“Ten est un bon album qui ravira les fans de Wellenfeld ainsi que ceux qui aiment un rock électronique plus dynamique ... mais toujours très mélodieux”
1 Reflections 5:38 2 Warm Saturate 10:04 3 Secret Island 7:37 4 Ring of Saturn Part II 7:08 5 Lo-Fi System 7:45 6 Timecode 12:34 7 Vacuum 8:41 8 Nimbus 6:50 MellowJet Records | cdr-wf1701 (CD/DDL 66:22) (E.Rock melodious and cosmic moods)
Reflections nous entraîne dans l'univers de TEN avec un savoureux down-tempo alourdit par une impressionnante collecte d'effets, de séquences et d'harmonies. Une onde gonflante se dégorge de ses wooshh et de ses éléments cosmiques, une pulsation basse et une ligne de séquences émiettent ses ions en cercle stroboscopique inachevé. Vous avez là 4 éléments qui décorent une introduction d'à peine quelques secondes. Une pulsation basse bégaie sous les vents de wooshh et des accords de clavier qui stimulent une mélodie embryonnaire, alors que les percussions qui viennent insufflent une structure de hip-hop hésitante avec de bonnes secousses. Lourd avec sa basse vrombissante et ses percussions qui nous rentrent dedans, mais tout autant léger avec ces séquences qui chantent en harmonie avec les brefs airs du synthé tout en soutenant les éléments de rythme avec des papillonnements décoratifs, Reflections est en mode charme et nous séduit dès les premières secondes de TEN.
Pourquoi changer une recette qui lève? Sans être pour autant une copie de Elements, TEN, pour le dixième album de Wellenfeld est dans la catégorie des beaux albums de rock électronique, et même de musique de danse électronique, qui étourdit tant la musique a toujours cette tendance à prendre des tangentes tout à fait insoupçonnées. Comme Warm Saturate et son mouvement circulaire qui nous fait planer à travers un rythme entraînant et ces courts passages d'ambiances qui nous amènent aux portes du cosmos. Les séquences sont agiles et les synthés très harmoniques alors que la décoration est tissée dans des lignes orchestrales. Le beat fait très Düsseldorf School par moments et reste toujours en mode évolutif sans pour autant devenir dynamique. Et ce mélange entre la musique de danse cosmique, cette rythmique robotique et ces quelques écarts sous les reflets stroboscopiques, comme sous les étoiles intergalactiques, donne cette profondeur qui explique l'entichement des amateurs pour la musique du duo Detlef Dominiczak & Andreas Braun. Secret Island est un autre titre qui accroche tout de go avec son rythme lent, mais pas trop, où scintillent ces séquences harmoniques de l'univers Wellenfeld. Construit sur une séquence en deux mouvements, la structure de rythme peut tourner comme galoper doucement avec de bonnes percussions électroniques sobres sous les chants de séquences aux tonalités de prismes et ces murmures harmoniques qui proviennent d'une brume enchanteresse. Tout est bien dosé dans les univers de Detlef Dominiczak & Andreas Braun. Et Ring of Saturn Part II en est la preuve! Un peu construit sur le modèle de Reflections mais avec plus de vivacité dans le rythme, Ring of Saturn Part II, Part One provient du solide Trip To Illusion en 2005, apporte une touche cosmique très Française avec des éléments de Space Art autour d'un beau mouvement de séquences qui fait tinter divers ions dans des cabrioles tant rythmique qu’harmoniques. Ce qui frappe est la richesse des éléments en place et en aucun moment on trouve qu'il y en a trop comme il en manque.
Lo-Fi System est une valeur sûre où boitillent des séquences basses qui gargouillent un brin et des séquences qui dansent la claquette et mitraillent une structure semi-lente délicieusement tabassée par ces percussions rendues vivantes par un robot. Les harmonies sont un peu évasives et à peine communicatives, mais jumelées aux effets et aux séquences, elles deviennent plaisamment insidieuses. Là aussi, j'ai accroché à la première écoute! Après une introduction tout en nébulosité astrale, Timecode secoue son ossature rythmique avec une marche de séquences qui gravit une cime ésotérique. La tonalité des séquences est comme un reflet entre le noir et le blanc. Mais peu importe, ce mouvement tortueux devient animé avec de belles secousses spasmodiques qui sautillent comme des pieds d'une biche sur un étang de feu. Mais peu à peu, ce rythme assemble ses séquences avec un mouvement plus homogène sous un voile de belles nappes qui inspirent des chants célestes. Argumentant avec une troisième phase un peu plus dans le genre rock électronique, Timecode affrontera ses 3 phases de rythme sous une avalanche de solos très réussis. De ballade romantique à rock électronique cosmique d'une savoureuse lenteur hypnotique, Vacuum propose un agréable chapelet de séquences qui conjugue harmonies et rythmes dans un séduisant mouvement circulaire minimaliste qui charme sous de denses nappes de voix, un élément récurrent dans TEN. Nimbus termine ce dixième opus de Wellenfeld par une rythmique cahoteuse du style Düsseldorf où les séquences et percussions électroniques sautillent avec une belle approche d'harmonie lunaire. Toujours très mélodieux, le titre évolue avec une approche de House progressive et une touche de Dub qui me fait penser à Leftfield. Du bon Wellenfeld qui ne décevra pas du tout ses fans, ni les amateurs de EDM, tant la richesse des éléments et cette subtile diversité dans les rythmes et les genres qui ne cessent de se croiser font de TEN ce genre d'album qui mérite à être connu et découvert de nouveau à chacune de ses écoutes.
Sylvain Lupari (16/06/17) ***½**
Disponible au MellowJet Records
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