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Writer's pictureSylvain Lupari

STEVE ROACH & BRIAN PARNHAM: The Desert Inbetween (2011) (FR)

Updated: Mar 5, 2021

Habité par une grande faune sonore où les esprits du désert errent dans une musicalité étonnante ...

1 Opening Sky 11:03

2 Ancestral Passage 9:19

3 Serpent Gulch 11:11

4 Somewhere Between 7:13

5 Spirit Passage 4:14

6 Return to the Underground 17:14

7 Where the Raven Flies 6:31

(CD/DDL 66:51)

(Tribal Ambient, Pacific School)

THE DESERT IN BETWEEN est la 2ième collaboration Brian Parnham et Steve Roach. Après Mantle, réalisé en 2007, les 2 artistes américains ont continué leurs quêtes dans des œuvres spirituelles et tribales jusqu’à ce qu’ils se retrouvent le temps de produire un étonnant album mystique où leurs inspirations flottent à vol d’aigles au-dessus d’un monde tribale aride et spectral. La musique s’active sur des rythmes hors du commun, animés par de superbes percussions tribales amérindiennes et par une étonnante faune sonore organique comme des clochettes de crotales, des fourmillements d’iules aux mille-pattes métalliques ainsi que des cris de Éole aux mille dimensions générées par les synthés et surtout par un Didgeridoo parfois sobre et parfois furieux. Un monde rythmique ethnique qui côtoie des tangentes plus ambiantes et atmosphériques, créant un parfait dosage des deux genres dans une enveloppe musicale tribale qui ne se trouve que dans les états d’âme de Steve Roach et sa communauté de la musique.

Une lourde et sinueuse réverbération ouvre Opening Sky. De lentes couches morphiques se joignent à cette ligne flottante et torsadée où des souffles gutturaux sillonnent un mouvement qui emprunte une tangente ascendante et poignante, tant en émotions qu’en rythmes, avec des percussions de styles amérindiennes qui percent avec difficulté une lourde nuée de souffles synthétisés pour façonner cette mystique incantation musicale. Le mouvement atteint son apogée émotive avec un mouvement sec, et des couches de guitares éthérées s’en détachent pour flotter au-dessus du rythme qui pulse étrangement. Un tempo croissant, à la fois sensuel et envoûtant, nourri de percussions tribales, de sonorités crotales et de souffles d’un Didgeridoo enchanteur qui accompagnent les rêveuses ondes flottantes de la six-cordes à Steve Roach dans un univers clanique qui va en s’atténuant. Ancestral Passage suit un peu la ligne tracée par Opening Sky avec de fines percussions, des réverbérations rauques et des murmures spectraux qui accompagnent les couches éthérées d’une guitare solitaire. En mi-partie, ce délicat rythme s’arrête pour embrasser une phase atonique où tonnerres, souffles caverneux et une multitude de sonorités crotalées s’enlacent dans un calme morphique, perturbé par des éléments d’une nature hybride. Serpent Gulch débute avec d’oblongs souffles sombres qui s’enroulent autour d’une ligne imaginaire alors que de frénétiques percussions ré-initient un rythme semi-transe constamment survolé de sinueuses réverbérations d’un étonnant Didgeridoo dont les souffles sont imprégnés de stupéfiantes sonorités de sirènes. L’étrange univers musical de Roach s’étale et envahit les ondes et rythmes de Serpent Gulch qui graduellement s’engouffre dans les souffles rauques d’une terre aride, trouée de cavernes mystiques.

Des souffles qui trouvent aussi refuge dans l’introduction de Somewhere Between qui revêt un caractère plutôt particulier avec ses clochettes et crotales résonnant de partout, alors que des percussions moulent un rythme sans vie mais empreint d’une spirituelle approche tribale. Un titre envoûtant, tant par son tempo lent que par les étranges sonorités qui en découlent, tout comme Spirit Passage et ses voix spectrales murmurant sous les couches d’une guitare qui abandonne ses lamentations dans les sillons d’un désert imprégné de souvenirs ancestraux. Return To The Underground est un long titre ambiant aux ambiances qui sont à la croisée de la série Immersion, et des albums Quiet Music et Structure from Silence. Les morphiques couches de synthé s’enlacent dans les lourdes réverbérations du Didgeridoo, créant une étrange fusion d’un rythme abstrait mais vivant de ses lentes impulsions qui évoluent dans une ambiance caverneuse et profondément sombre. When The Raven Flies conclut l’album avec les mêmes douces caresses des suaves vents électroniques. Lent, le mouvement flotte de ses couches de guitares qui s’entremêlent aux souffles synthétisés et de Didgeridoo, alors que de fines percussions continuent d’endormir le rythme afin de laisser les spectres du désert en paix.

Habité par une superbe faune sonore où les esprits du désert errent dans une étonnante musicalité, THE DESERT IN BETWEEN est à la dimension des œuvres de Steve Roach. C’est un album torturé entre les rythmes et ambiances, tout comme les émotions nous habitant et qui sont aussi l’apanage des spiritualités du synthésiste Californien qui est très bien supporté par un Brian Parnham étonnement mature et confiant depuis sa toute première œuvre, Between Here and There en 2005. Une œuvre phare dont les assises musicales et le cheminement spirituel conduiront aux splendides émotions et musicalités que nous retrouverons sur les excellents The Road Eternal et Live at SoundQuest Fest.

Sylvain Lupari (23/08/11) *****

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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