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Writer's pictureSylvain Lupari

Tangerine Dream Alpha Centauri (1971) (FR)

Updated: Nov 10, 2023

Un petit bijou de musique qui suit les chemins aléatoires d'une MÉ naissante

1 Sunrise in the Third System 4:20

2 Fly and Collision of Comas Sola 13:03

3 Alpha Centauri 22:00

LP ORH OMM 56012

Castle CD: ESMCD346

(CD 39:23) (V.F.)

(Electronic, Krautrock, Experimental)

Gutsiens, gutsiennes, ça fait un bail que je vous parle de MÉ, de musique spatiale. Eh bien voici le tout premier opus de musique électronique atmosphérique, de spacemusic; ALPHA CENTAURI. Après l'expérimental Electronic Meditation, Tangerine Dream est amputé de 2 membres; Conrad Schnitzler et Klaus Schulze. Edgar Froese ne démord pas et continue son exploration des sons et de ses ambigüités. Il recrute tour à tour Chris Franke et Steve Schroeder pour reformer le Dream. Le nouveau trio introduit les premières mesures du synthé VCS 3, que Pink Floyd utilisera sur Dark Side of the Moon quelques deux ans plus tard. Plus structuré que Electronic Meditation, ALPHA CENTAURI se distingue par une approche plus approfondie des orgues que Froese et compagnie ont eu le loisir d'expérimenter durant 3 semaines, tout juste avant d'entreprendre la superbe aventure musicale de Tangerine Dream.

De lointains accords de guitares pavent la voie à Sunrise in the Third System. Un sourd bourdonnement enroule cette intro où les orgues flottent dans une atmosphère à la fois méphistique et céleste. Mouvement flottant et spatial, Sunrise in the Third System tergiverse dans les limbes cérébraux avec une douceur morphique. L'expérimentation sonore devient plus complexe avec l'intro de Fly and Collision of Comas Sola. Des oscillations caustiques mordent les tympans, virevoltant en cercles imparfaits et laissant trainer une poudre sonore qui enfouit les premières mesures d'accords de guitares timides et d'un orgue grelotant. L'intensité cacophonique diminuant, on est saisi par une approche mélodieuse traditionnelle avec une orgue plus éthérée, quoique lourde, accompagnée d'une flûte rêveuse. Sous des tonnerres cosmiques, le mouvement devient plus rock avec une superbe prestation de Franke qui déroule ses peaux avec fureur, n'obstruant en aucun instant la flûte de Udo Dennenbourg. Une des premières bonnes pièces structurées de TD qui tangue entre les atmosphères de Ummagumma, de Pink Floyd, et de Green Desert. La pièce titre est un sublime mélange de MÉ et de prog rock. Des cymbales flottantes introduisent une faune sonore hétéroclite planante, mais intense, plongeant l'auditeur dans le curieux monde musical de Floyd sur Saucerful of Secrets, synthé VCS 3 en plus. Un univers sonore qui resplendit sous une belle utilisation de la flûte et de chœurs célestes, dans un cosmos sombre et atonal, un peu comme si une aurore boréale pourrait sonoriser ses permutations. Un petit bijou musical pour les purs et durs amateurs de musique progressive qui emprunte les sentiers aléatoires d'une MÉ naissante.

Sylvain Lupari (30/05/09) *****

Disponible au Groove nl

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