous sort de notre relative tranquillité d'esprit avant que discrete interference nous offre aussi un petit moment de douceur. On renouvelle notre banque de tolérance et nous suivons les fantasmes sonores de Stephan Whitlan avec .....there and back again qui, en moins de 17 minutes nous offre un condensé assez réaliste des 65 minutes de SW;ARF. À écouter si, et seulement si, une aventure d'un soir avec un artiste sans attachement pour les harmonies et les ambiances nous intéresse.

Sylvain Lupari (19/07/19) *****

Disponible chez Groove nl

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