“Vous cherchez une alternative à la musique de Vangelis? C'est la réponse!”
1 Synaptics 4:57
2 Meet me in your Dreams 5:56
3 The Space Race 6:26
4 May 17 2022 7:07
5 The Age of Discovery 2:12
6 Propulsion 3:45
7 First Light of the Cosmos 3:30
8 Ripples in Time 5:25
9 A Shade of Silver 5:12
10 The Cyclic Model 6:56
11 The Equivalence Principle 2:50
12 Implications of the Cyclic Model 3:04
13 Deep Blue Descent 11:47
14 The Colors of Time 4:16
(CD/DDL 73:22)
(Symphonic E-Rock, Soundtrack, Progressive New Age)
Maudit que c'est beau de la musique! C'est souvent cette réflexion qui m'est venue à l'esprit en découvrant cette très belle œuvre imprégnée de romantisme et des parfums de Vangelis, on y trouve aussi des fragrances musicales de Mannheim Steamroller (Fresh Aire V et VI), qu'est THE COLORS OF TIME de The Amnis Initiative. Comme avec ses précédentes œuvres, Dennis Lodewijks propose une panoplie d'hymnes de rock électronique symphonique, où se greffent des phases de New Berlin School, qui sont centrés dans un univers cinématographique. Les couleurs du temps appartiennent à nos perceptions et l'imagination qui les stimule. Le multi-instrumentaliste et synthésiste hollandais ne souffre d'aucun complexe à ce niveau en proposant un solide album bien balancé entre des structures enlevantes et des songes atmosphériques qui sont toujours guidés par un sens inné de la mélodie tisseuse d'air obsédant.
Synaptics débute ce nouveau voyage musical avec une structure qui n'est pas sans rappeler certaines phases de rythmes dans Antartica. La structure est du genre mid-tempo et est propulsée par un jumelage très serré d'une ligne de basses séquences ondulatoire et des percussions au débit semi lent. C'est un titre à saveur cinématographique babylonienne avec une mélodie du type ver d'oreille qui est traînée par les lents staccatos tissés dans ces orchestrations de miel qui entourent la majorité des 14 titres de ce THE COLORS OF TIME. Meet me in your Dreams s'extirpe du silence avec un rayon de bourdonnements qui trace un long cercle duquel s'échappent différentes braises écarlates et ombres plus dramatiques. Ces braises deviennent des fredonnements conçus sur le principe de chants fantomatiques ayant une portée sibylline très émotive. Des basses pulsations structurent un débit trop lent qu'une ligne d’arpèges spasmodique fait tressailler en symbiose avec les chants sans âmes. Ce titre, notamment ses effets sonores, allume chez moi le goût de réentendre du Mannheim Steamroller et son Fresh Aire VI. J'aime lorsqu'un musicien est capable de connecter sa musique au sens du titre qu'il lui donne. À cet effet, Dennis Lodewijks fait preuve d'un sens de compositeur très visuel en liant sa musique aux différents thèmes de son nouvel album. Le rythme circulaire de The Space Race est le premier exemple qui me saute aux oreilles. C'est un New Berlin School sis sur deux lignes de séquences, une fluide et l'autre bondissante, qui supportent le chant grégorien du synthé. L'arrivée des percussions fouette la structure qui devient plus en mode rock électronique. Les synthés sont toujours de couleurs apocalyptique-futuristes du genre Blade Runner. Le musicien hollandais profite bien des 6 minutes du titre pour le faire transiter dans une phase ambiante et le repropulser dans une finale plus dynamique, autant pour le rythme que la mélodie. Autre titre un peu plus long, May 17 2022 propose une lente ouverture atmosphérique, qui s'étire sur presque 4 minutes, nourrie de vents, de bourdonnements et finalement de voix astrales. Le synthé y tisse des éléments mélodramatiques avant que des martèlements de percussions métalliques et des explosions de timpanis structurent une marche de guerre bien cadencée et surtout très motivée, sous des cors à la Vangelis et des brises de voix grégoriennes. Le rythme est en mode lento ascendant mais fort, quasiment de sang babylonien, et soutenu. Les orchestrations et les explosions ainsi que les roulements de percussions et ces chants cuivrés du synthé varient leurs intonations afin de bien faire frissonner notre âme. The Age of Discovery me fait penser à ces intermèdes au piano de Jackson Berkey dans les univers des Fresh Aire du groupe de mormons du Nebraska. C'est tendre, mélancolique et assez poignant. La musique de Propulsion est conforme avec le sens du titre. C'est un gros rock électronique orchestral avec de solides percussions, des pads et riffs de claviers nerveux et surtout de très bons solos de synthé.
