“Encore une très belle surprise avec une grande diversité de rythmes”
1 Signals 13:26
2 Return to Earth 10:16
3 Time Slip Palindrome 3:20
4 Half Light 7:03
5 The Lost Voice of Reason 7:58
6 Go Green 11:00
(DDL 55:03)
(Progressive EM, Krautrock)
Plus de 5ans après Songs From The Engine Room Part One, l'équipage d'un seul homme de The Jupiter 8 revient des limbes intergalactiques d'une musique psychédélique et électronique des années 70. L'unique OJ revient ébranler les temples de la MÉ en créant un fulgurant album où la MÉ est assiégée par des rythmes durs, lourds et sauvages. SONGS FROM THE ENGINE ROOM Part II est un puissant et un étonnant album bourré de rythmes endiablés sur de belles complaintes de synthé et guitares. Un métissage d'univers musicaux parallèles qui puise son énergie et ses influences à travers les hauts et les bas du 21ième siècle.
Des bruits autant métalliques qu'électroniques percent le silence en ouverture de Signals. Une longiligne nappe ondule sinueusement sous le moulage d'une basse solitaire et des effets sonores électroniques. Une intro hétéroclite transportée par des ondes de synthé aux tortueuses oscillations débauche un rythme soutenu par de sobres percussions et une belle ligne de basse aussi lourde que vivante. Léger et frivole, Signals flotte au-dessus d'un rythme qui bat sobrement la cadence sous de belles strates, parfois statiques et parfois harmonieuses, d'un synthé qui libère ses solos parmi une panoplie d'effets sonores analogues et cosmiques virevoltant sur un rythme qui graduellement augmente sa cadence pour embrasser une légère emprise technoïde vers la 2ième partie. Un soft techno bien ancré sur une bonne basse et des percussions légèrement claquantes qui tournoie avec ivresse autour des multiples et hybrides strates d'un synthé toujours aussi harmonieux et cosmique. Lourd et incisif, Return to Earth est le point de rencontre entre le rock et l'électronique. Le résultat bouffe la tapisserie des murs. Un gros rock électronique qui embrasse les arômes de Death in Vegas sur Scorpio Rising. Le rythme est pesant et bien cadencé avec de bonnes percussions, qui semblent tellement réelles, de bons riffs d'une guitare qui ne donne droit à aucun solo et une basse lourde à faire trembler une structure folle, comme celle de Faith No More. Ses équipements de base façonnent un rythme pesant et infernal, entouré de subtiles strates d'un mellotron qui échappe ses fredonnements célestes dans cette dualité des mœurs et rythmes sur un synthé aux harmonies qui accrochent dès le départ. Un autre titre canon!
Mélancolique et solitaire, Time Slip Palindrome est un blues qui fait chanter sa guitare sur une structure galactique funky, hoquetant de sa rythmique saccadée. Half Light est une étrange ode métallique qui se dandine sur une belle ligne de basse et des percussions qui tracent un léger rythme groove. Une basse fait osciller ses accords dans un univers atone qui est entouré d'une fusion de strates guitares/synthé ululant dans un univers Robert Fripp. Une structure inerte mais imbibée d'une vie cosmique où les strates serpentent et s'accouplent dans un sinueux mouvement de schizophrénie cosmique.
The Lost Voice of Reason est sculpté dans le même moule que Half Light, sauf que le rythme est progressif, quoique léger, sur un maillage de strates et nappes de guitares/synthé, mais une guitare plus omniprésente et un peu inspiré du style Manuel Göttsching. Go Green est la pièce maitresse de SONGS FROM THE ENGINE ROOM Part II. Après une intro aux effluves des années 50 qui stagne dans un immobilisme corrosif, de lourds riffs de guitares errent et résonnent en boucles alors que des percussions et une basse pesante dessinent un rythme lourdement saccadé. Des riffs, dont l'écho crée un rythme lent où la basse galope nerveusement sur une structure amplifiée par des mouvements saccadés des riffs de guitare. La structure rythmique devient folle et incontrôlable. Des accords de claviers et des strates de guitares surplombent cette structure frénétique, lourde, métallique qui s'égare dans un bref moment de tranquillité avant de rebondir, nourrie par de furieux solos de guitares. Un superbe titre frénétique, mais tout de même assez harmonieux, qui déroute et fascine comme tout ce qui gravite à l'intérieur de SONGS FROM THE ENGINE ROOM Part II. Un superbe album qui nous surprend constamment par la diversité de ses rythmes, tantôt sauvages et endiablés, tantôt abstraits et ambiants, sur des approches musicales créatives accrocheuses et envoûtantes comme un gros album de psychédélique synth-pop.
Sylvain Lupari (06/12/10) *****
Disponible au Jupiter 8 Bandcamp
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