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Writer's pictureSylvain Lupari

STEVE ROACH: Long Thoughts (2017) (FR)

“Oh, que j'aimerais donner aux mêmes mots une nouvelle dimension, comme Steve Roach le fait avec sa musique ambiante. Comme ici, comme avec Long Thoughts”

1 Long Thoughts 73:15

(CD/DDL 73:15) (V.F.) (Deep immersive Ambient Music)

Comment décrire LONG THOUGHTS sans que mes mots ne versent dans le pléonasme? J'aimerais être comme Steve Roach et écrire des textes sur le même thème. Des textes qui se ressemblent et qui pourtant révèlent de subtiles nuances dans la prose et le choix des mots de façon à captiver et de charmer constamment mes fidèles lecteurs. Un truc que Steve Roach fait depuis des lunes et qu'il refait encore avec cet autre voyage dans les terres spirituelles de notre subconscient. Pourtant, ce long voyage de 73 minutes emprunte des corridors que nous avons visité à maintes reprises avec des albums tel que Fade to Gray, Shadow of Time, This Place to Be et le méga Bloodmoon Rising. Ces symphonies transcendantales ont tous parus en 2015 et assuraient la pérennité d'œuvres ambiantes aussi immersives les unes des autres. On a qu'à penser à la série Immersion et la multitude d'albums segmentés en plusieurs titres et qui sont aussi de longs fleuves d'ambiances méditatives tel que ce dernier opus de Steve Roach. La particularité de LONG THOUGHTS est d'être aussi intuitif que son titre. J'ai vraiment eu cette impression d'éparpiller mes pensées en de longs voyages solitaires au-dessus d'un désert rouge ou d'un magma figé dans un bleu acier. Par une simple brise, une multiplication de couches, toutes aussi uniques les unes des autres, irradie nos oreilles. Ces couches s'entremêlent et se détachent comme une nuée d'ombres pratiquant divers coïts sur une masse rougeâtre. Elles épousent la même tangente, mais pas la même illusion, se détachant pour se regrouper en un amas sonore fortement divisé entre des approches célestes et sibyllines. Des éléments corrosifs teintent la profondeur des chants ambiants avec des contours qui grésillent sur des tâches d'ombres mugissant comme des vents caverneux. S'il y a un effet d'harmonie, elle réside dans ces couches de bruits blancs qui grésillent en symbiose avec une mutation des brises sombres qui deviennent des chants plus exsangues. LONG THOUGHTS aurait pu être divisé en segment, tant on sent un net détachement entre les ambiances de ces pensées qui peuvent être autant sereines que rageuses. Et j'aime cette fascinante confrontation entre ces nuances qui fait que cet autre album de masse sonore de Steve Roach parait aussi différent que son inévitable rapprochement entre ces œuvres de méditation transcendantales antérieures qui font partie de l'ADN de Steve Roach et, par ricochet, de sa légion d'apôtres.

Pareil mais pas tout à fait pareil à certaines œuvres antérieures de Steve Roach, LONG THOUGHTS est comme ce rendez-vous annuel avec un musicien qui a su étendre la portée de ses œuvres au-delà des territoires de nos besoins. Pareil mais pas tout à fait, cet album en charmera plus d'un avec ses étranges oratorios qui hument dans un hallucinant décor où les frontières sonores nous cernent comme des mains caressant notre âme, le cœur de nos émotions.

Sylvain Lupari (07/09/17) ***** SynthSequences.com Disponible au Projekt Records Bandcamp

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