“Un merveilleux album plein de surprises à découvrir à chaque nouvelle écoute. C'est presque la perfection...”
1 Evolver 10:02
2 Frozen Circuitry 16:48
3 Communique 5:02
4 The Search 7:04
5 Time Drive 6:20
6 The Doll 5:10
7 Circuitry (Regeneration) 7:43
(CD/DDL 58:13)
(Sequencer-Based England School E-Rock)
Vous vous rappelez de Exit To Nowhere? C'était il y a 4 ans où mes tympans étaient encore capables de digérer la pluie de décibels qui mangeait les 63 minutes de cet album. Eh bien, 4 ans plus tard, Transceive nous revient avec une suite tant attendue… et aussi mortelle pour ceux qui ont une peau de fesse à la place des tympans. Ouf! Il y a de la dynamite au pouce carré dans ce FROZEN CIRCUITRY! C'est dans un tintamarre industriel que s'installe Evolver. Si les strates aux odeurs de métal tordu emplissent son ouverture, les percussions, tout simplement géniales en passant, qui suivent l'acheminent vers un solide rock électronique tonitruant. Ce rythme est soutenu par des mitrailles de batterie et un splendide effet de ralenti qui, attaché à ses secousses spasmodiques rythmiques, nous rappelle comment Transceive, et son maître à penser Steve Nelson, est intimement lié par les influences de Mark Shreeve. Les solos et les harmonies diaboliques de synthé qui planent dans ce tumulte rythmique en sont une preuve irréfutable. Ça bouge et ça explose constamment, surtout pour les 2 premiers titres, avec une éclatante tonalité contemporaine. Tout est vif et saccadé dans l'univers de FROZEN CIRCUITRY. Faut surveiller les décibels parce que je suis convaincu qu'ils défoncent les normes de sécurité établie 😊. Finalement, disons que ce dernier album de Transceive est à la musique électronique ce que Ace Of Spades de Motörhead est au rock. Évidemment, ce n'ai pas juste bruyant, quoique j'ai eu besoin de quelques écoutes pour me familiariser à ce son cru et métallique de FROZEN CIRCUITRY. Il y a de la très bonne MÉ évolutive avec un séquenceur qui aime lancer des lignes minimalistes sur des structures tabassées par de furieuses et lourdes percussions qui redirigent les rythmes dans des fracas couverts par des nappes de synthé hurleuses. J'écrivais donc que Evolver est un gros hard-rock électronique alimenté par un séquenceur qui fait dribbler ses ions par saccades afin de soutenir cette mélodie spectrale chantée par un synthétiseur qui n'arrive pas à égaler la force brut cette enveloppe sonore dominée par le séquenceur et des percussions endiablées. Les lignes de rythmes tournent dans un carrefour où s'entrecroisent séquences et percussions et où claquent constamment des billes remplies d'effets claqueurs. Le titre se dirige vers sa phase atmosphérique qui honnie toute emprise ambiante pour privilégier une phase de rythme statique survoler par des harmonies d'un synthé qui lance de très bons solos. Des solos musicaux et aériens qui nous amène à cette superbe finale où le piano électrique sculpte une autre de ces mélodies digne d'un Halloween métaphysique coulant dans les emprises de Redshift.
La longue pièce-titre propose une ouverture cousue dans la sournoiserie avec une pulsation menaçante irradiant dans une faune nourrie par les lentes ailes des impulsions de synthétiseurs Ça donne un moment ambiant très fort au niveau son. Tant que c'est parfois difficile d'identifier les visions de Transceive. C'est autour des 4 minutes que le séquenceur charge les ambiances avec une menace rythmique en suspension. Une menace qui pédale dans le vide en écoutant ces violons noirs dessiner une mélodie sans suite dans son linceul orchestral. Tout se met à gronder en amont alors que le séquenceur touche le sol afin de faire gambader ses ions indisciplinés dans une mélodie tellement criarde qu'on en oublie ses larmes éparpillées dans cet amas de bruits. La mélodie flottante dans un ciel lourd et noir de ces tonalités plaquées à ses quatre coins et le rythme courant en tous sens aux pieds de ces orchestrations, Frozen Circuitry émiette ces antagonistes dans une rencontre où tout fusionne dans une aciérie chimérique. De là sortira un autre mouvement du séquenceur et ses rodéos qui flirtent un peu avec les ambiances cosmiques de Jean-Michel Jarre et les visions d'horreurs théâtrales de Mark Shreeve. Ce titre, qui demande plus qu'une écoute séduira finalement les amateurs de Tangerine Dream avec sa structure évolutive qui semble connecté à cette tonalité et à cette impulsion rythmique à la Silver Scale.
Communique me réjouit avec son ouverture à la Synergy dans Metropolitan Suite. Les strates de synthé-violons dansent dans un staccato qui accueille de bons solos. Le rythme s'installe avec de bonnes percussions martelant cette symbiose orchestrations et solos d'un synthé créatif au niveau des émotions. Ce qu'on croyait être une ligne d'arpèges mélodieux devient une ligne de rythme qui se fait courir après pour dompter cette mélodie infernale et moqueuse qui finalement va assez bien avec les denses orchestrations. Un très bon titre où l'intensité est au rendez-vous, tant dans la mélodie que les effets orchestraux, sans oublier ce très bon solo vers la finale. Une finale du genre à donner des frissons, un peu dans le genre de Kashmir par mes potes de Led Zeppelin. Un très bon titre qui démarre assez bien cette collection de 5 petits titres dans FROZEN CIRCUITRY. The Search est un titre intense avec un tic-tac constant qui magnétise notre écoute sur des effets cinématographiques et autres effets sonores. Même stationnaire, le rythme est fluide de son horlogerie forte et intense alors que le synthé tisse des solos perdus dans les illusions des orchestrations à la limite élaborées par un schizophrène paranoïaque. Rampante, la ligne de basse est aussi importante ici que les ions sauteurs qui débordent du séquenceur. Après un gros 2 minutes atmosphériques, un tango à la Jean-Michel Jarre poli la surface de Time Drive, un genre de truc qui mange l'oreille tout en créant une dépendance. Un ver d'oreille monté sur une sublime mélodie que l'on peut aisément siffloter. Ça fait très Ultravox comme mélodie et c'est sur un bon rythme entraînant avec des séquences qui dribblent pour mieux s'arrimer aux percussions. Dans mon iPod section titre de 2000! Que dire de The Doll sinon que la mélodie horrifiante qui danse de son enveloppe virginale est à donner des sueurs dans le dos. Steve Nelson réussit ici à créer un environnement maléfique qui sied à une poupée vivante. Circuitry (Regeneration) termine ce dernier album de Transceive avec un séquenceur hyperactif qui fait sauter vivement ses ions fous dans une structure linéaire avant de prendre un virage insensé. Un virage vif qui rage dans une enveloppe sonore dense et intense qui sert plus de décoration que d'éléments harmonieux. Deux petits tours et le titre finira là où il a débuté, n’apportant rien de plus à FROZEN CIRCUITRY. Un puissant album qui m’a fait changer d’écouteurs, tant la charge sonore faisait vibrer mes Beats Solo. Ça coulé nettement mieux, avec une bonne dose de musicalité avec mes Sennheiser. Mais au final, un merveilleux album plein de surprises qui se laissent découvrir à chaque nouvelle écoute. C'est près de la perfection! Chapeau Steve…
Sylvain Lupari (01/12/20) ****½*
Disponible au Transceive Bandcamp
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