“C'est un fascinant album de musique ambiante plein de bouts de thèmes mélodieux qui se répètent sans jamais créer de redondances”
1 Meditation No.1 - 1 17:23
2 Meditation No.1 - 2 16:29
3 Meditation No.1 - 3 24:34
(CD-R/DDL 58:26)
(Minimalist Ambient Music)
C'est Tonal Assembly, comme pas tout à fait! C'est plutôt Dr. Taede A. Smedes qui présente un nouvel de Tonal Assembly qui présente un nouvel artiste, non un nouveau projet. En fait c'est Tonal Assembly qui présente The Arkhive: MEDITATION No.1. Un peu mélangeant!? Débroussaillons le tout…MEDITATION No.1 est un projet parallèle à celui de Tonal Assembly qui a pris forme par un soir où Dr Smedes essayait des trucs avec des plug-in de piano lorsqu'il constata qu'il y avait quelque chose de spécial dans une série d'accords. Il élaborait ce début d'un truc ayant pris forme dans son subconscient jusqu'à trouver ces bribes de mélodies désaboutées qui vous charmerons tout au long des trois chapitres de cet album. Voyant un potentiel devant ces vers de piano, il s'ensuivit une période de fécondation où Smedes cherchait une façon d'intégrer des sons autour de ce qu'il appelait la beauté surnaturelle d'une musique minimaliste. Eh, non…rien ici ne sonne comme Lost And Found In Imaginary Landscapes.
C'est avec une délicate série de notes serpentant les cimes, puisqu'une délicieuse pomme pendouille au bout d'une haute branche, que débute Meditation No.1 – 1. Dès lors, des cui-cui électroniques chantonnent et leurs effets de réverbérations deviennent de lointains cerceaux qui se moulent à une autre série de notes de ce piano songeur. Ces effets de synthé, papillonnant comme ces monarques à la recherche de vents ou tombant tout simplement sans jamais atteindre le sol, accompagnent la marche silencieuse du piano que Dr. Taede A. Smedes trimballe en ses moments de mélancolie. Ces notes pensives vivent avec des timbres parfois illuminés, comme austères, jouant sur les cordes de la mélancolie comme sur celles de ces bonheurs éphémères. Suivant parfois le courant des effets sonores intégrés ou jouant tout contre ces courants, les mélodies ont parfois cette légèreté de vivre comme ces lourdeurs aphasiques des moments les plus sombres d'une journée. Alors que d'un côté les effets sonores se veulent les reflets du piano, il arrive que parfois ils sont très au sud par rapport à celui-ci. Ces déséquilibres sont ce qui fait que l'on peut écouter les 3 parties de MEDITATION No.1 sans trop ressentir les effets de redondance qui sont même absents après des écoutes en boucles de ce surprenant album.
Surtout que Meditation No.1 - 2 ajoute quelques notes supplémentaires à ces bouts de vie mélodiques et utilise plus la motion couches de piano par-dessus couches de piano. Ce faisant, on y trouve les meilleurs moments de cet album alors que Taede Smedes fait littéralement danser ses doigts sur ce faux piano qu'il fait articuler comme un vrai. Plus de passion veut aussi dire la même chose pour les effets sonres qui obscurcissent le ciel magique de Meditation No.1 – 2 de moments d'une infinie tendresse, donnant ainsi la chair de poule à mes battements de cœur. Le seul rythme que j'ai entendu dans MEDITATION No.1! Il y a des moments dans cet album où j'ai eu cette impression d'entendre un croisement entre Philip Glass et Raphael, tant l'expérimentation et la mélodie New Age s'affrontent dans les plus obscurs recoins de cette seconde partie. Et si nous sentions que la fin de Meditation No.1 – 1 injecterait du souffle à Meditation No.1 – 2, le même principe s'applique à Meditation No.1 – 3 où les parfums de Mannheim Steamroller et ses magnifiques Interlude emplissent mes oreilles de nostalgie. Plus sombre et nettement plus ésotérique, cette troisième partie est aussi la plus explosive avec ses éclatements de passion qui surviennent dans d'intenses phases de retenues qui dépassent du jupon trop facilement.
Un deuxième volet est déjà en préparation pour les nouvelles aventures minimalistes de Meditation. Je n'ai rien contre l'idée puisque c'est effectivement très beau. Ça serait juste par contre trop dommage que Taede A. Smedes ne se concentre que sur ce projet au lieu de celui de Tonal Assembly qui avait été un des bons albums en 2019.
Sylvain Lupari (29/10/20) *****
Disponible chez Groove nl
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