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Writer's pictureSylvain Lupari

VON HALLGATH: Intersection (2013 FR)

Humeurs sombres, séquences hypnotiques et rythmes dansants, Von Hallgath semble avoir trouvé ce fameux pont sonique qui relie Berlin à Düsseldorf

1 Open Phase 6:58 2 Dr Horsten 10:40 3 Burnt Wall 7:27 4 Addicted 5:35 5 Rails 6:32 Von Hallgath Music

(CD/DDL 37:16) (Dark ambient, Berlin School)

Des pulsations imbibées de résonances bourdonnent tout autour de nos oreilles lorsque les ions sauvages de Open Phase déferlent comme une pluie de battements vifs dans le fond de nos tympans. Les pulsations sont vives et lourdes. Elles cognent vigoureusement dans un mouvement énergique, hyper accéléré même, avec une horde d'ions séquencés qui sautillent prestement en de vives ruades minimalistes. Même que certains ions prennent le temps de faire trébucher un complice afin de déséquilibrer la placidité de cette vive structure minimaliste trouée de nuances et d'éraillures. L'univers d'INTERSECTION déboule dès lors entre nos deux hémisphères avec le même attrait que celui de Easterfield. Des nappes de synthé gorgées de brumes électroniques et des lignes qui virevoltent comme les spirales d'un tire-bouchon assouplissent la révolte des ions, alors que des percussions électroniques aux martèlements robotiques et d'autres séquences plus limpides cette fois-ci qui voltigent dans les roucoulements de lignes de synthé devenues plus musicales en resemencent la vivacité. Oh que j'aime ça....

Entre la Berlin School et ses vieux parfums d'équipements analogues modulaires et les rythmes de dance à la Kraftwerk; Von Hallgath semble avoir trouvé ce fameux pont sonique qui lie Berlin et Düsseldorf. Autant j'ai adoré Easterfield, autant mes oreilles ont dévorés le tout premier essai du duo Allemand; INTERSECTION où les pôles sont intimement liés même si près de 2 ans séparent le deux opus. Dr Horsten assiège nos oreilles avec le bourdonnement métallique d'une diabolique machine industrielle. Les ambiances sont noires même si des gouttes d'eau cristallines suintent comme des billes de verres roulant sur un convoyeur mural. Les pulsations vibrantes, leurs ombres échoïques et leurs ondes réfléchissantes, abondent dans les schémas rythmiques de Jörg Erren et Jochen Schöttler. Elles forgent sur Addicted une séduisante mélodie séquencée qui mangera vos tympans bien des jours plus loin. Et sur Dr Horsten elles enchevêtrent leurs teintes, leurs nuances et leurs pas dans une étrange danse ambiante où flottent des lignes de synthé dont les parfums dessinent une ambiance d'une peur viscérale, un peu comme si nous étions égaré à l'intérieur du labyrinthe d'un savant fou. Les ambiances sont encore plus Méphistophéliques dans Burnt Wall où ces danses usuelles des séquences et leurs harmonies qui soufflent en boucles arborent la signature de Von Hallgath. Même si l'univers est coutumier, les charmes séduisent encore en raison de la diversité des ambiances qui au final sont toujours vêtues de noir. Rails veut tout dire! L'influence des battements symétriques de Kraftwerk est dominante ici avec un mouvement pulsatoire assez fluide où des séquences et les élans plein de saccades des harmonies synthétisées forgent le roulement d'un train qui part de l'École de Düsseldorf pour ce rendre à celle de Berlin, mais dans une enveloppe plus contemporaine. C'est le meilleur des deux mondes si effectivement on affectionne les deux univers, leurs nuances et leurs ambigüités. Oh que j'ai aimé ça....

Sylvain Lupari (11/07/15) ***½**

Disponible au Von Hallgath Bandcamp

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