“Est-ce ici que nous, fans purs et durs, avons abandonné? Moi, oui!”
1 Big City Dwarves 6:00 2 Red Roadster 8:30 3 Touchwood 4:34 4 Graffiti Street 5:04 5 Funky Atlanta 4:00 6 Spanish Love 5:40 7 Lifted Veil 3:30 8 Penguin Reference 4:45 9 Body Corporate 3:40 10 Rockoon 7:21 11 Girls On Broadway 4:44 Miramar MPCD2802 (CD 57:48) (E-rock and whatever you want)
Parce qu’il faut en parler. Parce qu’Edgar a réussi à dénicher un nouveau label de distribution Allemand (Membran) qui rééditera une très forte proportion des œuvres du Dream en beau format digipack, avec nouvelles pochettes et nouveaux livrets, mais pas de titres bonus. Et parce que l’histoire à continuer de s’écrire avec différents chapitres, abordons pleinement les années 90 de Tangerine Dream. Après le décevant Melrose, qui coïncide avec le départ de Paul Haslinger, le mythique trio berlinois devenait officiellement un duo père/fils pour les 13 prochaines années, faisant de cette combinaison la 2ième plus longue collaboration artistique chez Tangerine Dream, après celle de Franke/Froese. Changer Franke pour Jerome Froese c’est comme remplacer John Bonham par Simon Kirke; on sait que la profondeur rythmique pourra y être, mais l’âme et la subtilité dans les courbes, les profondeurs et les basses des structures cadencées pourraient cruellement faire défaut. En fait l’épopée de Froese et fils souffrira énormément du manque des subtilités rythmiques et des séquences de Franke que ce dernier a horriblement souffert des subtiles nuances dans les harmonies suite aux départs de Schmoelling et Haslinger. Comme Melrose, ROCKOON est froid, linéaire et manque totalement de profondeur et ce même si Froese et succession ont pris un temps très long (la plus longue période de maturation studio de TD) pour réaliser cet album. Y avait-il discorde ou prise de conscience??? Faudra voir un de ses 4! Ceci étant écrit, que dire de ROCKOON? Bah…Il a été nominé dans la catégorie du meilleur album New Age chez mes voisins du Sud, pour l’obtention d’un Grammy. Ça veut tout dire de la compréhension artistique que le duo dégageait. Par contre cela confirme aussi que c'est un album bien fait avec des mélodies qui accrochent les oreilles des novices de la musique électronique et qui s’imaginent pénétrer un nouvel univers psychédélique où tout est brillamment innové!!! Car ROCKOON regorge de ces belles mélodies accrocheuses qui sont dignes des radios FM américaines. Des titres comme Big City Dwarves, Red Roaster, Touchwood, Graffiti Street et Rockoon sont de bons rocks électroniques. Du rythme (froid), avec des grosses guitares (banales), teinté de belles et sobres approches mélodieuses, où les saxophones remplacent (avec horreur) les strates de synthés, et de quelques rares bons effets sonores. Les séquences? Bah…Encore! Il n’y en a pas. Des boîtes à rythmes dont Jerome en a la principale direction, gadget instauré dans l’univers du Dream par fiston. On peut en distinguer un peu en fond de thème (Touchwood) ou avec force (Graffiti Street), mais ce sont plutôt des lignes de basses qui se perdent derrière des effluves de synthé très aseptisé Ce faisant, la musique du Dream manque de chaleur et de relief, devenant une musique plus synthétique que synthétisée qui plaît à une nouvelle génération de fans. Génération qui découvrira sur le tard les grands classiques du Dream. Voyez! Rien ne se perd et rien ne se crée. Phaedra pas dire que je suis borné et étroit d’esprit et que je reste dans ma stratosphère ancienne tout en rêvant à une réunion du Fab 3! En fait, TD est devenu un ordinaire groupe qui tente de faire du soft rock électronique, bien loin devant le New Age et aussi très loin derrière la vraie MÉ, se servant plutôt de son nom comme véhicule promotionnel que comme véhicule novateur. Je ne dirais pas qu’il s’agit du pire album studio du Dream, à ce niveau il est difficile de faire pire que Dead Solid Perfect, mais faut avouer que des titres comme Funky Atlanta, Spanish Love, Lifted Veil, Penguin Reference, Body Corporate et Girls On Broadway sont d’une nullité à suer et donne des sueurs froides aux écouteurs. Pas de folie, ni de structures audacieuses à la Electric Lion. Non!
Le monde de ROCKOON est placide et froid (eh oui, même avec Lifted Veil) et structuré comme une banane. Mais si vous aimez les rythmes faciles, les solos de guitares criants mais sans âmes et les percussions en canne qui roulent sur des synthés simplistes, c'est l'album qu'il vous faut. Il a été conçu afin d’attirer une nouvelle clientèle pour Tangerine Dream; des jeunes auditeurs blasés du synth-pop New Age et du New Wave rose-bonbon qui voulaient entendre du corsé. À tout le moins, les années 90 auront permis à ces nouveaux fans de découvrir du vieux TD. Était-ce le rêve caché de papi Froese, donnant ainsi un semblant d’immortalité (ou une vraie immoralité-c’est selon) à Tangerine Dream? Humm…le débat est lancé, si matière il y a! Un très pauvre album mes amis... Sylvain Lupari (30/09/11) *****
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