C'est une brume grondante qui ouvre la structure lente de First Light of the Cosmos. Les synthés ont une dimension pharaonique avec des chants immenses dont les harmonies restent assez saisissantes. Même si le titre utilise des percussions, sa cadence reste animée principalement par des orchestrations qui font très Vangelis dans le style Antartica. Ripples in Time suit avec un rythme entrainant dans une texture plus électronique et légèrement spasmodique née d'une bonne fusion batterie et séquenceur. Le synthé y tisse de belles lignes de mélodies et de bons élans orchestraux avec une nuée de violon aux airs cadencés. A Shade of Silver débute avec une splendide ode à la flûte. Le chant est émotif, flirtant avec le style poignant du New Age, avec des modulations dans la procession de la nappe de basse. Et comme si ce n'était pas assez, une chorale des nymphes astrales et une splendide mélodie couchée par un pianiste nostalgique hissent le titre dans le rang des incontournables si on veut faire une compilation de musique mélancolique pour faire pleurer. Que d'émotivité! Les cors et les trompettes célestes nous ramènent à ces classiques de New Age contemporain, je pense entre autres à Voices et Oceanic de Vangelis. Une vive ligne de basses pulsations et le débit sec des percussions propulsent The Cyclic Model dans une phase de rock électronique spasmodique. C'est très entraînant et les frappes incisives de la batterie électronique font convulser le rythme dans des brumes orchestrales qui laissent échapper des solos remplis de chagrin. Ténébreux et mélodieux, The Equivalence Principle est un court intermède atmosphérique qui est couché sur une nappe de drones sur laquelle flotte une mélodie gémissante d'un synthé aux parfums musicaux de Blade Runner. Cercle rythmique constitué sur une solide ligne de basses pulsations dans un rock électronique symphonique, bondissant sur sa texture caoutchouteuse, Implications of the Cyclic Model est un autre titre vivant qui est propulsé sur un bon jeu de batterie électronique et des pads de synthé harmonieux. Très accessible et entraînant, il précède le titre le plus atmosphérique de l'album en Deep Blue Descent dont l'introduction, une descente sphéroïdale, respecte sa vision cinématographique. Des effets de bulles d'eau, une mélodie processionnelle descendante, des arpèges à la mélodie rompue, des élans de rythmes cassés, des brises qui nous attire dans le plus profond du bleu océanique et des crissements de synthé remplissent la dimension de ce titre qui flirte avec les 12 minutes et dont la qualité immersive est indéniable. La pièce titre termine THE COLORS OF TIME avec un rythme structuré en mode ballade accrocheuse. Les synthés font foi de tout avec des arrangements et des harmonies qui tissent une démangeaison musicale incurable. Encore une fois, nous sommes dans les frontières de Vangelis, des années 88 à 96. Surtout la période de The City à 1492: Conquest of Paradise. Impossible de ne pas aimer, si on aime la mélodie!
Cette dernière phrase s'applique aux 73 minutes de THE COLORS OF TIME qui est un album aussi impressionnant que ses orchestrations pharaoniques. Du rock électronique symphonique à des mélodies d'un New Age progressif en passant par un léger flirt avec le New Berlin School, ce nouvelle album de The Amnis Initiative propose une musique très intense avec de bonnes envolées rythmiques qui ne prohibent en aucun moment le sens inné de la mélodie qui assiège les 14 structures de cet album très bien réalisé qui est autant disponible en format CD manufacturé qu'en format digital à partir du 10 mars prochain. Je le trouve légèrement supérieur à Alternate Timelines et Ejection, les 2 précédents albums Dennis Lodewijks qui confirme son immense talent de compositeur, de mélodiste et d'arrangeur orchestral. Vous cherchez une alternative à la musique de Vangelis et des meilleurs moments de Mannheim Steamroller? The Amnis Initiative est la réponse à cette quête!
Sylvain Lupari (05/03/23) ****¾*
Disponible au The Amnis Initiative Bandcamp et chez Groove nl
(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)
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