“The Sessions IV démontre que lorsqu'il n'y a plus de jus dans un citron, on ne peut le remplir avec le jus d'un autre citron… ”
1) 10.32pm Session Persepsjontransformasjon 27:27
2) 11.27pm Session
Four Degrees Parallax 36:42
Eastgate | 084 CD
(CD 64:09) (Berlin School)
Honnêtement, la barre était haute après The Sessions iii. Et c'est pourquoi je me questionne sur ces enregistrements que l'on met sur CD. Est-ce essentiel? Pas pour moi. Est-ce bon? Je ne crois pas! THE SESSIONS IV démontre que lorsqu'il n'y a plus de jus dans un citron, on ne peut le remplir avec le jus d'un autre citron…
Une nappe de brume installe les bases de Persepsjontransformasjon. Les bruits et chuchotements de la foule me font penser à un enregistrement de l'audience. Une aura de mysticisme enrobe cette introduction tissée dans des nappes de violon et une chorale sibylline. Des accords de clavier végètent ici et là, plaçant des accords funèbres dans une introduction pensée dans le mystère. Comme des accords de clavier, les sons percussifs atterrissent comme des riffs sans vie. Une belle nappe de mellotron élève le chant d'une flûte alors que les effets percussifs vont et viennent sans pousser une quelconque forme de vie rythmique. Le mystère fait place à des ambiances chthoniennes qui ornent cette ouverture figée dans une sorte d'improvisation calculée. Le séquenceur se met en mode rythme un peu avant la 8ième minute. Il subsiste encore beaucoup de tapage de la foule lorsque ce rythme chaotique et sautille maladroitement dans des sortilèges sonores étendus par des synthés en quête de vieux horizons sonores. Faire du neuf avec du vieux ou rien faire avec du neuf! C'est le dilemme de Persepsjontransformasjon qui, si parvient à faire décoller du rythme, cherche son noyau de créativité. Il y a de bons éléments, mais j'ai comme l'impression que tout à été dit lors des 3 premiers Sessions. Si le rythme part en trombe autour de la 14ième minute, il est prévisible. Toujours, j'ai cette impression d'entendre un enregistrement déficient. Et même ces éléments percussifs, comme des billes de marbre qui s'entrechoquent et qui d'habitude si séduisants aux oreilles, abondent, le charme est rompu. Soit à cause de son trop long décollage contre sa courte durée ou bien cette vision brouillonne qui remplie les minutes de Persepsjontransformasjon. La qualité sonore et le manque de dynamiste ont raison de ma patience et je saute à Four Degrees Parallax.
Déjà, le son est nettement supérieur et je sens la cohésion du trio. Des effets de clapotis d'eau, aussi présents dans Persepsjontransformasjon, jumelées aux nappes de synthé/violons me font penser à du Pink Floyd post Roger Waters. La flûte est de meilleur ton, de même que les cliquetis percussifs qui tintent sur les résonances d'un bon tapis spongieux de la ligne de basse. Nappes velléitaires et chorale de sirènes ornent une autre longue intro qui semble sombrer dans le néant autour des 9 minutes. La flûte rayonne toujours de ses chants lorsque le rythme lourd et nerveux escalade les ambiances autour des 13 minutes. Dès lors, Four Degrees Parallax fait sautiller ses basses séquences avec une fluidité finement saccadée. Plus dynamique, avec un surplus d'effets percussifs, le titre épuise ses changements de peaux, dont certains sans faire dans la dentelle, avec une cohésion rythmique cahoteuse qui nous amène à un genre de solos de séquenceur qui manquait nettement de dynamiste dans Persepsjontransformasjon. En fait, les deux titres se ressemblent beaucoup, trop pour occuper le même CD et j'ai une nette préférence pour Four Degrees Parallax. Même si je suis d'avis que ce THE SESSIONS IV ne soit juste pas assez bon au final pour en faire un CD. Encore une fois, une autre bonne idée du management de Thorsten Quaeschning, Ulrich Schnauss et Hoshiko Yamane (je n'ose même plus écrire Tangerine Dream parce que rien ici est Tangerine Dream!) qui nous a démontré à maintes reprises que l'argent sonne mieux que la musique!
Sylvain Lupari (02/11/19) *****
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