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Writer's pictureSylvain Lupari

SYNTHEX: Mirrorland (2013) (FR)

“Fortement influencé par la musique de J-M Jarre, Mirrorland est un bel album qui laisse entrevoir un immense talent chez Synthex”

1 The First Frontier 8:21 2 Another Perspective 5:29 3 Maze of Confusion 7:40 4 Mirrorland 5:00 5 Into the Unknown 4:20 6 Voyage without Limitations 5:15 7 Timewindows 10:13 8 Artificial Infinity 9:22 Groove | GR-203

(CD/DDL 55:13)

(Melodic EM à la Jarre)

Un jeune imberbe! Un jeune ado qui fait de la zique électronique! Ça fait sérieux? Comment un gosse de 14 ans peut réussir à séduire des oreilles d'adultes qui ont plus de 4 fois, parfois 5, son vécu? Pourtant ça vient de Groove. Une étiquette très sélective quand vient le temps de choisir ses œuvres et ses artistes. Donc, c'est du sérieux. Synthex, c'est Jeffrey Haster. Un jeune musicien Hollandais. Un virtuose des claviers et synthé et friand des œuvres de Jean Michel Jarre qui a piqué la curiosité de Ron Boots, avec un premier CD maison intitulé Pythagoras. Depuis c'est la lune de miel. Le cercle des musiciens de MÉ du style Netherlands School s'est entiché de ce jeune prodige qui s'est attiré un concert d'éloges lors de sa prestation au dernier festival E-Day de 2013. Et de quoi est fait MIRRORLAND - TheLand of No Limitations? Honnêtement? C'est un bon album de MÉ toute gentille et sans complexité dont les rythmes, ambiances et mélodies sont puisés dans des influences qui oscillent entre Space Art, Thierry Fervant, Jean-Michel Jarre et parfois Gert Emmens qui d'ailleurs joue de la batterie sur la pièce d'ouverture et sur Artificial Infinity.

Et dès les premiers accords, les premiers rythmes et les premières harmonies de The First Frontier, nous sommes littéralement plongés dans les ambiances, tant cosmiques qu'harmoniques de Jean-Michel Jarre. Prisonnier d'un voile de lourdeur morphique, le rythme semble lent. Il palpite et sautille mollement en s'arrimant à des pulsations organiques, à la batterie très Teutonique de Gert Emmens et à des percussions qui couinent comme une queue de crotale. Des éléments rythmiques qui ont fait les délices des rythmes cosmiques du synthésiste français. Le synthé est sobre tout en étant très mélodieux. Ses refrains sont des vers d'oreille. Ils accrochent des sourires à notre ouïe qui se remémore ces mélodies virales embrouillées à l'intérieur des solos rêveurs que Jarre attachait à ses enveloppes cosmiques. L'impression d'être dans les univers du synthésiste français est encore plus présente avec le rythme lent de Another Perspective qui ressemble tellement à ces douces rumbas, en version plus mélodieuses par contre, qui clôturaient ses 3 premières œuvres. Emprisonné dans de lourdes brumes industrielles et des effets soniques alambiqués, Maze of Confusion est un titre un peu plus complexe avec un rythme absent qui bat de ses sourdes pulsations et palpite de ses séquences aussi harmoniques qu'imprévisibles sous des longues torsades synthétisées. La pièce-titre présente une approche plus intense, voire dramatique tout comme le très mélancolique Voyage without Limitations, avec des séquences dont les tintements forgent un lent carrousel allégorique. La guitare de Frank Dorittke apporte une poignante touche de désespoir avec des solos qui découpe les soupirs de la mélancolie.

Après l'ambiosphérique Into the Unknown et le sombre Voyage without Limitations, qui me rappelle tellement Thierry Fervant, Timewindows offre une approche musicale qui s'éloigne des territoires du musicien Français pour emprunter un mouvement de séquences sphéroïdal très près des lents rythmes hypnotiques de Gert Emmens. L'intro est bariolée de brises irisées où tintent des accords aux tonalités d'une guitare romanesque. C'est une lente intro ambiosphérique qui étend son morphique manteau cosmique jusqu'aux premiers mouvements de séquences qui fait dandiner ses ions un peu après la 3ième minute. Le rythme est pacifique. Il serpente des territoires ambiants qu'un synthé caresse de ses brises relaxantes et de fins solos torsadés. On dirait vraiment du Gert Emmens. Artificial Infinity embrasse les ambiances cosmiques à la Jarre avant de se faire doubler par un délicat jeu de séquences et se faire harponner par la batterie de Gert Emmens. Le rythme devient alors sautillant, comme une chevauchée cosmique qui galope doucement sous des solos pleureurs. Tergiversant entre sa sobre cadence et ses vélocités passagères, Artificial Infinity étend ses 9 minutes déchirées entre des rythmes fracturés dans des ambiances lunaires qui parfois rappellent un certain Vangelis.

Sans rien casser, ni réinventer la roue, MIRRORLAND - TheLand of No Limitations est un album agréable de Synthex qui laisse entrevoir un immense potentiel chez ce jeune artiste de la relève électronique. Moi, je prends cet album comme une invitation. Une introduction dans les influences d'un jeune artiste qui devrait faire parler de lui assez longtemps. Le potentiel est là. Son sens de la composition est indéniable et ses harmonies sont enlevantes. Ça devrait donner tout un numéro dans quelques années. En attendant, on se régale car c'est bien fait et ça s'écoute très bien.

Sylvain Lupari (04/12/14) ***½**

Disponible au Groove NL

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