“Dreams of Mystery est un délicieux mélange de Pyramid Peak et de Jarre sur des rythmes puissants de Yog Sothoth”
1 Tomb of Pacal (Chillout Mix) 8:51
2 The Mountains of Madness 5:11
3 Tribute to Axess 5:07
4 Ancient Skies 5:26
5 A Peaceful Moment 5:43
6 Into Eternity 7:33
7 Belly Soundshapes 8:50
8 Spirits of Atlantis 6:11
9 Entropie 4:35
10 Genetic Sequences 7:24
11 Galactic Voyage 8:04
12 Quasar (Space Version) 5:24
Self-Release (CD-R 79:42)
(E-Rock, New Berlin School)
Avouez qu'avec un prix décerné pour le meilleur nouvel artiste de 2011 par le prestigieux Schallwelle EM Award, Yog Sothoth a de quoi attiser la curiosité. Et dans ce cas, la curiosité tue l'oreille au lieu du chat. Projet musical de Michael Wilkes, Yog Sothoth possède de son nom mythique toute l'énergie d'un univers parallèle en continuel anarchie. Proche ami d'Axel Stupplich, sa musique, à tout le moins sur PREHISTORIC DAWN, n'en caresse pourtant aucune influence, si ce n'est qu'une discrète pour le New Berlin School. Plus influencé par Jean-Michel Jarre et Kraftwerk, ainsi que le mouvement de la synth-pop des années 90, le musicien de Cologne libère sa fougue créatrice sur un premier album qui brasse l'univers…et pas juste un peu! PREHISTORIC DAWN est un premier album construit autour de 11 titres extrêmement puissants où le lourd et martelant techno, le up-tempo, l'acid-beat, le rock et le punk électronique sont de lointains cousins reniés de la synth-pop et du Berlin School.
Un délicat voile morphique ambré de fragiles accords errants ouvrent Rise of Cthulhu. Ce bref épisode atmosphérique sera le seul de cet album qui décolore les murs et soulève les lattes de plancher avec un premier rythme lourd qui roule à vitesse grand V. Les séquences et percussions trépignent de mouvements hyper-saccadés, bouillonnant avec une lourde ligne de basse aux accords trépidant qui moulent un vif et furieux rythme qu'une lointaine onde morphique enveloppe d'un voile valsant. Ces éléments harmoniques d'une MÉ de style Berlin School sont les témoins récusés et les innocents prétextes à 80 minutes de musique tempétueuse qui brûle autant les pieds que les oreilles. Ready for Take-Off infiltre ces oreilles avec une lourde approche funky. Le rythme se détache pour s'enfoncer dans un puissant mouvement de dance-music avec un rythme pulsatif où voix angéliques et vocodeurs robotisent une approche soyeusement nappée dans de solides orchestrations technoïdes. Dreams of Mystery épouse les sentes de Depeche Mode et New Order avec un tempo frénétique où séquences aux frappes alternantes dédoublent une rythmique toujours enveloppée par des synthés aux lignes vocales et aux filets de danses morphiques. Plus on s'enfonce dans PREHISTORIC DAWN et plus nos tympans vibrent de rythmes furieux. Après une soyeuse intro, Gates of Ishtar éclate d'un rythme extrêmement lourd et puissamment hyperactif. Un rythme infernal qui secoue notre tête et l’où on perçoit une nette influence de Jean-Michel Jarre et de Kraftwerk. Plus mélodieux avec ses voiles de synthé aux arômes afghanes, Flights in Space fait figure d'un mouvement anémique inséré entre le démoniaque et le fougueux Legend of Lemuria, dont le rythme effréné nous désarticule les pieds, et Gates of Ishtar.
La tête en givre d'asphalte, nous continuons l'aventure des rythmes lourds et pulsatiles sur le cyborg techno de Cosmic Movements où le rythme minimaliste se transforme en un fougueux rock cosmique. La mutation est extrêmement bien réussie et l'enveloppe électronique est aussi très harmonique. Là encore, les références à l'univers du musicien français abondent. Twilight Moves est ce qui se rapproche le plus de style New Berlin School avec une belle intro où des accords circulaires tracent une délicate spirale sous les cliquetis papillonnant des cymbales et de denses voiles brumeux. Le rythme se développe doucement pour dévier vers une structure plus robotique qui bat un techno soutenu sous des strates de synthé saccadés et sous une lourde effusion de guitare électronique, notamment vers la finale. Bien campé sur ses 11:30 minutes, Lost Paradise of Nan Madol offre une structure aux variances pleines de subtilités. Avec un débit subdivisé, le rythme est lourd et entraînant. Les harmonies sont tissées par une discrète ligne de piano qui va et vient ainsi qu'un clavier qui épousent ses touches minimalistes avec des synthés aux orchestrations mélodiques. C'est un bon titre qui accroche instantanément. Alors que nos oreilles bourdonnent toujours Beyond the Horizon tue toute approche rédemptrice avec un rythme hyper lourd dont les valses saccadées libèrent des accords acides qui discordent sous une intense avalanche de pulsations sauvages et de strates de synthé corrosives. Et si vous pensiez tenir le coup, le tempo éclate encore plus en mi-parcours avec une lourde et anarchique intrusion dans un jazz acide et psychotronique. Ça fait mal aux tympans! Malgré son rythme noir et bigarre la pièce-titre déboule avec une forme de légèreté, témoignant de la lourdeur et des puissantes explosions rythmiques de PREHISTORIC DAWN qui conserve en tout temps sa bipolarité harmonique.
Curieux j'étais de découvrir cet oscarisé de la Schallwelle, et mes oreilles de vieux croulant en ont pris un solide coup. Si vous aimez les rythmes endiablés et puissants qui se bousculent dans des approches électroniques influencées par le roi de la Techno française et par le quatuor de robots allemand, vous allez vous découvrir une nouvelle passion avec Yog Sothoth et son PREHISTORIC DAWN. De mon côté, je dois recouvrir mes planchers et repeinturer mes murs…Ah oui, j'ai prévu une visite chez l'otorhinolaryngologiste!
Sylvain Lupari (13/10/12) ***½**
Available at Cue Records & Groove NL
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