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Writer's pictureSylvain Lupari

TM SOLVER: Line on Glass (2012) (FR)

Line on Glass est un très bon album aux rythmes et ambiances qui traversent les univers de Robert Schroeder et Software

1 Fall 10:41

2 Tunnel 8:12

3 Curve Dance 8:54

4 Crystal Peak 8:34

5 Trimming Sinus 13:42

6 Ophelia 12:28

7 Quaver 15:41

(CD-R/DDL 78:13)

(New Berlin School, IC Music)

Plus je découvre le label Allemand SynGate et plus je découvre un univers électronique qui me rappelle les belles années du label Innovative Communication qui mettait en lumière les obscurs talents de la New Berlin School des années 80. Après Fratoroler et son superbe Looking Forward, c'est maintenant au tour de Thomas Meier, alias TM Solver, de séduire mes oreilles avec son 4ième album LINE ON GLASS qui surfe sur les ailes d'un New Berlin School aux fluides harmoniques aussi envoûtant que ses rythmes morphiques. Couché sur 7 titres qui comblent les 80 minutes disponibles sur les minces galettes argentées, LINE ON GLASS est un succulent voyage musical qui ravive nos souvenirs de l'ère IC avec des rythmes et ambiances qui croisent les univers de Robert Schroeder et de Mergener/Weisser, alias Software.

Hypnotique et envoûtant, Fall nous ramène dans les terres d'un New Berlin School onirique. De fins tambourinements de séquences et de légers riffs d’un synthé dont les accords éclatent tels des gouttes d'eau dans l'espace en initient une ouverture qui cheminera tout au long de ses 11 minutes sur un superbe rythme morphique. Ce rythme cosmique, vitaminé par de douces percussions et caressé au hasard par des larmes d'un violoncelle, tournoie dans des nuages de brumes et des vocales célestes. Tranquillement ce délicieux album se forge une agréable entrée dans nos oreilles. Et c'est sans attendre que Tunnel fait suite à Fall avec sa caravane d'accords suspendus entre deux sens, traçant une lente et discrète procession qui flotte parmi des brises métallisées et des cerceaux difformes aux tonalités opalines. Des ions aux timbres métalliques s'entrechoquent et résonnent pour ouvrir Curve Dance, premier titre de LINE ON GLASS à offrir un rythme un peu plus accentué. Mais ça reste un rythme plutôt doux avec des séquences qui bondissent avec retenue, multipliant leurs impacts sonores sur une structure qui avance à pas de loups. Des percussions aux frappes aussi feutrées que métalliques retentissent tout au long de ce parcours musical qu'un synthé aux brises fantomatiques érafle d'ululements creux et de souffles argentés. Crystal Peak est un beau titre avec des rondeurs légèrement funky où un rythme sautillant est constamment câliné par des lignes de synthé pleines de mélodies fruitées et de chœurs harmonisés. C'est extrêmement envoûtant et les séquences aux formes de percussions creuses sonnent tellement comme un croisement entre l'univers digital de Klaus Schulze et celui plus harmonique de Robert Schroeder que c'est un véritable délice.

Peu importe la variété des rythmes ici, ils sont toujours revêtus d'un voile hypnotique. Trimming Sinus épouse un peu la tangente de Curve Dance avec un rythme qui hoquète finement au travers un synthé aux fines mélodies flûtées. Ce rythme délicatement spasmodique suit une tangente évolutive avec des ions multicolores et multisonores qui sautillent et tintent dans une enchanteresse forêt recouverte de suaves mélodies soufflées par un synthé lyrique qui échappe ses voix, ses lamentations de violoncelle et ses brumes mystiques avec une approche harmonique qui rappelle la période transitoire de Klaus Schulze. Un autre titre très fort est Ophelia, une longue et belle ballade lunaire qui me rappelle un peu les approches rêveuses de Robert Schroeder en début de carrière. Une guitare acoustique éparpille ses notes mélancoliques qui flottent dans des brises éthérées et dans des chuchotements des cymbales feutrées qui moulent une spirale finement hachurée. Elle tournoie dans un décor féérique, capturant des accords de synthé qui scintillent dans des souffles argentés alors que de discrètes pulsations moulent un lent tempo morphique qui toupille avec une ivresse contagieuse. Toujours aussi mélodieux et évasif, le synthé infuse de belles lignes d'embrun et de poésie électronique qui chantent et errent autour des percussions devenues un peu plus claquantes mais jamais bruyantes, confinant Ophelia dans une ballade onirique truffée par les milles et une mélodies brumeuses du synthé. Quaver est un délicieux voyage dans les temps embryonnaires du New Berlin School et des rythmes cosmiques de Software. Son intro est moulée dans une étrange frénésie de jungle intergalactique qui cerne un mouvement séquentiel titubant. Peu à peu le nuage de fébrilité collective se dissipe, faisant place à un mouvement séquencé à large boucle titubante qui zigzague sous des riffs d'un synthé et de ses lignes mélodieuses. Des lignes qui flottent et ondulent avec tendresse sur un rythme qui accentue une cadence toujours morphique que des couches de brouillard imbibent d'une envoûtante enveloppe cosmique. Quaver étend ses 16 minutes avec la même vision poétique et cosmique qui était le fer de lance de Software. Les séquences brodent un rythme légèrement saccadé et finement spasmodique. Un rythme doux, morphique et hypnotique alors que les synthés lancent des lignes de brume et des syllabes électroniques ainsi que des solos rêveurs. Des éléments qui forment la pierre angulaire de ce très bel album de TM Solver.

Sylvain Lupari (25/08/12) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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