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Writer's pictureSylvain Lupari

Subdream A Tale of Distant Stars (2022) (FR)

Un superbe album d'ambiances sombres avec des rythmes lents et des mélodies célestes

1 Alpha Aurigae 8:36

2 Beta Bootis 8:02

3 Gamma Cephei 10:20

4 Delta Draconis 10:07

5 Epsilon Equulei 10:22

6 Zeta Fornacis 8:06

7 Eta Geminorum 7:13

(DDL 62:49) (V.F.)

(Dark ambient music)

Oh que c'est beau! Beau et surtout très bon! Certains de mes lecteurs vont dire que je m'emporte! Bof, j'assume mon côté émotif. Subdream est une autre trouvaille que je dois au label de Chris Bryant, Synphaera Records et de son sous-label Exosphere. C'est le projet d'un musicien-DJ Allemand mieux connu sous le surnom MIC, abréviation de son nom Michael Schubert. Ce musicien plutôt discret apparaît officiellement sur 2 albums qui ont parus sur le label Texan Mindspring Music, reconnu pour son catalogue de musique électronique psychédélique qui affectionne le genre psychill et trance (saviez-vous qu'ils aiment ce genre musical au Texas?). Ces albums sont Beacon qui fait plus dans du psychill, paru en 2018, alors qu'il fait plus dans du psytrance avec le groupe-musicien-projet Gateway 721 et l'album Trancendental Departure paru en 2022. Ceux qui suivent les activités du label californien depuis sa création en 2016 ont eu la chance d'entendre du Subdream sur la compilation Starseed, qui s’est extrêmement bien vendue, où il a proposé le titre Almost Awaken en 2016. Un titre très différent de ce que nous entendrons dans A TALE OF DISTANT STARS avec une structure ambiante qui se transpose sur un rythme pulsatoire très près des frontières de l'EDM. Cette nouvelle aventure dans les territoires de méditation astrale de Subdream se traduit par un très bel album d'une sereine quiétude qui découpera votre stress en mille miettes. C'est une véritable incursion dans les terres de Steve Roach et de Michael Stearns avec des rythmes ambiants, des mélodies frappées sur du verre lyrique et de lourds nuages de drones sonores où les orchestrations sont de natures à nous donner des doses de frisson qui se comptent par douzaine à travers les 7 chapitres et les 63 minutes de cet album tout simplement.

Alpha Aurigae se présente avec une onde réverbérante qui se meut lentement. De ces grondements sourds se détache une ombre partielle qui fait entendre un fredonnement aussi pieu que des prières monastiques. On perçoit assez tôt cette dualité entre les sourds bourdonnements passifs et leurs reflets légèrement moins opaques, alors qu'une texture plus hyaline émerge de ce nuage de radioactivités sonores pour offrir un des nombreux chants aériens qui remplissent ces corridors de musique ténébreuse qui nous conduisent aux 7 étapes de ce stupéfiant album de musique ambiante. Une musique qui devient un véritable portail pour la méditation. Beta Bootis est un titre dans la lignée des mélodies atmosphériques de Steve Roach, pensons à Structures from Silence comme exemple. Son mouvement épouse la lenteur de Alpha Aurigae avec une masse de bourdonnements sombres qui se déplace comme une tortue cosmique. Le pianissimo d'une symphonie d'étoiles scintillantes illumine une improbable mélodie en verre lyrique dont les tintements figent un moment d'extase momentané. C'est le début des splendeurs de A TALE OF DISTANT STARS! Et ça se poursuit avec le sublime Gamma Cephei. Sa masse de réverbérations est plus musicale, quasiment diaphane. Un subtil duel entre les couleurs de l'abysse et des drones passifs libère une texture plus musicale, quasiment lyrique, et son chant irradie autour de cette masse de drones dont les réverbérations ondulent comme une caresse invisible. Nous sommes dans les visions de Michael Stearns ici lorsqu'une chorale de spectres soumis fredonne un air absent. Des arpèges voilés laissent l'empreinte d’une mélodie fantomatique alors que la musique trébuche sur un accord plus grave, créant un splendide effet de modulation qui fait surgir une première dose de frissons dans l'âme. Et c'est la richesse de ce titre! Sa mélodie pleure sur ces inflexions d'une nappe de basse alors que la chorale spectrale fredonne sa mélodie contrastante. Un premier élément de rythme s'installe autour de la 6ième minute. Le mouvement se développe en un staccato électronique, avec un rythme dont l'effet chaotique serpente les maints délices musicaux comme sonores qui découlent d'une musique conçue pour rêver près des étoiles.

Très intense, Delta Draconis marche sur les sentes de Gamma Cephei en présentant un titre mue par les modulations de la nappe de basse. Son rythme ambiant est orné par des filaments translucides qui virevoltent en créant des cerceaux hypnotiques et dont les lointains échos se transposent sur une nappe de brouillard plus compacte. Une masse qui vibrionne sous le poids de l'intensité de plus en plus lourd de ses bourdonnements. Les voix astrales sont dominantes sur ce titre et nous procure aussi une bonne dose de frissons. Nous sommes dans le cœur des charmes de A TALE OF DISTANT STARS avec ces 3 longs titres qui se développent avec intensité, tant dans les rythmes ambiants que les chants célestes. Bien que moins articulé au niveau rythmique, Epsilon Equulei est un autre petit bijou de musique méditative où des étoiles stagnantes font scintiller leurs lointains chants carillonnés dans les denses brumes bourdonnantes aux longilignes ondulations affectives. Nous avons le cœur lourd, du spleen dans l'humeur? Eh bien les lentes orchestrations qui flottent comme des mouvements de valse dans le noir océan cosmique semblent tissés à l'ombre des chagrins de Subdream. C'est très beau et surtout très saisissant! Zeta Fornacis est aussi construit sur ces lentes orchestrations dont les cordes invisibles signent une lente valse agonisante. Des filaments mélodieux d'un synthé plutôt sobre illuminent le parcours du titre qui propose une seconde partie plus enflammée. Eta Geminorum termine cet album-téléchargement avec une structure de rythme qui sautille au-dessus d'un immense nuage de bourdonnements. L'effet d'écho créé un genre de canon rythmique d'où se détache des cercles lumineux qui sautillent et virevoltent dans un parfait état d'apesanteur. Le chant des étoiles se fond à cette chorale séraphique qui parfume les dimensions de l'album. Et tout au long, la musique et son rythme se développe en un crescendo émotif avec une nappe de basse qui libère des inflexions résonnant comme des charges sournoises sur les parois de nos émotions. Le mouvement est quasiment du genre stroboscopique ambiant, et cette mélodie sphérique poursuit son parcours ascensionnelle dans ces orchestrations qui ont le don de soulever nos émotions. Ce titre est comme la finale d'un film d'amour où des deux amants se retrouvent après une longue et incompréhensible séparation! Quelle façon de conclure un album que je classe comme un incontournable dans la sphère de musique ambiante. WoW! Tout un album mes amis que ce A TALE OF DISTANT STARS!

Sylvain Lupari (21/02/23) *****

Disponible au Exosphere Bandcamp

(NB : Les mots en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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