“C'est un honnête cupdisc qui a ses ratées de même que ses petits coups de charme”
1 Calumet 5:30
2 Morpheus' Light 10:44
3 Phantoms and Oracles (Guitar version) 6:28
4 Mona Da Vinci 7:08
5 In the Storm of Serenity 7:39
6 Hunting for Illusions 4:43
Eastgate 052 (CupDisc 5)
(CD/DDL 42:22) (V.F.)
(E-Rock Synth-Pop)
Ça m'a pris du temps avant de chroniquer ce dernier cupdisc de la gang à Edgar Froese. Après 2 superbes albums en The Island of the Fay et The Angel of the West Window, ainsi que le dernier très bon cupdisc, The Gate Of Saturn, MONA DA VINCI m'est tombé dans les oreilles avec l'effet d'une douche froide dans une température frisquette. Je trouvais que Edgar tournait en rond en défaisant ses boucles musicales et en retrempant dans ses ambiances de rock bonbon électronique des années Miramar. Mais avec quelques écoutes supplémentaires, j'ai constaté que ce cupdisc de plus de 40 minutes cachait de belles petites perles. Sachant que les fans de Tangerine Dream se sont déjà rués sur MONA DA VINCI, à qui s'adresse cette chronique? Bah…Peut-être qu'elle pourrait influencer les choix des penseurs de Eastgate lors de la sélection d'une autre compilation…ou un autre Booster!
Joué pour la première fois lors du concert de Manchester, Calumet débute avec des pulsations-oscillations ondulantes à la Flashpoint. Des percussions échoïques et des séquences palpitant à double sens structurent une ossature rythmique qui percute à contre-courant sur des riffs de clavier plus sobres. Sans rien casser et avec une approche mélodieuse typique à ce que Edgar pond depuis des lunes, Calumet coule sans trop se faire remarquer et dépeint l'ambiance peut-être trop calculée qui règne dans ce mini-album. Je pense notamment à la pièce titre qui est submergé d'une aura fantomatique. Une aura de mystère qui plane sur une structure rythmique tournant en rond. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas bon, c'est juste que c'est trop familier et que c'est du déjà entendu. Remarqué que la progression de Mona da Vinci est tout de même assez jolie. Plus long titre sur ce dernier cupdisc de Tangerine Froese, Morpheus' Light est tout simplement superbe. De longs et suaves souffles angéliques jettent des brises un peu ténébreuses sur une intro qui progresse tel un lent crescendo sur un nid de percussions et de séquences typiques aux rythmes bipolaires du Dream. Edgar y tisse un superbe thème mélodieux subdivisé par des séquences et des riffs résonants qui tombent sur d'autres séquences palpitant fiévreusement sous les souffles et les vents d'un synthé poétique. C'est un titre splendide où les séquences pianotent un rythme stationnaire. Un rythme trappé dans une superbe faune musicale qui ressemble à du vieux bon TD. Merveilleux!
Phantoms And Oracles (Guitar version) est une version alternative de Midas Touch, paru sur The Hollywood Years Vol. 2 en 1998. C'est un gros rock électronique des années Rockoon. Les séquences et percussions sautillantes forgent un rythme débridé et la guitare électrique de Zlatko Perica crache de furieux solos incisifs. In the Storm of Serenity est une belle ballade initiée sur un rythme lent. Entourées de sonorités hétéroclites, les percussions sont étonnantes et tombent avec imagination alors que la guitare sculpte de superbes solos langoureux. C'est un très beau titre qui accroche l'oreille instantanément. Hunting For Illusions clôture MONA DA VINCI avec une approche rythmique hyper-débridée où des séquences lourdes, des percussions claquantes et une ligne de basse affamée défrichent un lourd rythme tempétueux. Mystérieux le synthé lance de beaux voiles ténébreux et de courts souffles avec des fibres solos, donnant à Hunting For Illusions une profondeur musicale qui s'harmonise agréablement à son rythme endiablé.
Au final, j'ai bien fait d'avoir écouté plus attentivement MONA DA VINCI car au final c'est un honnête mini-album ou cupdisc qui a ses ratées de même que ses petits coups de charme, sans compter que Morpheus' Light est totalement génial et une perle perdue dans une mer bouillonnante de rythmes aussi superficiels que bien fignolés.
Sylvain Lupari (05/01/12) *****
Disponible chez Groove nl
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