“GAT 5 est un bon album qui dégage un délicat parfum sonore emprunté aux deux pôles des années luxueuses de TD”
1 Place of Conclusions 5:15
2 Streets of Fortune 4:54
3 Mission Possible 4:15
4 Downtown Los Santos 5:06
5 Blaine County Sunrise 5:26
6 Burning the Bad Seal 5:17
7 Beyond the Weakest Point 6:09
8 Sadness, Grief and Hope 4:38
9 Diary of a Robbery 5:36
10 Draw the Last Line Somewhere 6:13
11 The Dangerous Mile 5:42
12 Living on a Razor Edge 5:17
Eastgate 066 CD (CD 63:48)
(Based sequences electronic Pop Rock)
Une courbe sinueuse perce l'horizon. Une note égarée tombe. Un fluide mouvement de séquences basses galope tout doucement et dessine un doux et chaleureux rythme ondulatoire. Tout cela, mariné à des riffs et des spirales électroniques qui tombent dans des gaz électronique, nous ramène à la belle époque de Tangerine Dream. Seules les fragiles harmonies et les voix artificielles nous tiquent l'oreille et nous ramène aux années plus contemporaines des œuvres d'Edgar Froese. Les 5 minutes de Place of Conclusions, à quelques exceptions près, déterrent les rythmes, ambiances et harmonies de cet album d'Edgar Dream. Un album qui a littéralement enflammé les fans et noircis les médias sociaux de remarques élogieuses tout en mettant les bootleggers à l'œuvre, car GRAND AUTO THEFT 5 est disponible qu'en 2000 exemplaires et seulement à la boutique électronique d'Eastgate. Une version entière, avec une gigantesque quantité de musique et d'ambiances inhérentes au célèbre jeu vidéo, est aussi disponible. On peut la trouver si l'on cherche minutieusement sur le Net ou sur des sites spécialisés (J'ai entendu et je n'en ai pas raffolé). On début, j'étais assez sceptique. C'est lorsque j'ai vu le jeu en action que j'ai fait le lien. Et lorsque j'ai pris le temps d'entendre cet album bien comme il faut; j'en suis venu à la conclusion qu'Edgar est encore très créatif et qu'il a encore de la très bonne musique dans le corps.
Streets of Fortune offre une structure de séquences avec une diversité des les tons et les frappes qui forgent un ambitieux pattern de rythme électronique stationnaire. Ce sont les harmonies qui trimballent ce rythme dont les entrecroisements et les sauts désordonnés des séquences, et des percussions, revisitent des ambiances de l'ère Flashpoint avec une légère teinte de modernité. Si les harmonies respirent par moments la légèreté et sentent les couleurs du miel, les mouvements des séquences d'Edgar sont percutants et n'ont rien à envier à ses ancien compères (je sais; la technologie n'est pas la même). Il suffit d'entendre le très frétillant Burning the Bad Seal ou encore le très étonnant Diary of a Robbery qui a carrément bouffé une partie de Silver Scale. Très bon! Mission Possible, comme Draw the Last Line Somewhere et le très bon The Dangerous Mile sont plus près du TD contemporain avec des ambiances et des rythmes sournois qui auraient pu se retrouver sur la saga de Sonic Poem Series ou encore les œuvres solos d'Edgar. Downtown Los Santos offre un mélange de percussions électroniques, style bongos d'Iris Camaa, avec des séquences et de riffs de la six-cordes à Edgar dans deux structures de rythmes interposées qui me laisse un peu froid. Du rock électronique répétitif sans saveurs ni couleurs, contrairement à Sadness, Grief and Hope qui saupoudre ses redondances de subtiles nuances. Blaine County Sunrise est une belle ballade électronique sombre avec de beaux arrangements et un tempo qui suit un léger crescendo dans des harmonies aux teintes subtilement aquatiques. Idem pour Beyond The Weakest Point, ambiances halieutiques en moins, où les percussions bongos n’effacent pas du tout cette délicate approche onirique initiée par un savoureux Mellotron aux flûtes Arabiques. Quand je dis qu'Edgar a encore de la bonne musique dans le corps…Living on a Razor Edge est une autre ballade sombre qui unifie à merveille les deux pôles de Tangerine Dream. Le rythme sombre, qui gravite les courbes d'un tempo relativement lent, donne toute la latitude à Edgar pour laisser flâner les ambiances et harmonies d'une six-cordes très nostalgique et de ses solos très évasifs.
Certains diront que Tangerine Froese a plongé dans la facilité. Que cet album a été réalisé à partir de vieilles recettes habilement mises à jour dans les ateliers d'Edgar sans égard pour une quelconque recherche d'originalité. Comme quoi que peu importe ce que le vieux renard fait, il a toujours les spectres de Baumann, Franke et Schmoelling sur ses épaules. Moi je suis de ceux qui pensent le contraire. GRAND AUTO THEFT 5 est un bon album qui dégage un délicat parfum sonique emprunté tant dans le vieux TD, que celui plus contemporain et plus près d'un grand TD et de ses sombres ambiance de la Sonic Poem Series. C'est du grand Edgar Froese qui s'est logé entre nos deux oreilles. Le vieux renard se sert de sa sagesse et de son expérience afin de bien doser ses ambiances. De bien jouer avec et de les annexer à des rythmes et à des mélodies qui suivent habilement toutes ces nuances qui font la force des grandes œuvres de musique cinématographique. Oui, GAT 5 est définitivement à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'un des grands pionniers de la musique contemporaine. Chapeau Edgar!
Sylvain Lupari (28/09/14) *****
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