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Writer's pictureSylvain Lupari

SYNDROMEDA: TMI/Too Much Information (2015) (FR)

Updated: Oct 6, 2019

“Je ne dirai pas que ce TMI est le meilleur de Syndromeda, mais il contient tous ces éléments qui raviront les fans les plus capricieux d'un MÉ moderne et sombre”

1 Starchild 21:20 2 All is One 13:58 3 The Point of No Return 31:56 SynGate | CD-r SS21

(CD/DDL 67:16) (Dark ambient and progressive EM)

Il y a des artistes, comme ça, qui sont bien dans leur style. Des artistes qui, album après album année après année, reviennent remettre leur façon de créer à l'ordre du jour en y apportant que très peu, ou pas du tout, de modification dans leur musique ou dans leurs structures. Syndromeda fait partie de cette race d'obscurantiste pour qui la MÉ est obligatoirement l'apanage de longs mouvements plus ou moins cadencés qui se bouffent de l'intérieur avec des rythmes ambiants qui font des arceaux répétitifs dans des ambiances dont on ne sait si les influences viennent de l'époque Baumann de Tangerine Dream ou des visions de Youri Gagarine lorsque les yeux du cosmonaute russe ont contemplés les sillons du trou noir. TMI (TOO MUCH INFORMATION) est son 29ième album. Et avec ses 3 longs actes soniques qui élaborent des structures en continuel mouvement, la musique de Danny Budts reste toujours dans ces territoires où les enfers étirent ses auras jusqu'à la porte du cosmos. Donc rien de bien nouveau, seulement de la bonne musique cosmique progressive!

Des vents sombres qui respirent et ronronnent. Des soufflent rauques qui bourdonnent comme les soupirs d'un octopus. Des lignes de synthé aux teintes irisées qui crissent en se tordant de plaisir. D'éparses et aléatoires explosions aux tonalités feutrées et aux rayonnements métalliques. L'introduction de Starchild plonge le visiteur dans l'univers métapsychique de TMI et par ricochet dans celui de l'imperturbable Syndromeda. Les ambiances sont noires, voire sordides avec cet amalgame de tonalités biscornues qui forme la dense ouverture ambiosphérique et émiette ses 5 premières minutes de Starchild. Le premier mouvement de rythme détache des ions qui sautillent sournoisement, séparant des ombres qui dansotent en parallèle dans les denses nappes d'une chorale de moines sataniques. Un synthé délie sa langue et orne les ambiances de ce dialecte électronique si fidèle à la signature de Syndromeda, structurant une autre phase de rythme qui échappe des filaments harmonieux dont quelques bons solos aux parfums radioactifs qui déchirent les tympans dans un lourd magma de basse. Danny Budts structure ici un combat entre des phases de rythmes, des voix et des harmonies abscons assez alambiquées où nos oreilles deviennent inondées par un flux sonique plus intense que les structures de rythmes polyphasées mais toujours relativement ambiantes. Seule une structure solitaire dénouera des ions qui serpenteront dans une finale inondée de brume anesthésiante. C'est l'univers de Syndromeda qui se perpétue d'album en album et toujours avec les mêmes charmes.

All is One attaque nos oreilles avec un alliage de lourdes pulsations industrielles et un fascinant concert de grillons aux ailes métalliques. Des cognements sourds et des voix d'astronautes qui semblent en difficulté ornent ces minutes apocalyptiques qu'une intense nappe de synthé recouvre d'un linceul à la Phaedra. Il y a d'autres bruits bigarrée qui ornent cette intro, mais ce qui retient le plus l'attention est cette ronflante ligne de séquences qui émerge un peu avant la barre des 4 minutes, donnant encore plus de poids à cette comparaison avec l'univers de Tangerine Dream des années 73-74. Une autre ligne éclot en sourdine, créant un délicieux duel entre les pépiements organiques de la première et ce mouvement adjacent qui est plus familier à nos oreilles. Les solos, toujours si familiers avec ce langage électronique de Syndromeda, affluent en de longues torsades irisées, caressant une superbe structure de rythme dont les souffles protéiformes conduiront All is One vers une finale qui se souvient des parfums de sa naissance. C'est, et de loin, le meilleur moment de TMI qui se conclut avec le très long The Point of No Return et de sa trop longue introduction ambiosphérique. Il faut attendre près de 15 minutes avant que d'éparses percussions secouent ces ambiantes tétanisantes. Le synthé balance des solos larmoyants, un peu comme des ectoplasmes gémissant. C'est une lourde ambiance glauque qui assiège nos oreilles et euthanasie peu à peu les sens. Nous sommes à la 18ième minute et ces ambiances deviennent étouffantes avec des nappes de voix qui font duel entre les enfers et les cieux. Le mouvement est magnétisant. Et les tam-tams arrivent et détachent ses ombres. Des ombres qui pépient en parallèle avec des teintes organiques. Graduellement, la défusion de cette entité de rythme ambiant forge un autre et superbe schéma de rythme où les tam-tams et les séquences se chamaillent dans un délicieux désordre complexe qui ne durera que quelques instants avant que The Point of No Return ne renoue avec sa trop longue forme ambiante.

Et rien ne se perd et rien ne se crée dans l'univers de TMI qui est en tout point conforme avec celui que Syndromeda offre à ses fans depuis 20 ans. Les ambiances y sont plus contemporaines, avec une nuée de tonalités et de parfums alambiquées, et demeurent très chthoniennes. Elles embaument toujours ces structures de rythmes à la fois complexes, séduisantes et hypnotisantes qui réveillent les contes d'horreur ou de science-fiction de Danny Budts. Ce n'est pas le meilleur de Syndromeda, mais il y a assez de bons éléments là-dedans qui séduiront les amateurs d'une MÉ un brin expérimentale et toujours très sombre.

Sylvain Lupari (15/08/15) ***¾**

Disponible au SynGate Bandcamp

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