“Franz Kafka - The Castle continue là où TAFTWW avait été arrêté. Un bon album avec quelques bons titres dessus”
1 Approaching Snowy Village 8:16
2 Odd Welcome 6:29
3 The Untouchable Castle 5:51
4 The Apparently Lunatic Hierarchy 4:36
5 Barnabass the Messenger 7:42
6 Irredeemable Entity 7:51
7 The Implicit Will to Meet Klemm 7:09
8 Desperate Neverending Longing 7:33
9 Surrender and Adaption 7:12
10 A Place of Mercy 6:09
(CD 68:48)
(Dark atmospheric and theatrical with a zest of E-Rock)
C'est avec les brises d'un synthé très mélancolique que Approaching Snowy Village déroule les ambiances assez ténébreuses de FRANZ KAFKA-THE CASTLE. Le rythme qui s'y accroche est très délicat. Bataillant dans une mixture de séquences basses et de percussions électroniques, il prend peu à peu une agréable vélocité avec des ions plus agiles et plus translucides qui sautillent et trébuchent dans leurs ombres comme dans les années Poland ou les puissants rythmes de cette série. Une guitare acoustique offre un rythme harmonique très méditatif qui susurre aux oreilles des brises devenues harmonies fantômes plus perçantes. Elles sifflent au-dessus de cette agitation rythmique, subdivisant leurs tonalités au rythme d'un éveil rythmique finement tambouriné alors que tout doucement Approaching Snowy Village étreint les sombres ambiances de son ouverture. Cette dernière aventure musicale de Tangerine Dream dans les méandres de Sonic Poem Serie est tout autant parfumée de mysticisme que les 3 premiers volets de la série. On sent que le duo Froese et Quaeschning est bien en selle en plongeant dans des ambiances un peu plus sombres tricotées dans de très beaux arrangements et atmosphères dignes d'un Dream qui a survécu à toutes ses années de transition.
Mis à part le très bouillant Odd Welcome, dont le fougueux rythme s'agite sur ce maillage de séquences, de percussions électroniques et manuelles qui est devenu la marque des rythmes électroniques contemporains du Dream, l'ensemble de FRANZ KAFKA-THE CASTLE repose sur de belles ambiances lugubres et théâtrales qui sont aussi mélancoliques que les mélodies, comme avec The Untouchable Castle qui est une belle ballade sombre et sobre. Le lent down tempo se dandine rêveusement sous les caresses d'un synthé aux chants si caractéristiques d'Edgar et de ses années Mellotron. Des chants nasillards teintés de mélancolie et des brises irisées aromatisées de voix et de brumes éthérées transportent ce délicat rythme morphique aux creux de notre écoute avec une agréable complicité. Ces synthés aux harmonies embrumées de mysticisme sont au cœur des charmes ténébreux de The Apparently Lunatic Hierarchy qui est un intense titre ambiosphérique où les effets sonores, les chuchotements et les ululements éraillés par des filets musicaux aussi symphoniques qu'apocalyptiques éveillent des souvenirs de The Keep et Legend. C'est un des très bons titres d'ambiances offert par la gang à Froese depuis fort longtemps. Ces ambiances et ces vents creux se faufilent jusqu'à l’introduction de Barnabass the Messenger où un clavier répand des notes fugaces qui se perdent dans l'écho des vents devenus voix comme des miettes de pain emportés par les chants d'une forêt sombre. Un rythme éclot. Il est sec et nerveux. Il pétille de ce maillage de séquences et de percussions électroniques qui caractérisent les rythmes enlevants du Dream des dernières années. Edgar propose de beaux solos de guitare très fougueux dont les larmes se fanent dans ce bouillon de rythme agité.
Irredeemable Entity offre un rythme nerveux, travaillé sur une fusion de touches de clavier et de séquenceurs dont les gambades forgent des saccades, tout comme dans The Implicit Will to Meet Klemm. Les deux titres offrent une petite mélodie qui traîne dans le décor sonique et qui accroche l'oreille assez vite. Mais si on écoute attentivement on entend ces chœurs de vampires repus qui fredonnent des airs absents. Les ambiances sont très riches et caressent l'indécision d'un rythme qui, si garde sa force en atténue sa profondeur. J'aime bien mais ça reste dans le domaine de la simplicité. J'aime encore bien mieux le fougueux Odd Welcome et sa chevauchée endiablé qui fuit une horde de gargouilles. Les arrangements y sont étonnants de réalisme et ces séquences qui roulent dans le coup des autres…Délicieux. Surrender and Adaption est un titre très sombre. Un titre lent. Une ballade pour déprimés avec une guitare acoustique et ses accords nostalgiques qui pensent sur un pattern de rythme alimenté par de nerveuses percussions tablas. Le synthé recouvre cette ténébreuse histoire d'un enveloppant nuage de mélancolie qui flotte et flotte jusque dans les bras de Morphée. A Place of Mercy est tout aussi noir. Le rythme est savoureusement organique avec des pulsations qui gargouillent autant qu'elles palpitent dans un environnement sonique qui nous transporte aux berges d'un marais fourmillant de spectres glauques. À remarquer les superbes arrangements qui dessinent en parallèle une structure de rythme finement saccadée.
Est-ce que la boucle est bouclée? Je demande car, sans être mauvais, j'ai la vague impression que cet album est construit autour des restants des 3 premiers volets de la Sonic Poem Serie. C'est bon, sans plus. Mis à part le très envoûtant et mystérieux The Apparently Lunatic Hierarchy, FRANZ KAFKA-THE CASTLE n'apporte rien de vraiment créatif à cette série construite autour de thèmes noirs. Il y a de bons titres, comme il y a aussi des titres qui manquent d'originalité et qui semblent sortir des sessions de The Island of the Fay et The Angel from the West Window. Ce qui n'est pas vilain remarquez. Mais j'aurais espéré plus. Peut-être la prochaine fois. Mais comme je l'ai dit, c'est bon, sans plus.
Sylvain Lupari (27/01/14) ***½**
Disponible au Groove nl
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