“A Soul Ascends doit être considéré comme la nouvelle référence de la musique ambiante des années 2000”
1 The Radiant Return 32:14
2 In Present Space 16:01
3 Reflection in Ascension 25:42
(CD/DDL 73:58)
(Ambient Music)
Une délicate ligne lumineuse rayonne loin au fond de nos haut-parleurs. De ceux-ci à nos oreilles, il n'y a que quelques secondes. C'est déjà suffisant pour que le première vague de souffles qui se transforment en léger bourdonnements assaille notre ouïe. Des brindilles scintillent comme des filtres de lumières incandescents, rappelant constamment les essences de Reflections in Suspension lorsqu'elles s'amassent en vague opalescente pour danser langoureusement avec les étonnantes vagues de sons qui se sont formées sans que nous les remarquions. L'univers de Steve Roach! Dès que nos oreilles transmettent à notre subconscient ces détails séraphiques de son arsenal de couleurs tonales, le reste à déjà insidieusement subjuguer ce besoin de se déconnecter d'un train de vie incompatible avec la tranquillité de ses symphonies astrales. Et les vagues de sons de continuer à bercer nos illusions d'un monde de divinité en s'allongeant comme des corps célestes auprès de nos émotions. Les enserrant et les faisant valser avec notre besoin de paix intérieur. Loin d’être monocordes, ces vagues inspirent une harmonie flottant avec nos murmures où chaque expression sonore qui s'en détache devient un prétexte pour que nous restions bien coucouner dans notre position fœtal. Entre notre cortex émotionnel et un Cosmos tellement près de nos inspirations quotidiennes, les lentes masses sonores de The Radiant Return importent ce besoin de se ressourcer à travers des drones majestueusement modelés qui flottent comme des méduses astrales et leur venin de sérénité. Nos sens suivent nos oreilles qui recherchent ce moindre signal qui nous déconnecterait de cette symphonie pour âmes abandonnées sur les bordures de nos route-années. Mais toujours nous revenons à ce besoin de se redéfinir dans les axes de A SOUL ASCENDS.
Une autre œuvre ambiante de Steve Roach? Et oui, et puis après…Après des albums comme Structures from Silence, The Magnificent Void, Sight of Ages et plus récemment Etheric Imprints, Steve Roach trouve toujours le moyen de se surpasser et de surpasser nos attentes avec un album qui nous émeut, qui nous touche profondément, un peu comme si nous attendions impérativement après le maître des textures ambiantes pour passe à un autre niveau de recueillement. Et A SOUL ASCENDS y parvient sans problèmes. Sans trop s'en apercevoir, nos sens dérivent maintenant avec In Present Space. Pourtant, la transition s'est effectuée avec une violence tonale qui m'a pris par surprise. Après ces ondes quasiment écarlates qui s'élèvent comme une horde de spectres appréhendant une collision entre deux sphères de sérénité, la musique respire une plus grande dualité avec des pointes d'intensité qui attisent notre curiosité. Et toujours, ce cri de hibou cosmique nous ramène aux premières essences de The Radiant Return qui cherche désespérément à survivre dans les nouvelles sphères de turbulence cosmique de In Present Space. Après les visions troubles de ce titre, les vagues endormitoires conçues en début de l'album prennent d'assaut le merveilleux Reflection in Ascension qui est sans contredit, avec sa mélodie ambiante, le point fort de cet album qui flirte dangereusement avec l'œuvre-maîtresse de Steve Roach, Structures from Silence.
A SOUL ASCENDS est devenu la nouvelle œuvre-référence de la musique ambiante des années 2000. Jamais depuis son magique album de 1984, Steve n'est parvenu à atteindre un si haut niveau d'excellence. Et ce malgré tout ces petits bijoux qu'il nous a conçus depuis. Les imposantes vagues de sons nous enserrent si profondément, les éléments cosmiques nous charment par leurs apparitions autant spontanés que calculés et cette vision orientale fantomatique de Reflection in Ascension est tout simplement envahissante. Et tout cela dans un contexte de musique méditative! Magique et non seulement essentiel, mais nécessaire!
Sylvain Lupari (25/07/20) *****
Disponible chez Projekt Records Bandcamp
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