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Writer's pictureSylvain Lupari

Sylvain Carel Atlantide (2021) (FR)

Updated: Nov 3, 2022

C'est l'album le plus ambiant et onirique présenté par le musicien français depuis son Caravansary en 2012

1 Blue is the Color 7:57

2 Here was the Kingdom 7:36

3 Testament 4:27

4 Last Temple Incantation 6:05

5 Sunken Secrets 8:49

6 The Golden Doors 7:57

7 Detected 10:46

8 Sanctuary 5:18

(CD/DDL 58:57)

(Cinematic Orchestral EM)

ATLANTIDE! Un univers qui captivait nos conversations de jeunes adolescents qui tournaient autour de ses dieux et de ses légendes. C'est aussi le dernier album de Sylvain Carel qui annuellement invite ses fans et ceux qui aiment une musique aux saveurs des mythes des dieux du Moyen-Orient. Le compositeur et musicien français nous invite à un festin sonore axé sur les océans; mythes et légendes. Comme toujours, les panoramas musicaux sont influencés par cette vision d'un monde arabe poétique unique à l'esthétisme musical de Sylvain Carel. On voyage sur et dans l'eau avec ces orchestrations soutirés de façon créative aux synthés alors que les rythmes sont dominés par de belles structures d'ambiances cinématographiques ont nous oreilles contemplent la Lune dormant et ronflant légèrement sur le miroir des calmes océaniques nocturnes.

L'album débute avec un mouvement statique vif avec mille reflets miroitant, comme un voyage à dos de dauphin dans une eau cristalline. Ces longues modulations ondulantes deviennent l'objet de désir des lentes envolées philarmoniques. Elles le cernent et l'enveloppent afin de l'isoler des éléments percussifs qui tintent ici et là, agissant plus comme éléments décoratifs que comme propulseurs rythmiques. C'est tout le contraire avec les nappes de voix qui se collent à cette masse ondulant entre deux nappes océaniques. Ces voix deviennent les complices de notre écoute alors que tranquillement Blue is the Color modifie sa structure rythmique devenue spasmodique à plus fluide résistant aux lentes caresses de violons et violoncelles cherchant à ralentir son ardeur électronique. Here was the Kingdom deviendra ce premier ver-d'oreille d'un autre conte de fée mise en musique par le musicien français. Son air à la traîne est emporté par le courant océanique qui secoue un peu ses vagues en de soubresauts débonnaires. Le rythme est du genre hip-hop qui devient un down-tempo flairant les possibilités de l'Électronica. Les percussions et la structure de basse soutiennent les brefs changements de peaux rythmiques alors que le synthé s'approprie cette mélodie bohémienne sur une texture que les riffs tombant avec lourdeur amènent vers une vision théâtrale dramatique. Un grand titre avec de beaux arrangements qui encadrent à merveille cette obsédante mélodie synthétisée. Testament est une ballade ambiante tissée par brins symphoniques sur brins électroniques dont le jupon de la mélodie solitaire traîne dans la claire Lune imprégnée sur l'océan. Les lentes couches de synthé traînassant comme des âmes en larmes sont légions dans Atlantide et ouvrent la porte à Last Temple Incantation. Ce titre lent évolue avec une vision tribale axée sur les percussions manuelles et les oraisons marmonnées en chants. La séparation entre les voix rauques et celles plus angéliques des déesses de l'Atlantide versus les orchestrations enracinent la musique dans un genre cinématographique où nos yeux suivent le mouvement orchestral scrutant les paysages et plaines désertiques à vue de bateau. Les voix fantômes restent le charme de ce titre plutôt ambiant.

Les orchestrations donnent des frissons alors que le rythme sautillant à la dérive fait monter notre anxiété rythmique en flèche, Sunken Secrets est le deuxième arrêt charme de ATLANTIDE. Sculptée entre une guitare tzigane et des orchestrations flottantes, la vision mélodique trouve nettement son efficacité sur une structure légèrement stroboscopique infiltrant les modèles percussifs de l'Électronica. C'est le genre de titre que l'on fait rejoint une fois sa finale vivant sur ses dernières secondes. Les petites stries coupantes du synthé qui sonnent comme les cris de mouettes mécaniques ont immédiatement insufflé ce goût de réécouter pour une énième fois l'album Heroes and Heroines par The Strawbs. Un excellent titre qui fait de l'ombre à The Golden Doors et ses orchestrations coulées dans l'eau-de-rose et ses couloirs d’intrigues sculptés par le jeu du piano et les effets vocaux prismatiques. Après un tel monument de musique ambiante, Detected secoue les esprits avec une bonne musique de danse où même des trompettes viennent en renfort dans la dynamisation des voix. Entre du Solar Fields et une musique cosmique centrée uniquement sur les effets de voix d'astronautes Detected nous fait passer un gros 10 minutes à danser sur une musique énergisante. Sanctuary est ce genre de titre à sensations fortes bourré d'éléments dramatiques qui nous explosent entre les oreilles sur une structure cinématographique qui nous rappelle Vangelis dans 1492 – Conquest of Paradise.

ATLANTIDE! Île mythique et terre de grandes légendes qui nous est présenté à portée d'oreille sur un très bel album poétique de Sylvain Carel. Un album dont l'ombre de Sunrise on Panipat souffle sur les voiliers que le cernent de leurs voiles orchestrales, de jour comme de nuit. C'est l'œuvre la plus ambiante et la plus onirique présentée par le musicien français depuis Caravansary en 2012. Encore une fois, il y a de beaux petits bijoux qui en facilitent sa découverte. C'est le Vangelis des temps modernes!

Sylvain Lupari (04/03/21) *****

Disponible au Sylvain Carel Bandcamp

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