“LiveStream The Desert Eternal termine en beauté une autre année fantastique pour nous de Steve Roach”
1 Night Cloud 9:17
2 Structures from Silence 10:16
3 Mercurius Spirit 8:32
4 Mystic Chords 17:10
5 Prometheus Rising 18:20
6 Heart of Fire 22:17
7 Continents Edge 6:39
8 Songline 10:18
9 The Lair of Ancients 8:45
10 Circular Ceremony 23:34
(DDL 135:12)
(Ambient, Tribal Ambient)
Steve Roach a connu une autre excellente année en 2020. À cause de la pandémie liée à la Covid-19, l'adage en 2020 était de savoir se réinventer. Et ça, Steve l'a bien compris en offrant des concerts performés dans son studio-maison, le Timeroom. LIVESTREAM 09 26 2020 THE DESERT ETERNAL est le résultat d'un de ces concerts. On y suit un Steve Roach en train d'établir son terrain de sons afin de nous amener vers des points culminants qui sont uniques à ses textures d’ambiances. C'est aussi le deuxième album en concert pour Steve cette année, l'autre étant l'excellent The Sky Opens qui contient à peu près le même setlist.
Night Cloud est un titre inédit qui ressemble drôlement aux lentes et longues caresses ailées de Structures from Silence. Des perles sonores tintent de leurs couleurs incandescentes tout au long de cette symphonie morphique dardé de riffs de synthé et de pétillements de secrètes excitations qui lui procurent ses lentes impulsions. Structures from Silence se collent à merveille à cette vie secrète qui s'est écoulé du studio Timeroom en cette soirée magique de la fin Septembre. Je trouve que Mercurius Spirit est mieux élaboré que sa première mouture que l'on retrouve sur The Sky Opens. Moins sombre que les éléments de l'album Mercurius, le titre s'épanouit dans un même registre que Structures from Silence avec une petite teinte obscure. Mystic Chords est un très beau titre intense avec cette litanie du piano dans une obscure ambiance monastique. Effectivement, les accords sont illuminés. J'adore quand le titre dévie pour embrasser les murmures fantômes de Structures from Silence. Nous sommes dans de l'excellent Steve Roach ambiant qui est très inspiré sur Mystic Chords qu'il guide néanmoins vers une deuxième partie plus ténébreuse et une finale inspirée de son patrimoine organique. Tout simplement divin, Prometheus Rising propose une introduction nébuleuse avec des souffles de synthé circulaires tournant lentement comme un gyrophare que l'on manipule de nos mains afin d'éclairer cette faune de crotales intimidant. Intimidant comme ce rythme qui éclot autour de la 4ième minute. Nous sommes dans les Terres Sacrées d'un nouveau Dreamtime Return auquel Steve ajoute ce nouveau chapitre. La ligne de basse est comme cette bête géante se nourrissant de ces crotales et autres insectes aux stridulations magnétisantes. C'est aussi le chant de sorciers se nourrissant de l'inspiration de cette transe hypnotique qui est accompagnée par des chants de loups d'un autre monde. Les ambiances deviennent plus intimidantes avec des ululements de gourous dans des peaux de loups se démenant comme des diables dans l'eau bénite. Des percussions s'ajoutent afin de donner plus d'énergie à cette structure de rythme de transe païenne. C'est 18 minutes de pur bonheur avec une finale ambiante qui se fond dans le décor de Heart of Fire. Ce dernier titre, qui m'est totalement inconnu, respire les airs de Prometheus Rising dans une structure de rythme moins sauvage mais qui reste tout de même assez incantatoire. La ligne de basse agite les grelots shamaniques qui eux dictent l'air à suivre d'une chorale pour âmes défuntes. C'est un titre lent et envoutant qui se fait aspirer par une longue finale de 5 minutes vers les confins de Continents Edge, un autre titre qui m'est inconnu et dont les harmonies évasives sur des grosses percussions tribales nous attire irrémédiablement dans les territoires de Structures from Silence, l'album. Continents Edge a des liens très étroits avec The Continent que l'on retrouve aussi sur The Sky Opens. Son rythme tribal ambiant est délicatement secoué par des percussions d'argiles tout en étant recouvert de belles nappes chloroformiques. Tiré de Dreamtime Return, Songline fait le même effet avec ses percussions frénétiques tambourinées par les percussionnistes de la tribu, alors que le didgeridoo libère son incantation païenne. Quoique plus intense et mystérieux, on peut comparer The Lair of Ancients à Time of the Ancients de The Sky Opens. Et contrairement à cet album, Circular Ceremony étire ses ambiances jusqu’à se coucher sur une belle texture de rythme ambiant dans une superbe version retravaillée de fond en comble, clôturant un album aussi beau et plus dominant que The Sky Opens. Merveilleux Steve Roach!
Sylvain Lupari (03/02/21) *****
Disponible au Timeroom Bandcamp
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