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Writer's pictureSylvain Lupari

STRATOSPHERE: Rise (2016) (FR)

Rise suit les chemins d'Aftermath mais avec un peu plus de mouvements dans les rythmes ambiants créés par des doigts paresseux sur une basse

1 Melancholy 9:25 2 Dream 8:13 3 Hypnotic 8:48 4 Enmity 8:43 5 Desolation 8:20 6 Duality 8:27 7 Explore 8:06

(CD/DDL 60:05) (Dark ambient with guitar drones)

Un long bourdonnement venu de loin échappe une ligne translucide qui médite sur les ambiances de Melancholy. Les ronflements de la basse deviennent une forme de rythme ambiant, une marche pour damnés, où errent et pleurent une six-cordes qui sculptent les mêmes panoramas de musique d'ambiances opaques et intrusives. Une guitare qui éparpille un genre de mélodie spectrale qui est aussi lourde que les chagrins de mon adolescence. Suivant les courbes d'une musique construite sur des multicouches de drones aux couleurs d'un arc-en-ciel sous un ciel de feu, RISE est ni plus ni moins la réponse de Stratosphere à son précédent album Aftermath. Même si tout est toujours aussi lourd, on sent que le guitariste Belge Ronald Mariën vit des moments plus heureux. Plus heureux car la musique respire par de fascinantes et enveloppantes mélodies fantomales qui courroucent sur une perpétuelle nuée de drones aux contours irradiant de luminosité contrastante. Il y a plein de couleurs criardes sur cet album qui chatoient entre nos oreilles. Tout d'abord, RISE bat par les délicates mesures d'une ligne de basse assez élastique. On dirait une fusion entre la musique de Dirk Serries, qui masterise l'album, et la guitare de Stratosphere.

Comme dans Dream où ses doigts paresseux fige un rythme flottant où se caressent les harmonies superposées d'une six-cordes électriques et les délicats riffs d'une guitare acoustique. Ici comme partout dans cet album, un amas de lignes aux couleurs clair-obscures enveloppent cette mélodie qui coule effectivement comme un rêve. Des effets dramatiques sont insérés ici et là, donnant une dimension plus pénétrante au titre. J'ai bien aimé! Duality est dans le même genre mais avec plus de couleurs dans les tons. Hypnotic est le titre le plus ténébreux de RISE. Les drones y sont plus compacts et étouffent cette mélodie qui se déchire les tripes dans les lames de rasoir des drones. Chthonien et dérangeant! Tout le contraire de Enmity qui couche une très belle mélodie, on la décèle après 2 ou 3 écoutes, sur des nappes sibyllines qui flottent comme les caresses d'une main sur notre âme. La basse structure une enveloppe de rythme ambiant dont la progression épouse la courbe des nappes de guitares dans un duel entre l'obscurité et la luminosité. C'est aussi un titre qui dérange, mais pas pour les mêmes raisons que Hypnotic. C'est très bon. Ce qui fascine ici est cette constante présence de structures de rythmes aussi lourdes qu'une ascension d'une montagne avec un sac-à-dos rempli de roches. Ça transcende les structures d'ambiances usuelles. Comme dans Desolation où la basse alimente le courroux d'une guitare rageuse, mais toujours ambiante, sous ce ciel sonique bardé de drones diaphanes. Un titre un peu moins difficile que Hypnotic mais qui reste dans la même veine. Explore termine ce troisième opus de Stratosphere avec une muraille de lignes et de réverbérations très compactes qui laissent peu de place et de chance à cette forme de mélodie fantomal dont les brises sifflent sans vraiment atteindre un point d'explosion.

En gros, RISE suit les traces d'Aftermath mais avec un peu plus de mouvements dans les panoramas de réverbérations et de multicouches de guitares aux couleurs de synthétiseur. C'est toujours de la musique d'ambiances pesantes et noires où respirent une vie d'harmonies ciselées dans les ombres des fantômes.

Sylvain Lupari (20/04/16) ***½**

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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