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Writer's pictureSylvain Lupari

VOLT: A Day Without Yesterday (2016) (FR)

Fans de solide E-Rock trempant dans des structures en constant mouvements,A Day Without Yesterday est un Oui je le veux!

1 Magnetic Storms on the Event Horizon 13:02 2 Journey Through the Black Hole 18:04 3 An Infinity of Nothingness 17:12 4 Distant Union 12:08 Groove Unlimited ‎| GR-225 (CD/DDL 60:27) (V.F.) (E-Rock, England School)

Des bourrasques de vents hurlant dans une grotte qui suinte des perles mouillées et des lignes de synthé qui s'échappent comme des gaz d'éther, l'ouverture de Magnetic Storms on the Event Horizon nous amène dans une zone de sinistres où les barrières du cosmos resplendissent de leurs charmes contrastants. Lentes dans leurs voiles ailés, ces lignes de synthé grondent tout en élaborant un plan de contemplation intersidéral alors qu'explosent de partout les tonnerres magnétiques. Et à l'aube de la 5ième minute, un grondement organique instaure un premier canevas de rythme. Mes sens en attente dans cet environnement aussi explosif qu'un brin hostile, mes oreilles s'ancrent à cet étrange gargouillement qui rampe et dont se nourrit une armada de criquets et d'insectes pratiquant le langage stridulatoire. Un mouvement de séquence plus électronique (je ne sais pas pourquoi mais j'entends un mouvement qui me rappelle The Shining Ones de l'album Song of Distant Earth par Mike Oldfield) s'accroche à cette structure de rythme qui crawl sous les phares de lucioles et de leurs feux scintillant de tons légèrement hypnotiques. Et un peu avant la barre des 7 minutes, Magnetic Storms on the Event Horizon mue à nouveau avec un mouvement de séquences vif. Le rythme devient entraînant et se détache peu à peu de sa faune organique. Immergé par de lentes vagues auditives, ce rythme est martelé par un mouvement de séquences soutenu auquel se greffent des percussions avides de rock électronique et dont le rythme entraînant est orné de ces solos de synthé qui nous rappellent toutes les splendeurs de la MÉ. Hé mes amis, que ça fait du bien d'entendre du nouveau matériel de Volt!

Dans une nouvelle aventure d'exploration des sons, les couleurs des tons des musiciens Anglais Michael Shipway et Steve Smith s'arriment avec la vision d'une MÉ plus accentuée vers du bon rock progressif électronique. A DAY WITHOUT YESTERDAY propose 4 structures évolutives où les phases d'ambiances convergent vers des rythmes en gestations et ces rythmes mous permutent en de solides rock unique à la England School. En fait, Volt explore les facettes usuelles de la MÉ avec une nouvelle identité sonique. Le résultat est savoureux et Magnetic Storms on the Event Horizon en est qu'un petit amuse-gueule. Journey Through the Black Hole propose aussi une longue ouverture bardée de lentes vagues sonores immersives. Le rythme se réveille autour de la 5ième minute avec un vif mouvement de séquences. Mouvement qui se place en retrait, laissant la place à une structure de rythme plus molle, genre marche sournoise, qui accueille un ciel sombre illuminé de solos écarlates. Ces solos gémissent avec des plaintes lascives alors que ces séquences qui papillonnaient avec tant de vélocité prennent un deuxième souffle vers la 9ième minute. Et après une courte phase indécise qui rayonne de ces parfums de Tangerine Dream des années Tyger, Journey Through the Black Hole explose dans un fougueux et très entraînant rock électronique où les nombreux solos de synthé résonnent comme une furieuse guitare affamée de rock. Pas aussi bon que Magnetic Storms on the Event Horizon, mais ça reste solide! Plus direct et moins dans la dentelle ambiosonique, An Infinity of Nothingness est le moment le plus fort de l'album. Le tout s'amorce avec des cognements de basse et des percussions dont les échos forgent un genre de Drum'n'Bass qui est charmé par les chants spectraux des synthés. Un mouvement ondulatoire de séquences pétille en arrière-plan, ajoutant une touche harmonique à une ouverture qui nous a pris par surprise. Cette introduction est encerclée par des nappes et des vagues immersives, ajoutant une touche d'intensité à une structure qui crache maintenant de vifs solos de synthé stridents avec quelques wah-wah qui s'entortillent comme ceux d'une guitare planante. L'effet alourdit le rythme qui s'éveille, tant sous les solos aussi torsadés que les doigts d'une sorcière criarde et un autre mouvement de séquences qui sautille en symbiose avec une armada de cliquetis. Et peu à peu, l'ossature du rythme éclot avec des lignes de séquences disparates qui harmonisent leurs désynchronisations sur quelques phases avant d'exploser dans un furieux rock électronique puissant et lourd qui est happé par de superbes séquences et un bon jeu de percussions tout en étant mordillé par des solos de synthé aussi perçants que les menaces d'un aigle dans un ciel pur. Superbe!

A DAY WITHOUT YESTERDAY est l'album de Volt qui trempe le plus dans les influences rock de Michael Shipway et Steve Smith qui se sont rencontré il y a 35 ans alors qu'ils formaient un groupe de rock. Et afin de souligner cette anniversaire, le duo Anglais propose un furieux rock électronique avec le plein de riffs et de solos de guitares matraqué par une basse lourde, très lourde, et des percussions aussi lourdes que vivantes. Suivant les étapes évolutives de la MÉ, Distant Union parcourt 3 phases avant d'exploser dans du gros Hard Rock à faire exploser la patience de ton voisin. Patience déjà mise à mal par de superbes envolés de rock qui surplombent les ambiances et les rythmes ambiants de A DAY WITHOUT YESTERDAY; un album qui va plaire à ceux qui veulent une MÉ dont les structures évolutives restent plus dans du rock que des phases ambiantes. L'union ici est parfaite. Il ne reste plus qu'à la consummée!

Sylvain Lupari (14/12/16) ****½*

Disponible chez Groove NL

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