“Jerome Froese a visé ici les œuvres anémiques de TDream afin de se faire dents et de donner une âme froide à une musique qui en manquait déjà”
CDI (67:11)
1 Little Blond In The Park Of Attractions (Thai Dub) (7:17)
2 Rough Embrace (5:30)
3 Touchwood (Forest Mix) (7:00)
4 Jungle Journey (Reptile Mix) (6:20)
5 Virtually Fields (6:50)
6 Firetongues (Break Freak Mix) (6:18)
7 San Rocco (7:17)
8 Catwalk (Dress-up Mix) (7:49)
9 Changes of the Gods (7:19)
10 Bride in Cold Tears (Motown Monk Mix) (5:31)
CDII (51:02)
1 Touchwood (Radio Edit) (4:05)
2 Little Blond in the Park Of Attractions (Radio Edit) (4:12)
3 Catwalk (Black Ink Mix) (8:15)
4 Touchwood (Poison Byte Mix) (7:57)
5 Iowa (7:12) 6 Sojus (9:21)
TDI001CD (2 cd)
(CD 108:13)
(Techno, Electronica, EDM)
Les œuvres de Tangerine Dream se cramponnent à l'usure du temps. Initialement paru en 1995 sur étiquette Miramar, avec une pochette horrible, et en une version simple CD, DREAM MIXES ONE a connu pas moins de six vies dont la dernière sur le label Allemand Membran avec l'appellation DREAM MIXES ONE. Je vais vous entretenir de l'édition de TDI, parue 2 ans après celle de Miramar et qui comprend 1 CD supplémentaire. Et je vais vous étonner! Moi qui entreprenais la découverte des The Dream Mixes avec de frileuses oreilles, j'ai été agréablement surpris des modifications et des visions créatives que Jerome Froese a apporté à la musique de son paternel. Principalement importé à partir des albums Tyranny of Beauty, Rockoon, et Turn of the Tides, Jerome apporte à DREAM MIXES ONE une touche technoïde qui s'endure assez bien, considérant l'origine très fade des titres proposés. Donc, le défi n'avait rien de bien dangereux puisque ces albums ne sont pas ce que Tangerine Dream a produit de mieux dans ses années Miramar. Donc, l'occasion était parfaite afin d'expérimenter sur des titres à la recherche de noblesse.
DREAM MIXES ONE inclut 10 remixes et 6 nouveautés, dont certaines ne sont pas piquées des vers! Titre hyper moelleux et fort mélodieux de Tyranny of Beauty, Little Blond in the Park of Attractions ouvre les hostilités technoïdes. Il ne s'y passe pas grand choses. Jerome maintient l'enveloppe harmonieuse du titre, ajoutant de lourdes percussions, des cymbales ouatées empruntées à l'univers de Jean-Michel Jarre et une forte ligne de basse. Une rythmique lourde divisée entre le tempo pur et dur, et la mielleuse approche harmonieuse de Little Blond in the Park of Attractions. Si on me demande, j'aime mieux cette version à celle sur Tyranny of Beauty. Clavier aux accords saccadés et tempo très dance-floor, Rough Embrace sort tout droit de l'usine Jerome Froese avec une solide rythmique tracée sur une frénétique ligne de basse et des arpèges qui défilent en saccade. Fracturé, le tempo épouse les frénésies des dance-freaks avec des nappes de synthé tout de même assez éthérée. Si vous aimez, Virtually Fields est dans la même veine, quoiqu'un peu plus robuste. J'ai un peu de difficulté à comprendre différents noms des mixes, comme Forest Mix ou Reptile Mix. Quelle est la signification de ces noms de mixe? Mise à part cela, Touchwood (Forest Mix) présente une belle ligne mélodieuse introductive alors que la musique plonge dans un rythme débridé avec de bonnes percussions et des effets sonores à la Jarre, tout en étant truffé de bons solos de synthé. Je dois admettre que ça donne son effet. La 2ième partie est plus dans le dance-style avec une bonne basse et de bonnes percussions qui enroulent Touchwood dans un incessant tourbillon de rythmes. J'aime bien Jungle Journey (Reptile Mix) avec son tempo lourd et langoureux qui est structuré autour de très bonnes percussions. À ce niveau, le jeu des percussions et des boîtes à rythmes est très bon dans cet album. Si les guitares et les synthés sont modestes, fiston a ce don figer ses reprises du Dream dans de solides percussions et d'ingénieux effets sonores, tout en maintenant les structures légères et harmonieuses des titres originaux.
Ainsi, Firetongues (Break Freak Mix), Catwalk (Dress-up Mix) et Bride in Cold Tears (Motown Monk Mix) jouissent tous d'une même approche techno avec la présence de percussions incendiaires et de bonnes lignes de basses qui libèrent des rythmes débridés. Mais ça respire un peu mieux que les originaux. San Rocco, autre titre original de fiston, démontre un Jerome Froese qui se cherche avec une approche structurelle très près des harmonies du Dream avec des rythmes déchaînés, un peu comme sur Iowa, où pulsations de caoutchouc, percussions jouées par une pieuvre, accords frénétiques et arrangements orchestraux des années disco remplissent un titre qui devient trop lourd et aux limites de l'insipidité. Le genre de titre qui fait cracher les haut-parleurs tant les pulsations sont incontrôlées. Trop c'est comme pas assez! Autre nouveauté de Jerome; Changes of the Gods! Un peu moins lourd et tout aussi efficace avec un très ingénieux jeu des percussions sur une structure hoquetant avec des passages plus pondérés où les solos de guitares marinent avec justesse dans cette océan de rythmes saccadés. Un autre bon titre provenant des manipulations studio de Jerome qui semble fortement inspiré de la période En Attendant Cousteau de Jean-Michel Jarre. Inséré afin de promouvoir les ventes de DREAM MIXES ONE sur l'étiquette TDI, le CD 2 contient des mixes différent de 4 titres du premier CD. Les structures rythmiques sont quelques peu différentes, mais pas vraiment pour écrire WoW! Mais, il ne faut pas perdre de vue que je débute dans l'apprentissage du Techno et autres formes d'Électronica. Des deux nouveautés, Sojus retient le plus mon attention avec de bonnes percussions bongos qui initient une frénétique ligne rythmique enveloppée d'un bon synthé aux nappes ouatées qui plane au-dessus d'une ligne de basse galopante. Un long titre où les parfums et approches mélodieuses de Tangerine Dream des années Miramar sont omniprésents, mais sur des rythmes endiablés qui enlèvent toute ambiguïté quant à la direction musicale que veut emprunter Jerome Froese.
C'est évident que pour les puristes, la collection des Dream Mixes peut faire suer et je comprends. Par contre, Jerome Froese a visé pour ce premier raid musical des œuvres anémiques de Tangerine Dream afin de se faire les dents et ainsi donner une tournure plus mélodieuse et fortement rythmée à une musique qui manquait déjà d'essence et de subtilité dans son concept original.
Sylvain Lupari (22/09/10) *****
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