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Writer's pictureSylvain Lupari

Tangerine Dream Cyclone (1978) (FR)

“Honnêtement! Je pense que Cyclone est très sous-estimé si l'on considère que la moitié de son temps est totalement dans le style Tangerine Dream des années 70”

1 Bent Cold Sidewalk (13:00)

2 Rising Runner Missed by Endless Sender (4:55)

3 Madrigal Meridian (20:32)

CD Virgin 7-91011-2

(CD 38:27)

(Progressive & Electronic Rock)

Ce qui est plaisant d'écrire des chroniques sur un cd comme CYCLONE, c'est qu'on a la chance de l'écrire les idées claires. La tête reposé par les quelques 28 années plus tard où l'on a compris qu'il était qu'un incident de parcours. J'imagine l'accueil qu'il a dû recevoir à sa parution en 1978. Et pour cause… Ayoye!! Après le départ de Peter Baumann, Chris Franke et Edgar Froese devaient calmer les inquiétudes. Ils ont décidé d'emprunter un virage plus progressif, avec chants et une vraie batterie. Le duo Allemand pensait ainsi élargir le public de Tangerine Dream. Pauvres eux! Il parait qu'ils ont plutôt déclenché une onde de choc et de panique parmi la presse et les fans qui a donné un goût de vinaigre au nouveau Tangerine Dream. Pourtant, hormis les voix et l'abominable Rising Runner Missed by Endless Sender qui est un gros rock électronique pilonné par un séquenceur hyperactif, CYCLONE est un très bel album, du point de vue technique et musical.

Bent Cold Sidewalk démarre avec une intro qui utilise un vocoder. À peine son dernier souffle éteint, une grosse section rythmique tombe avec percussions, claviers en mode basse et la voix de Steve Joliffe. Ouf! Quelle entrée, mais quel choc surtout. Alors là, je m'imagine les gueules de 78 à cette première écoute. Bent Cold Sidewalk est un long titre, comme il s'en faisait à la tonne à l'époque, avec beaucoup de coffre et de pesanteur. Le rythme est lourd et est bâtit par un superbe jeu de percussions électroniques alors que les synthés symphoniques moulent de belles harmonies musicales qui interviennent à titre de refrains entre les chants de Joliffe. Un peu comme Yes le faisait à l'époque. Sauf que Joliffe n'a rien d'un chanteur comme Jon Anderson pour transporter toute cette section rythmique et ses structures. Le rythme casse pour embrasser une section plus éthérée. Nous assistons à de beaux moments où sa flûte croise le fer avec les suave harmonies du mellotron joué par Froese. Un superbe solo de synthé se fait entendre, il est supporté par une fine pulsation hypnotique et des cymbales agiles. C'est un délicieux mouvement musical où la magie se fait entendre dans des territoires autant progressifs (Genesis) qu'électroniques.

Madrigal Meridian débute comme le bon vieux Tangerine Dream de l'ère Baumann. Une superbe intro aux ambiances métallisées où scintille un ruisselet d'accords dont les échos sont fragilisés sur un pilonnage du clavier. Le rythme ondule et coule sous de bonnes percussions, des couches de synthé symphoniques et des accords gras qui sonnent la charge pour un tempo déchaîné. Un rock fougueux avec une énergie contagieuse des synthés et des rythmes séquencés de Chris Franke. Madrigal Meridian devient une symphonie incontrôlable où le rythme ondulant et hypnotique est ceinturé de percussions endiablées, d'un synthé aux solos fugaces et aux accords frénétiques qui voltigent sur les fruits d'un séquenceur entêté. C'est un superbe titre qui allie le progressif et l'électronique sous la folie dantesque de Froese, tant sur les synthés que sur sa guitare (un superbe solo en passant) et les prouesses de Franke sur les rythmes cycliques du séquenceur sans oublier les percussions de Klaus Krieger et le violon de Steve Joliffe. Toute cette frénésie rythmique se tempère et se termine dans les chaleurs madrigaliques d'un clavecin éthéré qui accompagne les derniers souffles du violon de Steve Joliffe. Quel grand titre! Mais combien se sont rendus jusque-là? Madrigal Meridian vaut l'effort de se taper le correct et assez bon Bent Cold Sidewalk.

Si l'on considère que Madrigal Meridian dépasse la moitié de CYCLONE, on doit bien admettre que cet album est loin d'être vilain. Évidemment qu'après Stratosfear et Encore le choc d'un possible changement d'orientation musicale peut avoir effrayé les oreilles des fans de l'époque Baumann ou de ce qui restait de Tangerine Dream. Sauf que cet album tournait définitivement la page Baumann et allait entrevoir l'ère Schmoelling. La plus florissante période de Tangerine Dream. Mais donner encore une chance à CYCLONE et vous verrez que, mis à part Rising Runner Missed By Endless Sender, il est loin d'être vilain. Et si les vocaux vous horripilent à ce point sautez directement à Madrigal Meridian. Une œuvre méconnue qui est aussi grande que ce que le Dream soumettait à cette époque.

Sylvain Lupari (05/09/06) *****

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