“Le rythme et la mélodie forment toujours ce duo hors-pair qui rend la musique de Wellenfeld si bonne”
1 Farewell from Home 9:07
2 Flyby of Jupiter 7:44
3 Views from Saturn 5:59
4 The interstellar Mission 5:23
5 Pale Blue Dot 8:32
6 Farthest from Earth 6:36
7 The Heliosphere 7:09
8 The Interstellar Space 4:39
9 End of Scientific Activity 5:54
10 The Last Contact 7:05
(CD-R/DDL 68:11)
(EDM, Cosmic Beats)
Farewell from Home débute avec une onde synthétisée qui s'élève entre des frottements de feuilles métalliques. Si on écoute attentivement, une chorale très aérienne se colle à cet horizon musicale parée de tintements et de basses séquences hésitantes devant les zziipps sonores courts et secs. Une pulsation bien solide et de sobres percussions électroniques dressent un rythme franc dont l'évolution dans le ton fait drôlement penser à du Pyramid Peak. Et 110 secondes plus loin, Farewell from Home prend une nouvelle peau rythmique. Harmonieux, le synthé suit ces phases permutantes avec des bouts de chants mélodieux. Le rythme prend sa dernière peau et une nouvelle vélocité, alors que le synthé suit les mêmes paramètres pour finalement ouvrir ce dernier album tant attendu de Wellenfeld. Les fans de Detlef Dominiczak et Andreas Braun ont du patienter plus de 3 ans, Elected Pieces 04-18 étant une compilation, afin d’entendre du nouveau matériel du duo Allemand. THE JOURNEY OF VOYAGER 1 était pourtant prêt en début 2020, mais la conjoncture économique incertaine à cause de la pandémie a tout simplement retardée sa sortie. Mais on a pas tout perdu, puisque ce nouvel album est une dose de bonne MÉ comme Wellenfeld sait le faire
Flyby of Jupiter présente une belle ouverture cosmique aussi musicale que Farewell from Home. Des pads de synthé, ayant un léger parfum de trompette céleste, se glissent dans les ombres de l'onde synthétisée. Un effet d'écho enrichi la portée des arpèges défilant en séries de gouttelettes perlées, comme enrichi aussi le décor et ses effets astraux. Pour moi, la magie des arpèges est comme une harpe qui tente de séduire ces effets. Et nous dérivons dans le cosmos sur les ailes des violons et leurs orchestrations qui sont comme un arc-en-ciel musical. Peu à peu, cette chorégraphie onirique se fixe à des percussions boom-boom qui guident Flyby of Jupiter vers un bon et doux Techno cosmique. Le rythme et les phases célestes s'échangent leurs moments dans ce titre, ainsi que dans plusieurs autres titres, qui respire les parfums de Jean-Michel Jarre. Views from Saturn propose aussi une structure de danse cosmique qui se rapproche de la période Oxygene 7-13 du musicien Français. Sa deuxième partie fait plus dans le Techno avec de bonnes percussions-pulsations qui supportent ces courtes séries d'arpèges chantant dans un redondant langage cybernétique. Les arrangements font tout le charme de ce titre. The Interstellar Mission propose une première structure qui se dandine oisivement avant que les percussions et les pulsations de la ligne de basse ne le redresse en une EDM bien facile à ingérer.
Pale Blue Dot continu sur la proposition de The Interstellar Mission avec une première série d'alternance entre des accords de clavier et ceux du séquenceur. Le rythme sautille ainsi avec des accords égarés qui se transforment en effet de poudre sonore. Cette poudre bleue répand ses horizons alors que la vélocité s'empare du mouvement d'alternance jusqu'à l'arrivée des percussions. Ainsi, les accords radiants, les séquences alternatives et les percussions forment un très solide rock cosmique qui modifie à peine son apparence sauf pour une période plus onirique et tranquille qui accompagne les derniers 90 secondes de Pale Blue Dot. Farthest from Earth est le titre que Bellrob a choisi pour en faire une vidéo. Il s'agit d'un bon down-tempo cosmique avec une ligne de basse vivante et de délicats arpèges aux tracés harmoniques. Effectivement, c'est un beau titre plein de romance et d'aventure cosmique! C'est par un beau moment ondulant du séquenceur que The Heliosphere accoste mon lobe d'oreille. Ce beau Berlin School moderne fait osciller sa structure qui graduellement devient un convoyeur aux bosses grimpantes, comme ces mouvements ascendants de la MÉ de Berlin. La ligne de basse fait vibrer sa présence, en désaccord rythmique avec les différentes inclinaisons tonales du séquenceur, alors que le giron harmonique dépend d’une suite d'arpèges grésillant de bruits-blancs. Un long titre statique et magnétisant qui a sa place et qui trouve toujours le moyen de séduire avec un ton ou une teinte différente. Comme ces éléments percussifs personnifiant un train perdu, vers la finale. The Interstellar Space reprend cette route de Disco cosmique avec ses orchestrations planantes. Les arpèges et les séquences unissent leurs désaccords dans cette structure qui a besoin de cette phase d'indécision pour revenir avec de bonnes harmonies soufflées par des solos de synthé. Sans nous en douter, nous pénétrons la zone très Dance de l'album avec End of Scientific Activity. Le rythme tangue entre un Techno lunaire et un Space Disco nourri par un bon maillage entre les percussions, les séquences et effets percussifs, notamment des claquements de main à la JM-Jarre. Les pulsations sont vrombissantes et dynamisent l'entrain rythmique qui passe en seconde vitesse avec un zest de Moonbooter, qui a mixé l'album, dans les harmonies. THE JOURNEY OF VOYAGER 1 se termine avec The Last Contact et ses synthés enveloppants qui étendent des zones d'ondes alarmistes. L'impression d'être dans le cosmos est tangible avec les multiples couches de synthé qui jouent autant sur nos émotions que notre imagination. Le séquenceur active un parcours rythmique statique qui fait de bons huit fluides et assez rapides dans une ouverture ayant besoin de plus de trois minutes avant de décoller. Et lorsque ça décolle, The Last Contact y va pour un bon Techno où le rythme et la mélodie forment toujours ce duo hors-pair qui fait de la musique de Wellenfeld un bon plat de petits bonbons créatifs et savoureux.
Sylvain Lupari (15/10/20) *****
Disponible chez MellowJet Records
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