“Sorcerer 2014 est bien plus un happening qu'une bonne nouvelle avec une version sans âme qui rafraîchit un solide album que j'avais oublié sur le compteur du temps. Un rare point positif!”
CD 1 1 Search (4:17
2 The Call (4:52
3 Creation (8:03 4 Vengeance (6:05
5 The Journey (4:45 6 Grind (6:38
7 Abyss (7:49
8 Mountain Road (5:44
9 Impression of Sorcerer (6:04
10 Sorcerer Theme (3:49
CD 2
1 Approaching the Danger 5:44 2 Servant of Misery 4:48 3 Rain and Thunder 7:44 4 In the Mist of the Night 5:50 5 Nebulous Jungle Path 7:20 6 Distance and Hope 7:03
7 Jungle on Fire 8:32 8 Crash at Dawn 6:08
9 Fast Ride to Disaster 6:49
Eastgate 068 (CD 118:54)
(Electronic Rock, OST)
Il s'en passé des choses dans le temple d'Eastgate en un peu plus d'un an. De bons albums, d'autres plus douteux, des albums en concert sinon des répétitions de concert, une tournée d'adieu sur le thème de Phaedra et finalement cette nouvelle réédition de Sorcerer qui fut joué en concert à Vienne le 3 avril 2014 (on remarque que l'album est sorti à peine 2 semaines plus tard) en présence du directeur William Friedkin. La raison? Hormis le fait qu'Edgar, il en a tous les droits, tente de récupérer un meilleur partage des droits sur les vieux albums de TD (on se souvient des pauvres tangerinisation d'Hyperboria 2008 et Tangram 2008?), SORCERER 2014 serait aussi une nouvelle série d'Eastgate intitulée Virtual Eastgate Music & Arts où un Tangerine Dream très contemporain jouerait en concert des œuvres intégrales du TD vintage. À tout le moins, c'est ce que j'ai compris lorsque l'on furète le site d'Eastgate qui, fidèle à son habitude, reste toujours assez floue. Cette œuvre épique du trio Franke/Froese/Baumann est entièrement jouée pour la toute première fois dans son intégrité avec les six musiciens qui cimentent le groupe en tournée depuis 2012. Et je dois admettre que le résultat étend un baume de fraîcheur sur une œuvre que j'avais oublié sur le comptoir du temps. Les séquences, les percussions sont plus agressives alors que la guitare est très incisive, donnant ainsi un étonnant relief ainsi qu'une très riche ambiance à une œuvre qui a marquée toute une génération de cinévores et d'amateurs de musique aux ambiances tissées de fils noirs. Ce tout nouveau SORCERER 2014 cache aussi près d'une heure de musique inédite qui serait reliée à la musique du film de William Friedkin. Sur ce point, permettez-moi d'en douter! Avec tous ces bootlegs qui ont inondés la carrière du Dream, notamment les bandes sonores; il serait très étonnant que les voûtes d'Edgar cacheraient une musique inédite qui trop souvent n'a absolument rien en commun avec la musique originale du film. On oublie les ambiances sombres et spectrales de Main Title et on fonce tout de go vers l'hymne très séquencé de Search. Évidement, tout y est mais en plus lourd. Et ça cogne je dois l'admettre. Faut comprendre; 6 musiciens et une pléiade d'instruments très modernes versus 3 musiciens aux équipements très limités en 1977. La bataille sonique est inégale. La richesse musicale devient donc énorme. Donc chaque titre est brillamment joué et les ambiances sont nettement plus accentuées, donnant ainsi plus de relief à l'œuvre originale. Moi j'ai adoré cette version remodelée avec ses quelques 15 minutes supplémentaires de rythmes et des ambiances aussi lourdes et intenses que le film lui-même. Maintenant, est-ce une bonne initiative? Perso, je crois qu'Edgar a tous les droits sur sa musique et tant que c'est bien fait; pourquoi pas! Et SORCERER 2014 est très bien fait. Un DVD serait la cerise sur le sundae.
Maintenant le CD 2! Malgré que la musique soit assez bonne, on n'a pas vraiment l'impression que ça sort de la même époque. Il y a des titres qui s'y rapprochent par instants, comme Approaching the Danger et le très bon Jungle on Fire qui sonne comme le meilleur d'Edgar depuis des lunes ainsi que Fast Ride to Disaster qui vole l'approche séquencée de Search. On pourrait effectivement croire qu'il sort des sessions de Sorcerer. J'aime bien les ambiances bourrées de suspense du très ténébreux In the Mist of the Night ainsi que le rythme stationnaire aux séquences papillonnantes et aux percussions claquantes de Crash at Dawn qui offre aussi un nébuleux solo de guitare, mais cela sonne aussi très contemporain. La douce ballade brumeuse Servant of Misery semble sortir de sessions de la Sonic Poem Series. D'autres titres gargouillent de rythmes faiblards, comme Rain and Thunder et sa lancinante violoncelle, le très ordinaire Nebulous Jungle Path et le très redondant et sans fin Distance and Hope n'ajoutent rien de plus à l'œuvre originale.
Bref SORCERER 2014 est bien plus une belle surprise qu'une réédition sans âme. Je doute que cela soit un vrai album en concert. Je dirais plutôt que c'est un album en studio rejoué avec la même structure et programmation du concert du 3 avril 2014. Un concert en studio? J'opterais bien plus pour cela, quoi que tout sonne encore comme si tout était parfait…Comme un album studio! Mais peu importe! L’univers de Tangerine Dream nagera toujours dans la controverse depuis qu'Edgar a décidé d'en faire une machine à faire son argent de poche. Il en a tous les droits. Des fois les résultats sont bons, comme avec ce SORCERER 2014. J'ai déjà hâte à une possible sortie en DVD. Sylvain Lupari (04/06/14) *****
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