“Très bon et mélodieux, c'est de la MÉ top-notch avec une touche de New synth-pop”
1 Home Without The Journey 27:48
2 Carbon Statues 11:26
3 Cool Blue and the Plough 12:19
(DDL 51:34)
(Ambient, EDM, New Synth-pop)
À la fois triste, mélancolique et superbement poétique HOME WITHOUT THE JOURNEY est un sublime complément à Grey Mirrors, paru en 2004. Un opus qui nous avait ému tant par l'intimité artistique de Andy Condon que la complexité de ses émotions dépeintes dans un maillage entre une poésie aussi paradisiaque qu'obscure. D'un autre côté, l'aspect sauvage des rythmes de la nouvelle musique électronique issue de la Trance, Techno ou encore néo synth-pop trouvait écho à ces phases mélancolies, balançant à merveille ambiances et rythmes. Ici, ces rythmes sont plus tempérés sur 3 longs titres nous enveloppant d'une aura atmosphérique qui n'a d'égale que la vision mélancolique de The Glimmer Room.
La pièce titre nous plonge au cœur de cette ambiguïté en offrant une structure en mouvement ayant une belle empreinte sonore avec des effets sonores qui aident à imaginer l'histoire. De l'eau grouille dans une faune ornithologue secouée de longs souffles bourdonnants, et d'autres haletants, créant une introduction sombre malgré les douceurs mellotronnées d'une flûte solitaire qui se colle à un piano tout aussi délaissé. Quoique mélodieuse et parfois orchestrale, l'introduction de Home Without the Journey reste sombre et triste. Un synthé nourrit cette morosité avec des faibles oscillations qui amplifient l'écho d'un rythme statique. De belles boucles circulent dans ce corridor qui apparaît hermétique, avant que des percussions feutrées propulsent le rythme vers des horizons plus libres, là où les sirènes surprennent toujours l'ouïe. Chants célestes immergés dans des effets sonores rauques, Home Without The Journey prend son envol séquencé en mi parcours avec de bonnes séquences rotatives qui sont noyées sous de bons solos de synthé. Un moment lourd et fort animé qui s'éteint lentement dans de légers souffles métalliques et de belles vocalises de sirènes galactiques. Carbon Statues offre une intro austère et ecclésiastique où des cloches de prières se fondent à une noirceur vocale très monastérielle. Un titre planant et relaxant aux émotions à fleur de peau avec de belles phases mélodieuses, notamment ce petit tourbillon de clochettes qui ondule sous un mellotron qui couvre les paroles de Robert Oppenheimer. Les fans de Michael Stearns ne seront jamais assez rassasiés. Cool Blue and the Plough est le titre le plus vivant de HOME WITHOUT THE JOURNEY. Une sombre ouverture avec un vent métallique et une orgue dont les basses pulsations se perdent dans les ondulations d'un synthé discret amène une lente procession. Cette ténébreuse marche s'anime sur un clavier nerveux dans une structure statique. Cool Blue And The Plough finit par éclore sur les boucles minimalismes d'une guitare sur un rythme léger qui tourbillonne lentement dans une limpidité mélodieuse à faire frissonner l'épine dorsale. Beau, romanesque et superbement mélodieux, à l'image de HOME WITHOUT THE JOURNEY.
Sylvain Lupari (29/12/08) ***½**
Disponible au The Glimmer Room Bandcamp
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