“Un puissant album de musique flottante qui est rempli d'émotions et de sensibilité d'un artiste en constante quête d'un idéal spirituel”
CD1 (72:43)
1 Birth of Still Places 40:28
2 Long Tide 19:41
3 A Darker Light 7:34
4 Opening Sky 5:06
CD2 (73:01)
1 Nature of Things 8:50
2 Further Inside 16:58
3 Slowly Revealed 23:55
4 Canyon Stillness 23:17
(DDL 145:44)
(Dark ambient Music)
L'immobilisme dynamique. C'est tout un tour de force que de créer une telle illusion sonore qui coule comme lourde rêverie. Steve Roach a cogité et longuement mûri sur DYNAMIC STILLNESS au cours des 3 dernières années. Une période où il a aussi réalisé des albums bien plus percutant au niveau des rythmes et séquences. Mais par-dessus tout, DYNAMIC STILLNESS est une quête du silence transmise par des ondes sonores qui sont légèrement en mouvement, personnifiant la force tranquille de l'esprit et de ses mouvements invisibles mais perceptibles. Nous sommes dans les territoires de Structures from Silence et A Deeper Silence mais avec plus de lourdeur, de tristesse et de nostalgie.
Une lourde ondée musicale accentue un mouvement sombre en ouverture de Birth of Still Places. C'est un monde de réverbérations sonores qui roucoule lentement mais avec une force musicale qui conduit à une hypnose cérébrale. Puissante, mais langoureusement lente, la structure musicale se déploie comme un gros serpent charmeur prêt à vous happer et vous amener vers votre sommeil avec une longue pièce musicale de près de 61 minutes, divisée en 2 actes soporifiques et doucement éthérées; Birth of Still Places et Long Tide. De puissant, le mouvement s'atténue doucement comme si le sommeil s'emparait de nous. A Darker Light ouvre avec une structure moins intense, comme un doux vent chaud qui caresse notre ouïe nous amenant et nous faisant flotter tout au long de Opening Sky. Le CD2 ouvre avec le même agent chloroformique que le CD1 se termine. Nature of Things est un long couloir aux ondes finement oscillantes qui gravitent dans un cosmos sombre laissant filtrer ses chœurs errants. Un voyage cosmique comme si nous y étions. Toujours dans le confort douillet de l'immobilisme, Further Inside coule doucement comme des boucles enchanteresses qui voudraient former une cadence invisible. Un long morceau où le rythme tente de jaillir, retenu qu'il est par une force intérieure que Roach contrôle avec l'aide de ses synthés. C'est une quête mélodramatique encourageant plus à la rêverie nostalgique qu'à la méditation et qui se rattache à Slowly Revealed, un titre plus doux et romanesque avec ses délicieux effluves de tranquillité voguant sur une mer harmonieuse avec ses fines ondulations séduisantes. On ne s'en lasse pas tant le mouvement coule avec une étrange mélodie soufflée par un romantisme obscur, où filtrent de subtiles essences flûtées dans une ambiance spectrale. Canyon Stillness dépeint la force créatrice de Steve Roach. Ici, comme tout au long de DYNAMIC STILLNESS, Roach forge sa musique avec un doigté inouïe pour ses structures nominatives. Tout au long de cette pièce de 23 minutes on sent les vents sifflés au travers les sillons imparfaits des canyons du désert Roach. Un désert aux milles facettes utopiques qui bercent les illusions créatrices de Steve Roach.
DYNAMIC STILLNESS est un puissant album flottant qui bourré d'émotions et de sensibilité d'un artiste en constante quête d'un idéal spirituel. Très beau et surtout très sincère, c'est du Roach ambiant et atonique à son meilleur.
Sylvain Lupari (23/07/09) *****
Disponible chez Projekt Records
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