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Writer's pictureSylvain Lupari

TRIPALDI & JIMÉNEZ: ¿Dónde habitan los recuerdos? (2021) (FR)

“Il y a toujours quelque chose d'intéressant qui sort du label Cyclical Dreams”

1 Olvidar 6:32

2 Carcomiendo 11:07

3 Hábitos 4:38

4 Acumulados 7:23

5 En la vida del ensueño 2:56

6 De nuestra experiencia pasada 5:30

(DDL 38:06)

(Tribal & Progressive EM)

Il y a toujours quelque chose d'intéressant qui sort du label Cyclical Dreams. Cette fois-ci c'est l'artiste Lucas Tripaldi, que nous avons découvert dans la compilation Dreams #1 mais surtout dans l'album Sequence at the End of the World de Cartas de Japón. Il fait équipe ici avec Tony Jimenez, un ami d'enfance dans les rues de Buenos Aires qui est devenu cinéaste pour le temps de ce projet. ¿DÓNDE HABITAN LOS RECUERDOS?, pour Where do memories live?, est conçu sur de vieux enregistrements vidéos (VHS) retrouvés des années plus tard que JT a pu récupérer pour en faire un montage assez décent. Lucas Tripoldi y a couché sa musique sur le signe des émotions improvisées lors des visionnements des montages vidéo de son ami. On peut visionner le projet complet sur le site You Tube de Lucas Tripoldi & Tony Jimenez

Un titre ambiant flottant dans une zone interdite, c'est avec ombre qui étend ses réverbérations pulsatrices que s'ouvre Olvidar. Une titanesque ouverture patibulaire avec la présence de cette ligne de basse qui ondule entre des effets sonores organiques, voire prismatiques. On entend des effets de psybient, empruntés aux années 70, comme d'étranges dialectes de mollusques invertébrés alors que la nappe de basse émerge du brouillard iodé pour éjecter une suite d'impulsions d'où sort cette mélodie envahissante tournant en boucle jusque-là où les souvenirs se métamorphosent en oublis. C'est de mystère que le duo Tripaldi & Jimenez a décidé d'envelopper les images imparfaites des bandes vidéo d'une époque sauvée de l'oubli. Le musicien argentin déploie dans ¿DÓNDE HABITAN LOS RECUERDOS? une texture d'intrigue pour donner une couleur tonale à des souvenirs perdus et retrouvés. Où vivent les souvenirs? On continue le voyage des deux artiste-amis avec le plus long titre de l'album, Carcomiendo. L'ouverture est moins sordide avec des nappes de vapeurs d'éther qui font très Neuronium, dans leurs premiers albums. Des battements aériens éparpillent leurs frappes circulaires dans ce décor anesthésique jusqu'à ce qu'un premier mouvement de séquences ambiantes ne fassent entendre la genèse d'un rythme après la seconde minute. Des chants d'un synthé sibyllin ajoutent une dimension cacophonique qui est à la grandeur de l'Échelle de Jacob dans ce titre où le rythme peine à traîner sa carapace. Il trouve son essor après la 6ième minute pour palpiter et sautiller dans une forme d'harmonie rythmique roulant en boucles. C'est la formation d'un superbe Berlin School ambiant avec son rythme harmonieux, sculpteur de solide ver-d'oreille, qui resplendit encore plus lorsque des lames de synthé ajoutent une dimension émotive assez poignante.

Un très bon titre dont on s'ennuie aussitôt que les effets de voix estoniennes entourent Hábitos. Heureusement pour mes oreilles, Lucas Tripaldi ajoute du rythme avec deux lignes de séquences entrecroisées qui palpitent et sautillent pour le bonheur des amateurs du genre. Un très bon titre, même avec les voix et leurs effets. Murmures et chuchotements! Secrets éventés dans une ode flûtée et sur des séquences percussives dansant les claquettes dans d'étroits corridors sinueux, Acumulados est une superbe manœuvre sur l'art de construire des rythmes à partir de rien. Un rythme ambiant, mais pas pour les neurones dans un titre aussi efficace que Carcomiendo et ce sur ses 7 minutes de pure magie pour les oreilles. L'attrait pour les paysages d'ambiances sataniques revient avec le court En la vida del ensueño. Un titre aux ambiances trop dérangeantes pour épouser son sens. Mais la musique et les effets sont très bons et me ramènent aux scènes d'archéologie dans la série de films sur l'Exorciste. De nuestra experiencia pasada termine ¿DÓNDE HABITAN LOS RECUERDOS?avec des nappes aux langages rudes du Farfisa. Elles sont luxuriantes et s'accumulent en une mosaïque dérivant lentement sur un lit de séquences percussives et aussi sur des harmonies d'un synthé flirtant avec des solos en forme de chants éthérés roulant en boucles et cajolant la vision optimiste de nos souvenirs à moitié retrouvés.

Sylvain Lupari (30/06/21) ****¼*

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

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