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Writer's pictureSylvain Lupari

Sverre Knut Johansen Contact (2017) (FR)

“Contact est une histoire mise en musique et interprétée avec une force inhabituelle des rythmes entre l'Électronica et le E-Rock”

1 Contact 4:18 2 Hope 4:43 3 Journey Through Space 6:44 4 Apocalypse 6:44 5 Cosmonaut 5:12 6 Sphere Alliance 7:00 7 Ancient Civilization 3:59 8 Apocalypse Pt. II 3:35 9 Moonbase 9:56 10 Airwaves 6:17 11 Pensive Moment 3:30 Sverre Knut Johansen Bandcamp (DDL 61:58) (Upbeat, Cinema Music)

Mine de rien, Sverre Knut Johansen est un artiste assez prolifique. Mise à part ses albums produit par le label américain Spotted Peccary, deux au total, l'architecte des sons et ambiances Norvégien continue à produire sa musique de façon indépendante via son site Bandcamp. Après 3 albums en 2016, celui qu'on aime comparer à Erik Wollo revient avec un 4ième opus en 12 mois. Ça c'est beaucoup de musique mes amis! Mais l'art de la MÉ en étant un divinatoire, beaucoup d'imagination et savoir la transposer en musique semble plus facile pour certains que pour d'autres. Inspiré par des événements apocalyptiques, des destructions de masse par soit des envahisseurs ou par l'homme, CONTACT est une histoire mise en musique et interprétée avec une force inaccoutumée des rythmes qui sème la houle, sinon le tsunami dans un univers où l'enchantement se vit avec les innombrable pointes d'émotion qui le nourrit.

La pièce-titre amorce ce plus récent voyage de Sverre Knut Johansen avec un rythme mou. Des pulsations, trop distancées pour créer une structure animée, palpitent une approche en mode suspense tandis qu'une voix de déesse cybernétique souffle un aria qui sied très bien aux voiles de synthé parfumées des mystères de l'Orient. Des cerceaux vont et viennent dans leur cocon stroboscopique, insufflant plus d'expectative à un rythme qui décollera pour un Électronica lourd et vif. Des tonnerres de percussions embrasent nos oreilles alors que des lignes de synthé virevoltent en s'entrecroisant afin de tracer des faisceaux harmoniques aux teintes acuités, comme les larmes d'un saxophone nostalgique. En 4 minutes, Sverre Knut Johansen condense les différentes phases de son dernier album. Hope suit avec une approche aussi intense. Des roulements de percussions paroxysmiques font rager les nappes et les effets de synthé qui injectent des éléments paradoxaux où rayonnent ces mélodies que nous avons déjà entendues quelque part, sinon dans la musique du musicien natif de Mo i Rana. Des arpèges grelottent sous cette intense faune sonique où l'on peut aussi entendre des soupirs de divinités astrales. Il y a des pointes d'intensité ici qui sont des purs délices pour les âmes sensibles, surtout après le court passage ambiant qui s'est nourri d'effets sonores et de lamentations d'une guitare tout à fait inattendue. Journey Through Space respecte la direction musicale des deux premiers titres de l'album en présentant une structure aussi lourde, aussi dense d'éléments musicaux et sonores, mais fortement arrosée de beaux effets orchestraux. Nous pénétrons sans doute l'approche la plus cinématographique de CONTACT. Titre très méditatif qui est sculpté dans le moule de Philip Glass, Apocalypse est un petit bijou de l'art minimaliste qui s'accroche constamment au refrain minimaliste du clavier. On passe par toutes les gammes de l'émotion ici alors que la musique étreint des passages éthérées, d’autres plus houleux sinon plus complexes avec une vision de sci-fi et enfin du techno lourd pour Zombies saouls. La plupart des titres ici nous tiennent tous sur le qui-vive avec des structures en constante évolution. Alors que nos oreilles pensaient pouvoir se recueillir avec l'intro très mielleuse de Cosmonaut, le titre évolue subtilement vers du gros rock théâtral où régnera une guitare et ses riffs lourds et ses harmonies alambiquées.

Sphere Alliance ne fait aucun compromis et étend une structure toujours très lourde mais forgée dans un bon rock électronique où nos doigts restent plus actifs que nos pieds…Mais ça se danse! Le rythme lourd est assis sur des percussions sobres et des séquences qui pétillent de tous côtés sans vraiment vouloir prendre les commandes rythmiques. Le synthé est séduisant avec des souffles qui se transforment en nappes de voix mais surtout avec une essaim d'effets sonores qui tiquent toujours notre curiosité pour les sons. Et cette appétence pour les tons, leurs couleurs et les sons est plus que justifiée ici! Ancient Civilization offre une musique tribale très enlevante. Ça me fait penser à du Element 4 dans un contexte de chants africains ou encore à de la musique de film d'action par Hans Zimmer, genre Black Hawk Down. Les arpèges miroitant dans une sphère de tranquillité, Apocalypse Pt. II est l'un des deux titres tranquilles, l'autre étant Pensive Moment, que nous retrouvons sur CONTACT. Les ambiances sont toujours très profondes, donnant cette vision cinématographique qui plane tout autour de ce dernier contact entre le musicien Norvégien et les mélomanes. Moonbase est un autre titre très intense avec des percussions et des pulsations lourdes qui labourent un rythme païen. Des effets de voix et/ou de brises sibyllines alimentent les paradoxes de ce rythme stationnaire qui est tissé pour le cinéma, genre film d'action où la tension est à son paroxysme, avec son approche structurelle qui joue sur les deux pôles, ambiant et rythmique, avant d'offrir une deuxième partie et son suspense amplifié qui s'accroche à notre lobe d'oreille. Intense et efficace! Airwaves offre une belle fusion entre le Groove et le Chill Out avec une ambiance assez film futuriste. C'est entraînant, même sensuel, avec un suave plaisir coupable! Pensive Moment ferme cette dernière histoire tout en musique de Sverre Knut Johansen avec une belle mélodie où les arpèges hésitent à sortir d'une enveloppe très nostalgique. Quoi de mieux que de terminer un album de catastrophe, de grisaille humaine, par un truc qui fait très Vangelis? Une autre belle surprise de ce musicien qui continu son opération séduction auprès des oreilles friandes de rythmes électroniques dans un univers qui l'est tout autant.

Sylvain Lupari (06/04/17) *****

Disponible au Sverre Knut Johansen Bandcamp

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