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Writer's pictureSylvain Lupari

Sverre Knut Johansen Distant Shore (94-14) (FR)

Updated: Sep 25, 2022

“C'est un album surprenant où le talent de Sverre Knut Johansen au niveau de la composition montre des similitudes avec le grand Mike Oldfield”

1 Distant Shore 9:54 2 Nippon Dawn 4:36 3 Ascension 9:28 4 Hovering in Thin Air 5:52 5 Fragments 8:46 6 Eruption 6:25 7 The Seed 6:04 8 Transition Suite 17:39 9 Distant Shore II (2014) 6:47 Sverre Knut Johansen Music (CD/DDL 75:51) (Orchestral, cinematographic and E-Rock)

J'aime bien chroniquer ces albums qui sont apparus dans les années 90. En pleine heure de gloire du rock électronique MIDItisé, du sur échantillonnage et du New Age qui avait gagné la première manche sur la MÉ de style Berlin School. C'est à cette époque que fut composé le tout premier album de Sverre Knut Johansen! Réalisé et distribué par le label Norvégien Origo Sound, DISTANT SHORE respectait à la lettre les nouvelles perspectives de la MÉ avec des structures de rock et de pop saupoudrées de miel sonique. De beaux arrangements, de belles mélodies. Des visions cinématographiques, du saxophone, des guitares et des percussions en boîtes! Nous avons là ces éléments qui soit inventent une musique sans âme ou une musique aussi riche et stupéfiante que les immenses possibilités créatrices de Sverre Knut Johansen. Allons-y pour l'option 2!

Et on retrouve ces ingrédients dans la pièce-titre qui allie de bons arrangements orchestraux par les présences de violons, violoncelles et pianos à des phases plus rock, gracieuseté de Børge Pettersen Øverleir aux guitares, et d'autres phases plus troublantes avec une surprenante nappe de vieil orgue aussi intense qu'inattendue. Ici, comme dans la plupart des titres qui composent cet album, l'ouverture est construite sur de luxuriantes images cinématographiques qui resplendissent la signification, sinon l'étendue, des visions soniques du musicien Norvégien. La musique flirte donc avec ces éléments, structurant un rythme évolutif qui caresse des passages romanesques, et d'autres plus poignants avec des solos de guitare rageant de larmes et des notes vibratoires d'un piano survolté. Et il faut s'habituer à ces structures qui bougent énormément dans de courts laps de temps. Elles sont légion sur cet album. Maintenant, imaginer la structure évolutive de Distant Shore dans des parfums d'Orient et imaginer Kitaro faire dans du pop et vous avez Nippon Dawn. Construit autour de bons arrangements et une flûte de Pan très vivante et mélodieuse, jouée par Roar Engelberg, le titre tangue entre un rock, les percussions ne sont pas étrangères aux appétits rock de l'album, et une approche de romance nippone liée à de bons arrangements et des harmonies flûtées qui donnent le frisson. Ascension est un titre plus intéressant avec une musique qui est plus dans le genre Yanni, Keys To Imagination et Out of Silence. La guitare injecte aussi une dose plus rock à cette musique de même qu'à l'environnement de DISTANT SHORE. Loin d'être banale, Hovering in Thin Air est un titre sans vie rythmique mais dotée d'une incroyable vivacité. Le saxophone de Tore Brunborg multiplie ses lamentations harmoniques, qui se fondent par moments dans des nappes de voix et/ou de synthé, sur une texture nerveuse sculptée par des riffs stationnaires. Le jeu de Brunborg est tout simplement saisissant.

On retrouve ses parfums dans Fragments, où il n'apparaît tout simplement pas dans la liste de musiciens, un autre titre construit sur des bases de musique classique qui se transforme en un ballet électronique contemporain. La danse des cygnes est tout simplement magistrale. Et il y a un passage dans ce titre qui est rempli d'effets de percussions tout simplement renversant pour l'époque. Eruption est un gros rock électronique nerveux et bruyant qui s'appuie fortement sur les orientations de Tangerine Dream dans les années 90, lorsque Linda Spa et Zlatko Perica étaient à bord des années Seattle. On peut dire la même chose de The Seed et ses effets de saxophone sur une structure douce est plus dans le style ballade électronique non conventionnelle. C'est vraiment dans l'esprit des années 90 où la MÉ des années 70 recherchait ses origines à travers moult styles. Transition Suite est un titre en constant mouvement avec une vision très cinématographique dans une introduction rêveuse qui est sculptée dans des orchestrations méditatives. Ces étendues orchestrales dérivent avec une tranquille vélocité dans le ton, principalement propulsée par une approche babylonnesque des grosses caisses. On dirait du Stomu Yamashta dans une école de musique de Vangelis. Ce sont d'ailleurs ces grosses caisses qui conduisent la musique vers un style plus Dance des années Disco avec des riffs nerveux et ces nappes de violon qui remplissaient les airs d'harmonies secondaires. La musique évolue ensuite vers une ambiance de Flamingo électronique avec les doigts agiles de Børge Pettersen Øverleir à la guitare. La transition passe en mode rock électronique mou mais entraînant. La guitare est très attirante et ses solos conduisent Transition Suite vers une phase ambiante où divers éléments sonores bousculent son orientation. Peu à peu, la musique retrouve son équilibre avec une six-cordes électrique inspirée et enflammée. Ses solos tissent des allégories acuités qui transitent vers une autre brève structure de mélodie à faire soupirer l'âme. Les dernières transitions de Transition Suite passent par un duel entre une guitare électrique aux solos rock et une guitare acoustique en mode Flamingo. Une autre portion de mélodie tissée par un violon chinois bourgeonne et apaise la douleur liée aux nombreuse métamorphoses de ce long titre qui à la fin s'éteint dans une rive lointaine. L'album fut réédité en 2014 par le label de Sverre Knut Johansen; Origin Music. Disponible autant en CD qu'en format téléchargeable, cette nouvelle version comprend un titre additionnel; Distant Shore II (2014) qui propose une vision plus rock de la pièce-titre.

J'ai beau ne pas aimer le genre, mais je dois admettre que cet album m'a littéralement séduit. Et à bien des niveaux! Pourtant, ma première tentative m'a donné des boutons! Du New Age, du Easy Listening et des orchestrations à l'eau-de-rose…J'ai déjà donné lorsque la MÉ de style Berlin School s'est effacée de mes paysages dans les années 80-90. Sauf que DISTANT SHORE est plus que cela au final. Au-delà de tout cela nichent des arrangements ainsi que des visions cinématographiques et d'ambiances qui ajoutent constamment des trésors, surtout au niveau des mélodies et des effets qui sont juste à point, sur une musique qui surprend par ses multiples évolutions. Et si je suis étonné en 2018. Imaginez un peu ceux qui ont découvert cet album en 1994!

Sylvain Lupari (18/02/18) *****

Disponible au Sverre Knut Johansen's Bandcamp

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