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Writer's pictureSylvain Lupari

STEVE ROACH: Dreamtime Return (1988-2005) (FR)

Updated: Mar 5, 2021

“C'est un magnifique tableau de paysages sonores d'un monde Australien que Steve Roach met en musique pour que nos yeux voient ce que nos oreilles entendent”

CD 1 1 Towards the Dream 7:09 2 The Continent 4:47 3 Songline 3:01 4 Airtribe meets the Dream Ghost 7:07 5 A Circular Ceremony 11:18 6 The Other Side 13:11 7 Magnificent Gallery 6:02 8 Truth in Passing 8:49 9 Australian Dawn-The Quiet Earth Cries Inside 6:17 CD 2

1 Looking for Safety 31:17 2 Through a Strong Eye 6:50

3 The Ancient Day 6:07 4 Red Twilight with the Old Ones 9:50 Fortuna Records 18055-2 (1988)

(CD/DDL 130:23) (Tribal ambient music)

Alors en tête de liste des artistes émergents qui nourrissaient des paysages musicaux avec une infinie précision, Steve Roach livrait en DREAMTIME RETURN l'album qui allait définir les frontières de la MÉ tribale ambiante. Réalisé en 1988, soit juste après le voyage musical dans l'Ouest Américain qui résultait en Western Spaces, ce double album de Steve Roach est toujours considéré comme étant son œuvre ultime, comme étant ce passage de la MÉ vers l'univers des rythmes ambiants tribaux. C'est dans la foulée de Western Spaces que cet étonnant album, inscrit sur la prestigieuse liste des 1 000 albums à écouter avant de mourir, allait secouer les colonnes de la musique dite d'ambiances avec des rythmes et des chants aborigènes ainsi qu'une fascinante fusion entre les instruments, je pense entre autres au Didgeridoo, des premiers peuples de l'Australie. Afin d'être tout près de cette musique, qui demande tout de même une bonne ouverture d'esprit, Steve Roach a emménagé ses pénates dans le nord de l'Australie en compagnie du photographe David Stahl qui est à la base de ce projet. Lui qui fut tout à fait enchanté par la musique de Structures from Silence alors qu'il passait par le désert américain afin d'aller au Mexique.

Towards the Dream débute DREAMTIME RETURN avec un mouvement de percussions superbement dessiné par les tambours Taos et les percussions électroniques. Une matière organique infiltre ce mouvement de trance spirituel dont la cadence accentuée roule en boucle tout en étant secoué par des roulements de percussions un peu plus frénétiques. Ce splendide jeu de percussions reste sous l'emprise de larges nappes de synthé qui déploient des harmonies aussi orchestrales que spectrales. Ce titre canon figure parmi les meilleures introductions des albums de Steve Roach. The Continent, qui semble être égaré des sessions de Western Spaces, suit avec un rythme plus mou qui est sculpté par des percussions lourdes et plus hypnotiques. Le synthésiste américain étend de somptueuses nappes de synthé dont l'approche harmonique reste aussi séduisante que son effet anesthésiant, surtout lorsque le côté orchestral se fond dans de discrètes nappes de voix Elfiques. Premier titre à être modelé sur l'approche tribale australienne, Songline est un hymne de danse aborigène, qui me fait penser à l'univers de Vangelis dans La Fête Sauvage, avec effets et Didge sur une structure frénétique qui s'estompe avec l'arrivée de Airtribe meets the Dream Ghost et de son rythme ambiant tribal. Les percussions sont éparpillées dans une approche d'hypnose alors que les crotales d'un sorcier chantent dans une ambiance d'un désert hostile qui se fait envelopper doucement par la froideur de la nuit. Ces deux derniers titres ont été composé avec Robert Rich qui y joue aussi les percussions. À mesure que les titres défilent sur le CD 1, on sent que les rythmes deviennent sous l'emprise des divinités païennes australiennes. A Circular Ceremony présente ainsi un rythme mou avec des percussions épuisées qui ont juste assez de force pour émietter des frappes un peu plus autoritaires sous l'égide de superbes nappes de synthé qui harmonise son emprise anesthésiante avec de très beaux effets de voix. On plonge littéralement en mode ambiant avec le superbe The Other Side, un titre composé par Kevin Braheny qui y joue de cet étonnant instrument, le Steiner EWI (Electronic Wind Instrument). Il forge des effets de violons pleureurs qui étendent un concerto pour âmes torturés. Des parfums d'Orient traînent dans les grands mouvements ailés et vaporeux d'un synthé qui surprend l'oreille avec des ruisselets d'arpèges qui miroitent en suspension. Magnificent Gallery nous entraîne dans les mystères des grottes australiennes avec un autre mouvement ambiant structuré par ces ailes endormitoires du synthé. Truth in Passing est un autre petit bijou de méditation qui est harmonisé sur des notes d'un piano très mélancolique. C'est bien la première fois que j'entends du piano dans la musique de Steve Roach. Australian Dawn-The Quiet Earth Cries Inside termine ce CD 1 avec une approche aussi ténébreuse que celle de Magnificent Gallery.

Looking for Safety est considéré comme l'un des plus beaux titres de musique méditative de Steve Roach. Ses longilignes et lourdaudes nappes de synthé étendent un superbe décor anesthésiant où l'approche mélodique reste toujours très présente. C'est comme voir un amas de nuages prendre ses formes et se détacher les uns des autres avec la grâce d'une valse aérienne qui se danse au très ralenti. Splendide et très proche des splendeurs de Structures from Silence, la musique fond derrière nos yeux avec cet appétissant goût d'y rester accrocher. Et ces tambours, qui battent une mesure aussi anesthésiante que le chant morphique des synthés, ajoutent une dimension encore plus enchanteresse à Looking for Safety. Une féérie pour les émotions sur toutes ses 31 minutes! Through a Strong Eye entreprend le lent éveil de DREAMTIME RETURN avec une nuée de woosh et de cliquetis ambiosoniques qui résonnent pour émerger d'entre les grottes australiennes. Encore ici, la fusion électronique, orchestrale et spectrale des nappes de synthé est aussi riche que très pénétrante et flotte comme une ombre envahissante. Des effets, des larmes stridentes et des explosions feutrées éveillent les ambiances, mais pas autant que les percussions qui animent The Ancient Day. C'est ici que DREAMTIME RETURN se réapproprie ses structures de rythme clanique qui tambourine sous les vastes ombres flottantes des ailes de synthé. En fait, le titre de DREAMTIME RETURN prend tout son sens ici alors que les rythmes et ambiances aborigènes de Red Twilight with the Old Ones renaissent des cendres ambiosphériques qui entraînaient ce double album vers le bas fond de notre subconscient. Un bref retour à la vie rythmique que The Return entraîne vers ces superbes ambiances méditatives qui côtoient le fascinant univers australien que Steve Roach met en musique de sorte que nos yeux voient ce que nos oreilles entendent. Un monument!

Sylvain Lupari (19/08/2010) *****

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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