“En dépit d'avoir l'impression d'entendre un bootleg, Stardust contient une épine mélodieuse qui peut vous charmer pour des heures”
1 Stardust Part I 14:08 2 Sputnik 9:22 3 Stardust Part II 19:00 4 Solar Wind 9:15 5 Solar Wind (Raggae Mix) 12:20 6 Stardust Part II (Space Mix) 15:20 SynGate TK26
(CD-r/DDL 79:58) (Vintage and New Berlin School)
Lorsque le chaos engendre l'harmonie! Lorsque la simplicité embrase la beauté! Deux citations qui vont comme un gant à cet étrange opus de Traumklang. Ce qui saute aux oreilles est cette enveloppe sonore très rétro qui parfume les ambiances de ce dernier album de Carola (Kern) Zauchner. Elle pétille de sa friture comestible en ouverture de Stardust Part I et s'étend comme un nuage de radioactivité sur un mouvement de séquences qui fait alterner ses ions dans un genre de chassé-croisé pour lapins terrifiés par l'obligation de sautiller dans un pattern minimaliste très restrictif. Si les pulsations font résonner un charme de techno morphique (les lapins clopinent toujours), des ondes de vieil orgue bien encrassé de poussières répandent une ambiance que l'on croyait égarée dans les coffres hermétiquement enfouis de Klaus Schulze. Ajoutons à cela des percussions qui titillent l'ouïe comme un métronome sur le prozac et nous avons sans l'ombre d'un doute tous les ingrédient pour forger un superbe monument de Berlin School qui fusionne à merveille les saveurs tant du passé que du jour. Une pure merveille du mouvement minimaliste Berlinois, Stardust Part I sautille dans nos oreilles en prenant bien soin de faire mariner ses ingrédient soniques analogues en y apportant des nuances, tant dans les rythmes que les harmonies. C'est un superbe morceau magnétisant et c'est aussi l'âme de STARDUST; un album dont les inégalités en font son principal atout!
Tout d'abord, allons-y avec le très indigeste Sputnik et ses énormes pulsations industrielles qui viendront à bout de la patience des fans les plus assidus de Traumklang. J'avais l'impression de revenir 30 ans en arrière où les développeurs de pensées soniques expérimentaient toutes les étapes des synthétiseurs. J'aime bien Traumklang, mais ce sont 9 minutes des plus inutiles. Mais c'est aussi la probabilité que lorsque tout est trop beau...on se lasse? parce que Stardust Part II nous rallie à la cause de Carola Zauchner avec une séduisante structure de rythme tressées sur une ritournelle séquencée qui gambade avec l'innocence de chérubins enjoués. Encore là, la sensation de naviguer dans le désordre d'un studio d'enregistrement assaille nos oreilles avec une panoplie de bruits de fond qui se perd dans de bons effets électroniques, tel que des caquètements de canards cybernétiques et effets de voix cassées zombies à la Zoolook de Jean-Michel Jarre. Les nappes de synthé aux couleurs de l'analogue ajoutent un parfum de psychédélisme et les pépiements électroniques font contrastes aux hypnotisantes percussions teutoniques qui sonnent toujours vieillots. Et il y a aussi cette ligne de basse et cette gradation teintée de nuances qui propulsent Stardust Part II au même niveau de séduction que Stardust Part I. Et c'est fascinant parce qu'il y a un paquet de trucs déréglés dans l'enregistrement et le mixage de cet album. Comme quoi les charmes ne sont pas toujours liés à la perfection. Si on imagine avec précision les vents du soleil, on ne sera pas dépaysé par le visage très ambiosonique à la Klaus Schulze, années Cyborg, de Solar Wind. Il n'y a ni rythmes, ni mélodies. Mais de lentes nappes oisives d'un synthé qui crache ses poussières radioactives. On aime l'expérience? Traumklang l'a bien aimé, car elle propose une version reggae de ces ambiances radioactives. Et si vous réussissez à trouver les bases de Solar Wind dans son mix reggae, vous êtes un vrai champion. C'est plus musical, mais ce n'est pas vraiment mon genre. Quoiqu'encore là, les nappes de synthé restent assez séduisantes. Après une lente introduction sculptée dans le désordre des sons, Stardust Part II (Space Mix) éclot comme une nécessité. Un peu comme si Carola Zauchner cherchait à s'excuser pour avoir présenter un album qui manque cruellement de profondeur, tant au niveau de la production que de la présentation. Un peu comme si c'était un bootleg issu d'une session d'enregistrement. Mais quelle belle excuse! Parce que les chapitres de la pièce-titre sont tout simplement divin. Un album de 49 minutes aurait propulsé STARDUST au rang des incontournables de Tramklang.
Sylvain Lupari (05/08/15) *****
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