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Writer's pictureSylvain Lupari

THE FOURTH DIMENSION PROJECT: Stardust (2021) (FR)

Un très bon dl qui vaut le prix demandé avec une MÉ fortement parfumée d'Edgar

1 The Doppler Effect 4:32

2 Dream of Stars 4:46

3 Back to Life 2:53

4 Mirror Dimension 7:09

5 Wormhole 6:33

6 When the Sun Touches the Sea 2:46

7 Space and Time 6:39

8 Stardust 5:35

9 Sea of Galaxies 7:08

(DDL 48:04)

(Berlin School E-Rock)

Il s'est écoulé plus de 2 ans entre Cosmic Waves et STARDUST. Un single, Space and Time, a fait patienter les nouveaux fans de The Fourth Dimension Project qui se demandaient si Cosmic Waves était un feu de paille. Eh bien non! Dans une brochette de titres qui flirtent avec un manque d'homogénéité, Péter Pósafalvi, l'homme-orchestre derrière TFDP, démontre un flair pour l'aspect harmonique dans des enveloppes musicales créatives qui semblent s'inspirer un peu plus de Johannes Schmoelling que Peter Baumann, sinon Tangerine Dream.

Mais parfois il peut nous passer un Techno-Funk entre les oreilles, comme avec la basse affamée de The Doppler Effect qui complète l'amorce rythmique des basse-séquences agitées en mode musique de danse. J'aime ce combat entre les deux structures où un Funk lancinant se moque de l'agitation des basse-séquences sautillant avec une énergie doucement refreinée par des nappes de synthé anesthésiantes. Les vagues oscillatoires structurent une phase énergique qui nous amène vers une deuxième partie toujours aussi entraînante où c'est au tour d'une guitare aux solos rêvasseurs de maintenir la musique dans son état Funk-New Age. Les étoiles chantent le prisme réincarné sur un lit cosmique. Dream of Stars nous transportent ailleurs avec des accords de guitare déroulant un fil de mélancolie dans une ouverture qui nous propose un down-tempo morphique comme 3ième phase de ce titre lyrique. Il y a beaucoup de matériel pour même pas 5 minutes dans cette ballade, dont les souffles mélancoliques de Le Parc et cette guitare faisant rouler ses solos harmoniques sur les miroitements d'une rivière se faisant dorer au soleil, sont les clés d'un univers enchanteur et pas trop difficile à apprivoiser. Sombre et triste, Back to Life étend ses notes de piano-clavier avec une attention pour faire lever et courir les poils sur mes bras. Les arrangements sont à faire soupirer les plus durs dans une vision mélodieuse qui n'a rien à envier au New Age. C'est beau depuis le début. Mais est-ce que c'est ce que nous voulions? Un séquenceur sonnant comme un xylophone ouvre les premières mesures de Mirror Dimension. La dimension sonore fait par contre entendre un genre de piano sculpté mécaniquement une ligne de rythme dans une brume remplie de fredonnements astraux. Une ligne plus vive surgit après les 40 secondes, amenant le titre vers un duel entre le rythme et sa mélodie, toutes deux séquencés. Des accords résonnant comme ceux du Dream des années Miramar taillent de plus près cette mélodie qui s'aventure dans un rock électronique statique. Ce rythme électronique ralenti assez tôt pour reprendre son air d'ouverture. Après quelques secondes d'hésitations, et un peu avant la 4ième minute, Mirror Dimension devient alors posséder par un esprit des rythmes de Ricochet et nous fait voyager dans le temps des années 72-73 avec un superbe titre à deux visages. Très bon! La première partie comme la seconde.

Ce qui nous amène à Wormhole qui ne perd pas de temps à libérer sa folie par une structure spasmodique qui surprend en ajoutant des éléments contemporains dans cosmique des années 70 endiablé par des percussions électroniques. Le rythme est entrainant et la guitare, l'instrument principal ici, sonne comme celle d'Edgar Froese dans Force Majeure. Les percussions sont excellentes et créatives sur ce titre. Une guitare électrique sur des clapotis d'eau, ça donne toujours un cachet romantique. C'est ainsi que When the Sun Touches the Sea écoule ses 3 minutes. Space and Time propose d'entrée de jeu un rythme ascendant trop animé pour être un Berlin School. Animé et statique, il sert de nid à une guitare qui exécute des sobres solos sur une structure qui perd graduellement de son dynamisme quelques 15 secondes après la seconde minute. Péter Pósafalvi nous gratifie dès lors une 60taine de secondes atmosphérique qui se termine abruptement dans un mélange de Reggae et de Funk. Un rythme saccadé qui est assez entraînant propice à des bons élans de la guitare qui est pas aussi magique que cette basse qui nous fait lever le pied… comme si on voulait danser assis. Eh oui, les parfums de Tangerine Dream sont présents sans bon sens 😊! J'aime aussi cette basse qui implante un rythme ambiant et absent dans la pièce-titre. Stardust flotte entre deux zones avant d'éclater pour un Électronica pas encore mature pour la danse mais bien confortable pour écrire d'autres solos pour cette guitare qui s'est emparé de l'esprit de STARDUST depuis le tout début. Et c'est une guitare toute triste qui inaugure le frotte-bedaine qu'est Sea of Galaxies. Ces solos harmonieux restent d'une nostalgie à écrire une lettre à notre passé afin de savoir ce qui a mal viré pour nous amener là où on est en ce moment. Moi j'aime bien, la guitare reste sobre entre ses deux tons afin de distinguer le refrain du couplet. Même que parfois, elle me donne ces frissons qui nourrissent l'âme. Évidement, je m'attends à un changement de direction, même s'il reste moins deux minutes au cadran de STARDUST. Un changement qui n'apporte rien, même en flirtant avec une essence plus rock qu'Électronica. J'aurais coupé ces 90 secondes afin de laisser continuer Sea of Galaxies sur sa route de la mélancolie.

Un rare faux-pas dans un album bourré de ses charmes avec des structures en mouvements continuels. Si les changements de directions dans certains titres sont télégraphiés assez tôt, le plus bel atout de STARDUST est cette influence d'Edgar à la guitare qui le distancie de Cosmic Waves. Encore une fois, The Fourth Dimension Project nous démontre sans trop de difficulté la maîtrise dans son écriture qui possède un flair harmonique sans équivoque. Et j'aime cette influence du Dream dans ces compositions qu'il imite à la perfection, mais dans une autre vision que celle de Arc, Redshift et autres…

Sylvain Lupari (21/08/21) ***¾**

Disponible au TFDP Bandcamp

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