“Fans de musique ambiante sombre, aiguisez vos oreilles car voici un opus qui vous transportera au-delà des limites d'une simple musique ambiante”
1 Part I à XIX 70:00
(CD/DDL 70:00)
(Experimental ambient music)
Amateurs de musique ambiante sombre et enveloppante, aiguisez vos oreilles car voici un opus qui vous transportera au-delà des limites d'une simple musique d'ambiance. STREAM OF TOUGHT est un album aux ambiances nourries de mouvements circulaires et ceinturés de boucles synthétisées qui vrillent avec persistance. Un opus réunissant deux grands musiciens qui adorent explorer les sinuosités des cavernes musicales et les vestiges de leurs patrimoines, créant une musique qui allie les rythmes tribaux à des mouvements chloroformés et à des séquences hypnotiques qui sont assaisonnés d'un large éventail de couches de synthés et de guitares. Une musique qui surgit de souvenirs ancestraux pour le plus pur plaisir des oreilles friandes d'une musique d'atmosphères luxuriantes.
Un long titre divisé en 19 parties, Stream of Tought démarre comme un bulletin de nouvelles. Des tintements clairs et frénétiques dansent sur un mouvement séquencé continu. Ils sont trimbalés par une guitare aux accords mielleux et ceinturés d'un synthé aux ombres envahissantes. Un Empetus modéré, mais tout aussi cristallisé, qui emprunte les cercles de réverbérations lourdes très Steve Roach, dans la partie 2. Une deuxième partie monstre où les cercles résonnants se multiplient en boucles nerveuses sur un doux synthé aux ondes spectrales. On perd d'oreilles la musicalité de ces ondes qui semblent provenir d'une fusion synthé/guitare lorsque ces ondes se transforment lamentations spectrales avec la six-cordes de Erik Wollo qui ondulent au-dessus d'une tempête de bruits-blancs organiques, truffée de réfractions sonores aux échos grugées par des structures agressives. Ces 2 premières parties pavent la voie à un album hybride où le rythme côtoie la passivité dans une ambiance sombre et étouffée, dégageant des ambiances tribales qui s'épanouissent sur des séquences aux accords égrenés ou des cadences de danses tribales. La 10ième partie se démarque avec une approche plus électronique. Des cognements sur peaux de tambours dessinent une structure hypnotique enveloppée d'un charmant voile synthétisé. C'est doux, relaxant et attirant avec ces stries synthétisées qui modulent lentement une étrange mélodie d’une descendance inconnue. L'approche électronique devient plus éclectique sur les parties suivantes, formant une curieuse mer troublée par des vagues qui s'entrechoquent de façon aléatoire. Surgit un superbe passage qui dure près de 7 minutes (Partie XIII) avec un mouvement grenouillant de séquences doucement névrotiques, ceint d'un synthé aux lamentations spectrales. Un beau moment qui rappelle les premières parutions de Steve Roach (la Partie XVI aussi), surtout avec la présence des stries synthétisées qui surplombent ces soubresauts appuyés par une guitare aux ululements très fantomatique de Erik Wollo. S'ensuivent de brèves parties atmosphériques qui débouchent sur des rythmes se dandinant docilement entre des passages ambiants, jusqu'à la dernière partie qui conclut avec une approche cadencée nerveuse sur une superbe guitare aux élans traînants et une structure séquencée qui clapote dans une ambiance tendrement frivole.
Avec STREAM OF TOUGHT le duo Steve Roach et Erik Wollo redéfini la musique d'ambiance. La musique dite abstraite avec un titre épique qui se déroule dans une atmosphère de bipolarité exquise où les rythmes flous, nets et incisifs se moulent admirablement à des passages ambiants, teintés de souffles synthétisés et de guitares qui survolent un voyage musical aux dénouements aussi surprenants qu'inattendus.
Sylvain Lupari (10/10/09) ***¾**
Disponible au Projekt Records Bandcamp
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