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Writer's pictureSylvain Lupari

STEVE ROACH: Nostalgia for the Future (2017) (FR)

“Nostalgia for the Future est un album né du sentiment de solitude que l'on ressent dans ce dernier voyage plutôt sombre l'intérieur de l'esprit de Steve Roach”

1 Home Now 19:48 2 The Rising Tide 11:31 3 The Rising Tide Part Two 11:37 4 Inside the Inside 7:43 5 Nostalgia in Waves 8:11 6 For The Future 15:00 Timeroom Editions ‎| TM42 (CD/DDL 73:50) (Deep immersive Ambient Music)

Avec Long Thoughts et NOSTALGIA FOR THE FUTURE, Steve Roach réalise un copié-collé des albums Fade to Grey et Painting in the Dark. Ces albums réalisés à la toute fin de 2016 ont les mêmes particularités et, à peu de choses près, les même structures d'ambiances méditatives que Long Thoughts et de son unique titre, comme dans Fade to Grey. Et comme dans Painting in the Dark, NOSTALGIA FOR THE FUTURE propose 6 titres qui allongent son temps de musique d'une seule seconde par rapport à Painting in the Dark. Et le jeu des comparaisons ne s'arrête pas là. Bien au contraire, les deux albums flirtent sur le même pattern avec autant de structures qui se scindent en une longue mosaïque de méditation. Mais encore ici, le sculpteur des paysages soniques de la Californie réussit à tirer l'improbable de cette longue lignée d'albums d'ambiances méditatives en insufflant du renouveau dans de l'ancien.

Home Now débute avec tiédeur. Sur un lent et continu bourdonnement, une onde plus musicale élève le jeu des comparaisons avec un mouvement flottant qui verse ses soupirs sur cette tâche ombragée. Si aucune percussion, ni mouvement de séquences animent les ambiances, Steve Roach attribue à ses réflexions soniques de lents mouvements ailés qui sont propulsés comme de lents effets de vagues qui roulent sur un océan bercé par les mains de Neptune. C'est calme et très serein, en plus d'avoir une approche mélodieuse aussi séduisante que mystérieuse. Des brises caverneuses gagnent en puissance et étouffent les lignes de chant mélodieux de Home Now pour verser sa finale dans la saga de The Rising Tide, un titre plus ambiant et plus sombre avec des harmonies si discrètes que l'on les remarque sur le tard. L'avalanche des couches sonores donnent une approche plutôt impénétrable à ce titre dense et lourd d’où s'échappent aussi des filets de vocalises inhumains plus lugubres. Fait à noter, l'ami Steve enrobe sa musique ici d'une fine membrane de bruits blancs, donnant un beau contraste clair-obscur à l'approche toujours très caverneuse de sa musique. Et lorsque je dis caverneuse, les lourdes ambiances de The Rising Tide Part Two surpassent le qualificatif. L'amoncellement des lignes de synthé donne une image de magma stoppé par des radiations glaciales où l'on peut entendre la bouillante fusion hurler de froideur. Et dès la ligne d'ouverture de Inside the Inside, NOSTALGIA FOR THE FUTURE retourne aux ambiances de Home Now afin d'atteindre un savoureux moment d'émotivité avec ces chants ailés qui se détachent de la longue ossature de bourdonnements. Nostalgia in Waves suit avec un lent et fascinant mouvement ondulatoire qui est poussé par des ondes réverbérantes. C’est comme suivre l’évolution d'un longiligne déplacement hypnotique qui est sculpté dans l'ossature d'un drone planant entre deux couches stratosphériques. For The Future termine cette dernière odyssée méditative de Steve Roach par une autre structure planante et blindée de drones qui est aussi scindée en multiple fragments de sérénité et des moments de houles ambiosphérique qui se nourrissent de la ténacité des drones à survivre aux éparses mouvements de calme.

Composé entre Janvier et Juillet de cette année, NOSTALGIA FOR THE FUTURE est une œuvre née de la solitude, et cet état de claustration qui respire à la grandeur de ce dernier tableau assez obscur de Steve Roach. Un peu plus sombre, comme un peu plus harmonique, mais aussi avec une présence imposante des respirations de drones sonores, il suit de près les chemins tracés par Painting in the Dark. C'est un autre opus intimiste que le musicien offre à ses fans. Je ne dirais pas que c'est une œuvre essentielle du répertoire de Steve Roach, mais ça reste une musique d'ambiances plus lugubre avec un côté harmonique aussi insaisissable que très fuyant, mais surtout très fascinant dans un décor aussi bouleversant que celui d'une planète qui en est à ses derniers miles. Efficace et très magnétisant, les fans de Steve Roach seront repus jusqu'au prochain chapitre. Sylvain Lupari (09/09/17) ***** SynthSequences.com

Disponible au Timeroom Direct Bandcamp

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