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Writer's pictureSylvain Lupari

TRINITY: Music for Angels (2011) (FR)

Si l'avenir de la MÉ réside dans le New Age, j'espère que ça sera avec de tel musiciens

1 Love's Purest Light 8:05

2 Angels in the Sunlight 22:18

3 Eternal Reincarnation 36:45

(CD/DDL 67:08) (V.F.)

(New Age)

Du New Age? Humph…! Ça prenait bien David Wright pour que j'accepte de retremper mes oreilles dans ce style musical que je considère insipide et ennuyeux. Car j'ai déjà donné, figurez-vous! Ici en Amérique dans les années 70, nous avions vague du mouvement psychédélico-électronique avec Tangerine Dream. Nous entendions aussi du Jean-Michel Jarre, du Vangelis et Kraftwerk à la radio, et il fallait avoir un bon magasin d'import pour dénicher les titres de Klaus Schulze, Ashra et autres. Mais avec Virgin, le Dream et Mike Oldfield avaient l'avant-scène de la MÉ ou instrumental. Alors est venu le New Age. Et les ondes radiophoniques en étaient infestées. Des artistes, TD compris, venant des catalogues tels Narada, Private Music, Windham Hill, Miramar et autres prenaient le haut du pavé et jetait la vraie MÉ dans les oubliettes commerciales pour concevoir une musique aux rythmes doux et aux tonalités célestes. Nous étions loin de l'électronique pure. Par la suite est arrivé Internet…Ce long préambule nous amène à la nouvelle vocation du label AD Music qui produira une nouvelle série de musique de relaxation. Cette nouvelle orientation répond à un réel besoin et à une demande accrue d'un public très actif qui se meure d'entendre du New Age, d'où le groupe Trinity (à ne pas confondre avec le Trinity qui réunissait Ian Boddy et Klaus Hoffmann-Hoock avec David Wright) et l'album MUSIC FOR ANGELS. Trinity est formé de David Wright, Neil Fellowes et NigelTurner-Heffer; 3 musiciens ayant une vaste et solide expérience en musique progressive et électronique avec le groupe Code Indigo et en solo qui ont accepté de relever le défi et de créer du New Age progressif. Est-ce que je vais faire des chros de New Age? Non! Mais je crois qu'il est tout à propos que les fans de David Wright soient au courant de ce qui se passe chez le label Anglais et dans la carrière de son célèbre synthésiste. Dans une autre ordre d'idées et surtout pour réconforter ses fans, DW m'a avisé que son prochain album sera très électronique et que ce projet est à dissocier de ses autres activités musicales.

Une délicate chute d'eau éveille le rythme des riffs d'une guitare acoustique qui, à son tour, sort un doux synthé de son hibernation musicale. Avec un synthé aux souffles angéliques et de fins arrangements orchestraux, le rythme très aéré de Love’s Purest Light brille de ses arpèges scintillants pour offrir une tendre rythmique imprégnée d'une douceur onirique. Le rythme y est léger avec cette guitare acoustique aux riffs harmonieux, alors que la mélodie est assurée par un synthé flûté aux délicates modulations et aux légers trémolos à la Kitaro. Des chœurs célestes, des arpèges scintillants, des élans mellotronnés poignants et de superbes orchestrations meublent cette longue ballade mi-cosmique et mi-New Age qui se déroule avec de fines permutations dans sa structure tout en restant toujours aussi fluide que mélodieuse. C'est un beau titre, faut être honnête, qui fait son effet et qui plait même à ma blonde. De délicates notes d'une harpe chimérique ouvrent les premières mesures de Angels in the Sunlight. Le rythme est inexistant et les notes flottent dans un léger tourbillon statique où tout tourne en cercle, comme les reflets d'une lumière hypnotique. Une ligne de basse échappe ses notes et les accords d'une guitare électrique s'éveillent alors que la musique progresse vers un genre de blues galactique. Une très longue pièce pleine de retenue et principalement axée sur des instruments acoustiques, Angels in the Sunlight me rappelle un peu l'album The Source de Osamu Kitajima. Cette longue structure mélodieuse parcourt les mêmes lignes rythmiques en y ajoutant ici et là tous les ingrédients accroche-cœur pour un public qui ne veut pas entendre de lourdes séquences, ni de longs solos aux lamentations excessives. C'est là que l'expérience des 3 musicien-vétérans que sont Wright, Fellowes et Turner-Heffer se fait sentir; ils réussissent à créer une longue mélodie qui tourne constamment sur une structure rythmique ornée de subtiles variations. La seconde partie offre une approche plus électronique avec un synthé qui siffle de fins solos cosmiques, fusionnant le blues au New Age en passant par un jazz léger avec des solos de synthé flûtés en passant par une délicate approche cosmique.

Comment snober Eternal Reincarnation? La première portion offre cette délicate guitare acoustique qui refoule ses notes dans un cosmos où les anges tapissent les murs d'étoiles et où les souffles cosmiques nourrissent notre imagination. Une très belle voix synthétisée en émerge. Elle souffle et libère des suaves lamentations qui se bercent dans un cosmos étoilé. Voilà une superbe introduction moulée dans les seins de la tendresse et la mélancolie avec une voix angélique qui souffle nos soupirs dans une délicate approche mélodieuse. Nostalgique, la guitare acoustique est à faire rêver les insoumis. Angélique, la voix rappelle celle des mères absentes de nos lits d'enfants. Elle chantonne et murmure nos douces rêveries innocentes, faites de poussières d'anges et d'astres, qui sont récupérées par une tendre et romanesque guitare acoustique. J'aurais aimé cette portion plus longue mais Eternal Reincarnation sort de son lit enchanteur en mi-temps avec une douce approche festive, initiée par des percussions qui sculptent un rythme délicat arrosé de légers souffles flûtés. Un rythme plus vivant qui reprend les charmes introductifs, créant un habile maillage où la douceur et les beautés de Morphée dansent doucement sur un léger rythme de blues un peu groovy.

Si l'avenir des artisans de la MÉ passe par le New Age, il est à souhaiter que ce New Age passe par des artistes aussi talentueux et des compositeurs aussi chevronnés que ceux de Trinity. Et si j'ai trouvé que Angels in the Sunlight tournait en rond, je ne peux nier toute la beauté et la profondeur de Eternal Reincarnation. Un superbe titre de relaxation qui niche dans mon IPod et qui accompagne ma musique de chevet, car c'est vraiment une musique pour les anges. Non je ne suis toujours pas en faveur du New Age et si je suis désarçonné par l'approche commerciale de AD Music, mais lorsque c'est beau! C'est beau et MUSIC FOR ANGELS est un bel album qui démontre que le New Age peut se faire dans des belles conditions de créativité.

Sylvain Lupari (09/09/11) *****

Disponible au AD Music

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